mardi 23 avril 2024
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Handicap psychique : quel suivi à Monaco ?

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Des actions sont prévues dans le plan santé mentale « équilibre psychologique et bien-être » du gouvernement monégasque, pour permettre la réinsertion de personnes en situation de handicap psychique. Et ainsi, lutter contre leur stigmatisation.

Poursuivre l’amélioration des conditions de vie et d’inclusion sociale, la réinsertion des personnes en situation de handicap psychique et lutter contre la stigmatisation. Ce sont les objectifs inscrits parmi les 53 actions programmées du plan santé mentale « équilibre psychologique et bien-être » du gouvernement monégasque, entre 2022 et 2027. Objectif : faciliter l’intégration des patients atteints de troubles psychiques dans la vie sociale. Des choses existent déjà, notamment pour les enfants hospitalisés. Une convention a par exemple été signée entre le Centre hospitalier princesse Grace (CHPG) et la direction de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports (DENJS) pour scolariser ces enfants et dispenser des cours dans les services pédiatrie et psychiatrie du CHPG, deux fois par semaine. Des aménagements sont également prévus pour les élèves en situation de handicap, afin de les tourner vers des classes d’adaptation ou spécialisées, ou d’être accompagné par un auxiliaire de vie ou se tourner encore sur un parcours de scolarisation individualisé. Mais de nouvelles actions semblent nécessaires pour affiner l’offre existante.

Le gouvernement monégasque veut s’approcher du concept « zéro sans solution », et rendre possible pour chaque personne handicapée un parcours scolaire ou professionnel

Accompagnement

Le gouvernement monégasque veut s’approcher du concept « zéro sans solution », et rendre possible pour chaque personne handicapée un parcours scolaire ou professionnel, à condition que la personne soit stabilisée, et dispose des prérequis nécessaires. Parmi ses actions, le plan santé mentale prévoit donc de renforcer le partenariat entre DASA, DENJS et la direction de l’action et de l’aide sociales (DASO) pour améliorer l’intégration professionnelle des patients atteints de handicap psychique. Cela passera soit au travers des structures existantes intégrées à l’association monégasque pour l’aide et la protection des enfants inadaptés (AMAPEI), soit au travers une entreprise adaptée spécifiquement dédiée aux patients atteints de maladies psychiatriques.

Logement

Il arrive que la pathologie psychiatrique, bien que stabilisée, soit trop lourde pour permettre de vivre à nouveau dans un domicile autonome. Et l’hypothèse du logement accompagné, avec un binôme d’infirmier devient, elle aussi, insuffisante. Ce plan « santé mentale » veut donc faire en sorte que la prise en charge à domicile soit plus adaptée, à la fois en termes cliniques et de sécurité. « En l’état, il conviendrait de compléter la filière actuelle de prise en charge des malades mentaux, afin de sécuriser certaines situations », peut-on ainsi lire dans le rapport de la DASA. Une réflexion est donc menée pour créer des appartements « de coordination thérapeutique » à destination des personnes qui souffrent d’un handicap psychique, et qui ne disposent pas d’un logement autonome, malgré leur désir d’en avoir un. « Ce projet vise à privilégier l’autonomie. Il répondrait aux besoins d’accueil et de prise en charge de patients ne nécessitant pas une hospitalisation, mais pour lesquels le dispositif actuel de visites à domicile quotidiennes dans le cadre du logement accompagné s’avère insuffisant. » Ces appartements seraient ainsi destinés aux personnes âgées de 18 à 60 ans, résidant à Monaco, qui souffriraient d’un handicap psychique.

Monaco pourrait faire appel à des « patients experts », des patients stabilisés qui sont en mesure d’aider d’autres patients en souffrance, en partageant leur vécu, ainsi que leur parcours de soins

Patients experts

À travers ce plan santé mentale, Monaco veut aussi développer la « pair-aidance », qui consiste à des personnes souffrantes, ou ayant souffert, d’une même maladie à s’entre-aider. « La pertinence de l’intervention des pairs dans les pathologies chroniques est largement prouvée à ce jour. Le partage d’expérience et l’entraide induisent des effets positifs dans la vie des personnes souffrant de troubles psychiques. En permettant notamment de rompre l’isolement et d’apprendre à vivre avec la maladie », assure la DASA. La « pair-aidance » est en effet réputée pour sa capacité à permettre à une personne de sortir de son statut de patient, pour devenir actrice de son propre rétablissement. Mais les « difficultés de mise en œuvre de la « pair-aidance » en principauté ont vite pu être identifiées au regard de l’exiguïté du territoire et de la file active des patients », ajoute la DASA. Afin de contourner les difficultés du profil de médiateur pair, Monaco pourrait donc faire appel à des « patients experts », des patients stabilisés qui sont en mesure d’aider d’autres patients en souffrance, en partageant leur vécu, ainsi que leur parcours de soins. Ces patients pourraient intervenir sur demande, ou de façon régulière, au sein des établissements de soin publics et privés.

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