dimanche 2 avril 2023
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Rémi Feipeler : « Nous sommes obligés de trouver de nouvelles filières »

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Plus grand supermarché de la principauté, Carrefour n’est pas épargné par les ruptures de stock. Son directeur, Rémi Feipeler, explique à Monaco Hebdo comment l’enseigne y fait face, pour continuer à contenter sa clientèle.

Quelle est la situation à Carrefour Monaco ?

Nous avons eu des produits plus sensibles que d’autres, notamment les huiles de tournesol et de colza. À l’heure actuelle, les rayons sont à nouveau pleins, mais nous n’avons pas les produits habituels. Au lieu de nous tourner vers les marques nationales avec lesquelles nous avons pour habitude de travailler, nous avons travaillé avec nos différents contacts en principauté et au niveau national. Nous avons finalement trouvé des filières différentes pour pallier ces ruptures avec des produits que nous ne sommes pas habitués de voir dans nos magasins Carrefour.

Ces approvisionnements sont-ils plus onéreux ?

Oui, bien sûr. On ne « marge » quasiment pas sur ces produits. L’objectif, ce n’est pas de gagner de l’argent, mais de faire en sorte que les clients qui veulent de l’huile de tournesol puissent en trouver dans le magasin de Monaco.

« Nous avons affiché dans les rayons un panneau qui explique que les produits habituels ne sont pas disponibles, et que donc, nous avons des nouveaux produits qui proviennent de Bulgarie, d’Italie… »

Rémi Feipeler, directeur Carrefour Monaco

Comment informez-vous votre clientèle de ces changements d’approvisionnement ?

Nous avons affiché dans les rayons un panneau qui explique que les produits habituels ne sont pas disponibles, et que donc, nous avons des nouveaux produits qui proviennent de Bulgarie, d’Italie…

Peut-on aujourd’hui parler de pénurie ?

Non, sinon les rayons seraient totalement vides. Ce n’est pas une pénurie, c’est juste que les filières d’approvisionnement classiques ne sont plus les filières qui vont nous approvisionner pendant les semaines, voire les mois à venir. Nous sommes donc obligés de trouver de nouvelles filières avec lesquelles nous avons moins l’habitude de travailler. C’est un travail de “sourcing” [approvisionnement — NDLR].

« On ne « marge » quasiment pas sur ces produits. L’objectif, ce n’est pas de gagner de l’argent, mais de faire en sorte que les clients qui veulent de l’huile de tournesol puissent en trouver dans le magasin de Monaco »

Craignez-vous d’autres ruptures de stock ?

Il y a eu la moutarde puisque la moutarde est faite à base d’huile de tournesol. Comme pour l’huile, nous venons de valider certains achats avec deux nouvelles filières. Nous allons donc pouvoir combler les ruptures avec deux nouveaux produits. En plus des quelques grandes marques qui continuent à nous fournir. Nous aurons ainsi différents leviers à utiliser.

Avez-vous constaté une ruée des consommateurs sur certains produits ?

Oui, cela a été le cas sur les huiles à un moment donné. Du coup, nous avions limité le nombre d’achats à six bouteilles par personne, dans le but de rationner un peu et de toucher le plus de clients possible. Mais ce n’est plus nécessaire au regard de ce que nous avons dans le rayon. Aujourd’hui, nous disposons d’indications sur les niveaux de plein de chacun de nos magasins. Ce n’est toujours pas parfait, mais la situation est redevenue un peu plus cohérente. Nous n’avons plus les grosses ruptures que nous pouvions avoir auparavant. Nous avons aussi eu des craintes pour les chips, mais nous sommes en train de travailler pour essayer de trouver différents fournisseurs.

Comment votre enseigne gère-t-elle l’inflation ?

Le parti pris de Carrefour a été d’impacter le moins possible les clients. C’est plus nous qui avons réduit nos marges que les prix de vente qui ont été rehaussés. Mais, bien sûr, il y a quelques produits qui ont été augmentés de manière générale mais cela n’est pas propre à Carrefour. C’est propre à l’ensemble de la grande distribution comme l’a indiqué Michel-Edouard Leclerc [président des centres E. Leclerc — NDLR].

Êtes-vous inquiet pour les semaines et les mois à venir ?

Je n’ai pas de boule de cristal. En magasin, sur ces produits, nous sommes dépendants de nos centrales d’achats. Ce sont elles qui font les achats et nous, nous recevons les produits avec des prix de vente déjà indiqués. Ce n’est pas le magasin qui décide des prix de vente. Sauf pour les produits frais. Et pour le coup, ces dernières années, nous avons plutôt eu tendance à réduire les prix de vente.

Pour lire la suite de notre dossier « Hausse des prix et pénuries à Monaco », cliquez ici.

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