jeudi 28 mars 2024
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La SMEG valorise les énergies propres

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La Société monégasque de l’électricité et du gaz (SMEG) joue aussi la carte écolo. Les explications du nouveau patron de la SMEG, Thomas Battaglione.

 

« Toute action de maîtrise de l’énergie passe par la connaissance. » De ce constat dressé par Pierfranck Pelacchi, directeur commercial à la Société monégasque de l’électricité et du gaz (SMEG), à sa mise en application, il n’y a qu’un pas. La SMEG développe neXio : un système qui mesure la consommation d’un foyer et permet au client de la suivre en temps réel, grâce à un panel d’outils logiciels et de services internet. En test auprès de 250 clients de la tour Odéon, la SMEG prévoit le déploiement de 25 000 compteurs neXio jusqu’à fin 2018. Ils seront complétés par Data+, une base de données statistiques actualisée chaque année, qui vient d’être mise en place. « Nous avions besoin d’une vision globale des usages des énergies », explique Pierfranck Pelacchi.

 

« Renouvelables »

Grâce à cette cartographique de la consommation monégasque, chaque quartier, chaque bâtiment, chaque appartement, en fonction de sa taille, de ses occupants et de ses appareils électriques, pourra « se comparer à une consommation statistique de référence » calculée en fonction des données recueillies en Principauté. Et, grâce au suivi en temps réel, adapter sa consommation. « Le principe est d’être efficace par rapport à son référentiel », justifie le directeur commercial, qui loue une complémentarité des deux systèmes : l’outil individuel neXio et la vision collective Data+. Une démarche de maîtrise énergétique que le nouveau directeur général de la SMEG, Thomas Battaglione, entend poursuivre et renforcer.

Les offres vertes de la SMEG sont réunies sous le label “e+, énergie positive”. Eficio dresse un diagnostic énergétique, décèle une éventuelle anomalie et propose des pistes d’amélioration : consommer moins grâce à quelques gestes ou en changeant un équipement. Des efforts en termes de maîtrise énergétique qui ne signifient pas une consommation nulle. « Autant qu’elle soit la plus propre au niveau environnemental », plaide Frédéric Nicolas, chef de service offres et achats d’énergie. Avec Egeo, le client achète, avec un léger surcoût de l’ordre de 1 %, de l’électricité verte « avec la garantie qu’elle est produite à partir de sources renouvelables », assure la SMEG, qui alimente tous ses sites et son réseau de distribution par ce biais.

À chaque fin d’année, l’entreprise estime la demande sur l’année suivante. « En 2015, nous avons dû acheter 50 % de volume en plus », se félicite Frédéric Nicolas. 27 % de l’électricité consommée en Principauté est issue de sources renouvelables, et ce chiffre est en hausse.

 

« Compensation »

Même principe pour le gaz avec eco2. L’offre met en place une compensation carbone. « Le gaz naturel est une énergie très propre : sa combustion ne dégage que deux éléments chimiques, de la vapeur d’eau et du gaz carbonique. » Or ce gaz à effet de serre contribue au réchauffement climatique. La SMEG compense son émission avec la captation par photosynthèse de ce même gaz : grâce à un partenariat avec la fondation prince Albert II (FPA2), la SMEG contribue au financement du programme REDD, qui agit contre la déforestation en Amazonie. L’entreprise achète des « crédits carbone », qui prouvent la compensation d’une consommation de gaz naturel équivalente. 23 % du gaz de la Principauté est compensé, avec un objectif de 30 % à l’horizon 2020.

Depuis plus de trente ans, une centrale de production d’énergie valorise les vapeurs émises par l’usine d’incinération des déchets. Vapeurs qu’elle convertit en électricité, en chaleur et en froid, ce qui permet d’éviter l’émission dans l’atmosphère d’environ 5 500 tonnes de CO2 par an. « Nous alimentons le quartier de Fontvieille », confirme Éric Imbert, directeur technique. Le centre commercial, des immeubles industriels, des locaux tertiaires, ou encore des habitations bénéficient ainsi d’eau chaude, de chauffage ou de climatisation par ce biais. « La quasi-totalité des besoins en chaud et 30 % de ceux en froid sur l’ensemble du réseau de distribution, à savoir tout l’ouest de la Principauté, sont couverts par la valorisation de ces vapeurs. Trois quarts de l’électricité produite servent à la consommation de l’usine d’incinération », note Christian Philipon, chargé de mission. Les besoins sont complétés par des thermofrigopompes et des refroidisseurs centrifuges. À ces dispositifs vient s’ajouter la station de pompage d’eau de mer, mise en service en 2013. Prise à 800 mètres de large et 110 mètres de profondeur, l’eau transite dans une boucle qui passe par Fontvieille, mais aussi par le centre hospitalier Princesse Grace (CHPG). « Le but est l’élimination de la chaleur de toute la production de froid », explique Christian Philipon. L’utilisation de cette eau, ensuite rejetée en mer, contribue à la préservation des ressources naturelles : c’est 100 000 m3 d’eau courante qui ne sont pas consommés chaque année, soit 33 piscines olympiques.