vendredi 26 avril 2024
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Ces innovations découvertes au salon du métavers de Monaco

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Du gilet immersif capable de provoquer les sens, aux copies virtuelles de villes et de boutiques pour y faire du commerce à distance, l’économie du virtuel est source d’innovations réelles, présentées lors du salon Meta Entertainment World (MEW) qui s’est déroulé à Monaco les 23 et 24 mai.

Ce n’est pas (que) du cinéma. Le métavers — cet univers technologique virtuel, présenté comme un nouvel Internet — a dépassé le domaine du fantasme et il se déploie désormais dans toutes les strates de l’économie. C’est ce qui est ressorti du salon Meta Entertainment World (MEW), organisé par Advance Monaco, à l’hôtel Hermitage, lundi 23 et mardi 24 mai 2022. Pour sa première édition à Monaco, avant de se poursuivre ensuite à Miami, à Dubaï, et à Séoul dans le courant de l’année 2022, les professionnels ont donné un avant-goût de la manière dont le métavers peut se traduire en termes de “business”. Pour rappel, le fonds Grayscale Trust, géant américain de l’investissement en cryptomonnaies, a estimé que le marché du métavers représentait un potentiel global d’un trillion de dollars, soit mille milliards de dollars, et 755 milliards d’euros. Même son de cloche chez Bloomberg, plus neutre, qui estime la taille du marché mondial du métavers à 800 milliards de dollars sur les dix prochaines années.

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@ Clément Martinet / Monaco Hebdo

Immersion

Il y en avait donc pour tous les goûts, et pour tous les “business” au MEW, mais avec un même mot d’ordre : immersion. L’exemple le plus parlant a été matérialisé lundi 23 mai 2022, par l’intervention d’Adam Morse, un acteur et réalisateur britannique, qui a la particularité d’être malvoyant. L’auteur de Lucid (2018) et The Window (2013) a fait une démonstration du gilet immersif OWO “feel the game”, une innovation lancée par Jose Fuertes, qui permet d’éprouver un contact sensoriel, tout en étant dans le virtuel. Ce gilet, qui ressemble à une simple veste de cycliste en apparence, permet en réalité de ressentir l’équivalent d’une accolade, d’une caresse ou, plus brutalement, d’un coup de couteau ou d’un coup de feu. Tout cela est rendu possible par le biais de capteurs et d’électrodes, intégrés à l’intérieur du gilet, qui fonctionnent sous le procédé d’un dispositif dit « haptique ». Cette technologie provoque des impulsions électriques qui contractent les muscles et provoquent ainsi diverses sensations, de la douleur jusqu’au souffle du vent, sur dix parties du haut du corps, dont les bras. Principalement destiné au cinéma et aux jeux vidéo, ce gilet immersif se connectera par “bluetooth”, et il peut déjà être expérimenté sur quelques jeux natifs et semi-natifs adaptés à OWO, parmi lesquels Fortnite et League of Legends. Disponible en pré-commande, il sera commercialisé pour le grand public à 450 dollars.

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@ Clément Martinet / Monaco Hebdo

Ce gilet, qui ressemble à une simple veste de cycliste en apparence, permet en réalité de ressentir l’équivalent d’une accolade, d’une caresse ou, plus brutalement, d’un coup de couteau ou d’un coup de feu

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@ Clément Martinet / Monaco Hebdo

Commerce

Qui dit “business”, dit vente et plateforme d’achats. Ils étaient plusieurs au MEW à présenter des “twins”, c’est-à-dire des jumeaux ou des copies virtuelles de salles, de boutiques, et de villes, dans lesquelles il est possible de se déplacer à distance. Il est surtout possible d’acheter des produits, tant matériels que numériques, avec sa carte de paiement ou de l’argent digital et de la cryptomonnaie. Parmi les acteurs de ce nouveau marché, on retiendra Space Metaverse, une entreprise installée à Zurich, lancée par Batis Samadian et Felix Mago. Mais aussi la jeune Manila Di Giovanni, fondatrice de l’entreprise monégasque DWorld. À seulement 21 ans, elle a réalisé un jumeau numérique de plusieurs quartiers de la principauté, dans lesquels il est possible de réaliser des visites d’appartements, ou des séances de shopping virtuelles, par l’intermédiaire d’un casque de réalité augmentée. Même chose chez l’entreprise française Orbis Holographics, déjà connue à Monaco pour avoir créé des boxes holographiques sur mesure à l’occasion de la vente aux enchères du gala de la fondation prince Albert II de Monaco, en janvier 2021. Cette entreprise spécialisée dans les hologrammes, et qui a été incubée chez le groupe LVMH, réalise des “twins” de luxe, c’est-à-dire des marques jumelles de luxe, avec pour objectif d’augmenter leurs ventes grâce à la réalité augmentée. L’univers du luxe semble en effet éprouver une appétence pour le métavers et le « fashion virtuel ». C’est ce qu’a développée l’Irlandaise Paula Marie Kilgariff, spécialiste en « fashion marketing » et en « innovation retail », lors d’une conférence dédiée à la « virtual fashion » et aux façons de la commercialiser. Même chose, enfin, pour l’art virtuel, avec les NFT et les jetons non fongibles, qui se déclinent jusqu’à la Formule 1 (F1), un thème abordé entre autres, avec l’ancien pilote David Coulthard et l’entrepreneure estonienne spécialisée en cryptomonnaies, Shirly Valge, avec Velas Network, qui permet d’accéder à des services décentralisés. La machine semble décidément bien lancée.