jeudi 28 mars 2024
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Grève chez Carrefour Monaco : le mouvement reconduit pour Noël ?

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Après la journée de grève suivie par 130 salariés de Carrefour Monaco, les négociations sont au point mort avec la direction du magasin au sujet des revalorisations salariales et du montant de l’indemnité “inflation”. Le mouvement devrait se poursuivre les 23 et 24 décembre.

Vous l’avez probablement remarqué en faisant vos courses chez Carrefour Monaco lundi 21 novembre 2022 : 120 salariés ont manifesté aux abords du magasin, pour demander à leur direction la revalorisation de leur salaire et de leur prime « inflation ». Au total, ils étaient 130 à avoir fait grève, selon l’Union des syndicats de Monaco (USM) et leur syndicat du commerce affilié, sur un total d’environ 280 salariés : « Dans le cadre des négociations annuelles, une clause du groupe Carrefour prévoit de rouvrir les négociations en septembre 2022, en cas de forte inflation. Nous demandons donc une augmentation de salaire de 5 % et une prime de 1 000 euros. Mais la direction de Carrefour Monaco nous a proposé une hausse de salaire identique à celle proposée par Carrefour France, à savoir de 2,5 %, et une prime de 100 euros », explique Amor Ben Hamida, délégué du personnel et délégué syndical rattaché au syndicat du commerce affilié à l’USM. Insuffisant selon les grévistes, qui assurent que la majorité des salariés non-cadres en contrat à durée indéterminée  sont rémunérés à équivalent du salaire minimum chez Carrefour Monaco : « Au bout de 16 ans d’ancienneté, j’évolue au niveau 2 dans la grille des salaires, et je gagne environ 1 600 euros brut par mois, illustre une salariée gréviste. Sur quatre niveaux, en dessous du statut cadre, trois ne dépassent pas le SMIC. Nous payons peut-être moins de cotisations sociales, mais nos salaires ne sont pas plus élevés que chez Carrefour France. »

« La direction du magasin ne veut pas aller au-delà de 100 euros de prime, quand nous en demandons 1 000. Nous étions prêts à accepter l’augmentation de salaires à 2,5 % en cas d’accord sur cette prime. Mais, puisque rien ne bouge, le mouvement va se poursuivre », assurent les délégués syndicaux

Grève reconduite

Les délégués du personnel ont été reçus par leur direction en début d’après-midi, le 21 novembre 2022, dans la foulée des manifestations. Mais les discussions semblent rester au point mort : « La direction du magasin ne veut pas aller au-delà de 100 euros de prime, quand nous en demandons 1 000. Nous étions prêts à accepter l’augmentation de salaires à 2,5 % en cas d’accord sur cette prime. Mais, puisque rien ne bouge, le mouvement va se poursuivre », assurent les délégués syndicaux. Cette grève de 24 heures sera donc reconduite dans la foulée de cette première manifestation, puis à l’approche du réveillon de Noël, si rien ne change : « La grève est d’abord de 24 heures. Il y aura ensuite des débrayages. Et si la direction n’entend pas nos revendications, il pourrait effectivement y avoir une grève les 23 et 24 décembre », prévient Amor Ben Hamida, conformément aux requêtes des salariés grévistes. Contactée par Monaco Hebdo, la communication du groupe Carrefour affirme que le magasin monégasque a proposé 2,5 % d’augmentation de salaire au 1er novembre 2022, soit une hausse de 8,32 % depuis août 2021. Tout en rappelant qu’à cette hausse de salaires de 2,5 % s’ajoutent : « Une prime de partage de la valeur de 100 euros, et la prolongation de la remise sur achats de 12 % jusqu’au 31 mars 2023. Pour mémoire, les mesures de soutien du pouvoir d’achat mises en place par Carrefour depuis un an se décomposent ainsi : 5,82 % d’augmentations de salaire accordés depuis août 2021, une indemnité « inflation » doublée en novembre 2021 de 200 euros, une revalorisation de la remise sur achats de 10 % à 12 %, et une prime de résultat en hausse de 13 % par rapport à 2021. »

La communication du groupe Carrefour affirme que la magasin monégasque a proposé 2,5 % d’augmentation de salaire au 1er novembre 2022, soit une hausse de 8,32 % depuis août 2021

« Rétablir des grilles de salaires »

Pour Olivier Cardot, secrétaire général de l’USM, l’instauration de grilles de salaires, dans le secteur du commerce, serait une solution pour pallierv à ce type de mésentente : « Elles ne sont plus appliquées depuis 1998, ce qui fait que certains salariés stagnent au niveau du SMIC, malgré de nombreuses années d’ancienneté. C’est inacceptable, et le gouvernement doit prendre ses responsabilités, comme il l’a fait pour le secteur hôtelier en mai 2022. Nous avons trouvé un accord pour rétablir des grilles de salaires dans ce secteur. Il faut maintenant mener une concertation pour le secteur du commerce. »