samedi 20 avril 2024
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EauNergie : solutions portatives pour eau potable

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« L’eau potable par les énergies renouvelables », c’est ce que propose l’entreprise monégasque EauNergie. Son créateur, Mehdi Hadj-Abed, a rendu accessible et mobile des systèmes de dessalement d’eau de mer et de filtration d’eaux usées ou de rivière. Avec de nombreuses applications humanitaires ou privées.

 

« Comment récupérer l’eau de mer pour la rendre potable en utilisant des énergies vertes ? » Mehdi Hadj-Abed a planché sur cette idée, il y a dix ans. Avec EauNergie, entreprise monégasque lancée en 2007, il présente deux solutions pour « créer des sources d’eau de manière écoresponsable et durable. Les technologies existaient déjà, explique le fondateur. On les a récupérées et rendues mobiles et accessibles. » SeaMob, mallette de 32 kg alimentée par énergie solaire, utilise l’osmose inverse pour dessaler l’eau de mer et la rendre buvable. Son débit : de 25 litres à l’heure avec un panneau photovoltaïque de 100 watts à 1 500 litres avec 70 panneaux. EauMob utilise l’énergie mécanique, avec un système de pompage manuel, pour produire 300 litres par heures issus d’eaux de rivière ou usées. « Il peut être assemblé où on veut, et ses composants sont des éléments de tuyauterie générale qu’on l’on trouve dans n’importe quelle quincaillerie. Il n’y a pas d’électronique, ce qui évite les problèmes de maintenance et garantit plus de fiabilité », souligne Mehdi Hadj-Abed.

 

« Emploi local »

Malgré leur ingéniosité et leur faible coût, SeaMob (8 500 euros) et EauMob (5 000 euros) peinent à décoller. Pourtant, selon leur créateur « ils permettent l’accès à l’eau à un prix imbattable en créant de l’emploi local avec du développement de compétences ». Preuve de la reconnaissance de ce procédé à « dimension sociale et solidaire », ces solutions ont été présentées le 16 juin à l’ONU, dans le cadre des Objectifs du millénaires pour le développement. « Deux milliards et demi de personnes sont proches de sources d’eau et ne peuvent pas les consommer ; un enfant meurt toutes les six secondes par manque d’eau potable », rappelle Mehdi. Mais face à des investisseurs frileux, il peine à développer son entreprise. Quelques opportunités se sont néanmoins ouvertes en Principauté. « L’irrigation du chantier du nouveau yacht club avec la station solaire de l’auditorium Rainier III, puis du plan d’eau de Fontvieille. On va faire l’irrigation du jardin suspendu quai de l’Hirondelle. » Le procédé commence aussi à s’exporter : des personnes se sont présentées spontanément pour représenter la société au Chili, à l’Île Maurice, en Polynésie. Des comptoirs auxquels s’ajoutent des projets de pôles d’assemblage « à coût local, destinés au marché local » en Afrique du Sud ou au Maroc. EauNergie travaille sur d’autres collaborations à Madagascar, en Argentine, Bolivie, Mauritanie ou à Cuba. Prochaine étape, « le développement commercial », explique Mehdi Hadj-Abed, qui désire enfin attirer des financements et obtenir un premier gros contrat pour se lancer. « Et devenir un acteur majeur de la fourniture d’eau potable par les énergies renouvelables. »