vendredi 29 mars 2024
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Objectif Lune pour Monaco et Venturi

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La NASA prévoit un retour sur la Lune courant 2024, avec son programme Artemis. Le groupe Venturi pourrait fournir son nouveau modèle de rover, le FLEX, au futur équipage. Cette innovation, fruit d’une collaboration entre différentes filiales du groupe, a déjà convaincu un ancien astronaute de l’agence spatiale américaine.

Bientôt un véhicule floqué Venturi sur la Lune ? C’est le projet, très sérieux, sur lequel planche le groupe monégasque spécialisé dans le développement de véhicules électriques de haute technologie, alors que la NASA prévoit de lancer un équipage sur le sol lunaire courant 2024. L’agence spatiale américaine veut en effet faire marcher à nouveau des astronautes sur la Lune, et y construire une base pour rejoindre la planète Mars dans un avenir proche. Ce projet va se concrétiser par l’intermédiaire du programme Artemis, impulsé par le gouvernement américain en 2017, et le groupe Venturi veut être de la partie. Cet acteur monégasque, présidé par Gildo Pastor, a en effet positionné sa filiale américaine, Venturi Astrolab, sur ce projet historique, afin d’équiper la NASA avec son nouveau rover, capable de transporter du fret et des membres de l’équipage.

« Depuis 2001, nous avons créé des engins hautes performances à 2 ou 4 roues, et même à chenilles, capables de rouler par -50 °C ou jusqu’à 549 km/h, selon les modèles »

Gildo Pastor. Président de Venturi et de Venturi Lab

Développement américain

Venturi compte plusieurs filiales dans le monde pour étendre ses champs de compétence et ses collaborations. La première, Venturi Lab, est installée en Suisse. Elle a été co-fondée avec le docteur Antonio Delfino, ex-responsable du département chimie, physique et Fellow de Michelin. Cette filiale « invente, étudie, conçoit et fabrique des solutions de mobilité, capables d’affronter les conditions environnementales extrêmes de la Lune et de Mars. Ces solutions utiliseront tout type de propulsion compatible avec des environnements hostiles », assure la communication de Venturi. Pour la mise au point de ses technologies, l’entreprise suisse Venturi Lab collabore avec Venturi Monaco, mais aussi avec Venturi North America, basée sur le campus de Columbus, dans l’Ohio, aux États-Unis. Elle collabore également avec une entreprise 100 % américaine, basée en Californie : Venturi Astrolab. C’est cette dernière qui est chargée de concevoir la construction d’un rover pour les prochaines missions lunaires de la NASA, mais aussi de SpaceX, l’entreprise d’Elon Musk, spécialisée dans l’astronautique et le vol spatial. « Dans le cadre de ce partenariat, les ingénieurs de Venturi Monaco, Venturi Lab, et Venturi Nord-Amérique développent les batteries et les matériaux fonctionnant et résistant à des températures négatives extrêmes, mais aussi les panneaux solaires, les roues déformables, les systèmes de contrôle électrique des véhicules, et l’intégration des facteurs humains pour les rovers planétaires. » Venturi North America est, quant à elle, spécifiquement en charge des tests des batteries. C’est par cet intermédiaire que Venturi Astro Lab envisage de fournir ses véhicules à la NASA. De son côté, et en parallèle, le groupe assure également faire collaborer Venturi Lab avec le Français Thales Alenia Space, basé à Cannes, et à Zurich, en Suisse, avec Beyond Gravity, anciennement connu sous le nom de RUAG Space : « Ces collaborations permettront à Venturi Lab de qualifier et de proposer de nouvelles technologies spatiales à l’European Space Agency (ESA). Sur le long terme, Venturi Lab a aussi vocation à inventer des technologies qui permettront de réduire les pollutions terrestres, maritimes et atmosphériques. »

« Nous allons étudier avec passion, développer et construire un rover permettant de transporter des astronautes et fonctionner sur un terrain très accidenté, où règnent des températures de -160 °C »

Antonio Delfino. Co-fondateur et directeur de Venturi Astro Lab

Rover FLEX

« Depuis 2001, nous avons créé des engins hautes performances à deux ou quatre roues, et même à chenilles, capables de rouler par -50 °C ou jusqu’à 549 km/h, selon les modèles. Aujourd’hui, je mets notre savoir-faire et nos ressources au service de la recherche spatiale, là où l’excellence est la norme. Je tiens à hisser le drapeau monégasque toujours plus haut », assure Gildo Pastor, le président de Venturi et de Venturi Lab. Le docteur Antonio Delfino, co-fondateur et directeur de Venturi Astro Lab, n’était pas peu fier, non plus, au moment de révéler, à la mi-mars 2022, le nouveau rover que le groupe espère voir rouler sur la Lune : « Nos discussions sur la possibilité d’envoyer un rover électrique multifonctionnel sur la Lune, et ensuite sur Mars, ont débuté en 2018. Quatre ans plus tard, associés aux équipes de Venturi à Monaco, ainsi qu’à celles de Venturi Astrolab à Los Angeles, nous allons étudier avec passion, développer et construire un rover permettant de transporter des astronautes, et fonctionner sur un terrain très accidenté, où règnent des températures de -160 °C ». Ce rover, baptisé FLEX, comme « flexible logistics and exploration », peut ainsi soulever différents types de charges, mais aussi les placer sous son ventre en se déplaçant d’un point « A » vers un point « B », tout en étant capable de s’accroupir. Il peut aussi être piloté à distance, et être guidé par les astronautes sur le terrain lunaire. Ce véhicule, qui fonctionne à l’énergie solaire et qui devrait être en mesure de transporter deux astronautes sur des terrains d’exploration extrêmes, a d’ailleurs été approuvé par Chris Hadfield, un ancien astronaute de la NASA. Un bon point pour Venturi, alors que le programme Artemis avance rapidement. Sur le long terme, l’objectif de ce FLEX est aussi d’apporter des solutions en transport local, lors des missions spatiales.

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