vendredi 19 avril 2024
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Thomas Battaglione « Un projet très atypique et hors norme »

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Respectivement président délégué de la Société Monégasque d’Assainissement (SMA) et directeur du projet « stratégie circulaire et bas carbone 2050 » à la Société Monégasque de l’Électricité et du Gaz (SMEG), Thomas Battaglione et François Grosse expliquent à Monaco Hebdo les particularités du futur centre de traitement et de valorisation des déchets.

L’État avait lancé en 2019 un appel d’offres international : pourquoi ne pas y avoir répondu ?

Thomas Battaglione : Nous avions informé l’État que notre unité actuelle était vieillissante et qu’il fallait continuer à investir fortement pour la maintenir dans les meilleures conditions de fonctionnement possible. Et l’État était conscient qu’il fallait une nouvelle unité. Il a donc lancé lui-même ses propres études, et un appel d’offres international en 2019 et 2020, pour interroger sur différentes technologies. À cette époque, le gouvernement nous avait demandé si nous comptions répondre à cet appel d’offres. J’avais alors répondu que nous étions un exploitant historique des usines, mais pas un constructeur d’usines. Nous ne sommes pas fabricants de processus, ce n’est pas notre rôle. C’est la raison pour laquelle, à l’époque, la SMA n’avait pas répondu à cet appel d’offres.

Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ?

T.B. : Face aux échéances qui approchent, le gouvernement nous a reposé la question et nous lui avons répondu la même chose, à savoir que nous sommes exploitants, mais pas constructeurs. En revanche, nous leur avons dit que nous pouvions les aider sur le sujet en regroupant des expertises qui sont en dehors du périmètre actuel de la SMEG-SMA, si nous arrivions à constituer une équipe avec des experts de bon niveau. C’est ce qui a été fait avec le recrutement de François [Grosse — NDLR], notamment. Nous n’étions pas en capacité de faire des recommandations aussi abouties et pointues, parce que ce qui nous était demandé, ce n’était pas trop notre métier, au départ.

« L’innovation du projet réside dans l’assemblage d’équipements et de composants qui eux, pour le coup, ont déjà fonctionné ailleurs, sont éprouvés, sont fabriqués. On ne s’amuse pas à faire du prototypage »

Thomas Battaglione. Président délégué de la SMA et administrateur directeur général de la SMEG

La technologie intégrée à la future usine sera-t-elle innovante ?

T.B. : L’innovation du projet réside dans l’assemblage d’équipements et de composants qui eux, pour le coup, ont déjà fonctionné ailleurs, sont éprouvés, et sont fabriqués. C’est-à-dire qu’on ne s’amuse pas à faire du prototypage. Tout l’enjeu de ce projet consistait à trouver à la fois le concept lui-même, à savoir transformer le déchet en un combustible biogénique qui permet d’assurer les besoins énergétiques, et les équipements qui permettaient de le faire.

SMA déchets
© Photo Monaco Hebdo

Qu’est-ce qui rend cette future usine atypique ?

T.B. : Symbiose sera vraiment une première mondiale, en raison des contraintes urbanistiques monégasques. Tout d’abord, c’est un défi d’ingénierie absolument incroyable, car il consiste à construire en vertical quelque chose qui a l’habitude d’être posé au sol. C’est le premier défi de taille, qui rend le projet très atypique et hors norme. Le deuxième, c’est le volet environnemental. Par rapport à l’unité de traitement des déchets actuelle, nous allons diviser par 4 les émissions de CO2, grâce aux systèmes que nous allons mettre en place. Troisième performance hors norme que l’on retrouve nulle part ailleurs, c’est la performance énergétique. L’objectif, c’est de maximiser le transfert entre l’énergie intrinsèque contenue dans le déchet, et l’énergie finale d’utilisation qui est le chaud et le froid, avec des rendements absolument hors normes. Ensuite, il y a tout un tas d’innovations qui ne sont pas sur des équipements lourds, mais plutôt dans la manière de piloter ces équipements, les uns par rapport aux autres.

« Le gouvernement a fait son choix sur un scénario technique particulier, qui permet d’assurer, avec certitude, l’autonomie de Monaco dans le traitement des déchets pour les cinquante prochaines années »

Thomas Battaglione. Président délégué de la SMA et administrateur directeur général de la SMEG

Quelle sera sa durée de vie ?

T.B. : Ce type d’installation dure 40-50 ans minimum. Si nous partons de la situation telle que nous la connaissons aujourd’hui, il y a une probabilité non nulle que dans 20 ans, ce qui a été conçu ne soit plus adapté. Pendant cette étude, nous avons donc établi divers scénarios, avec la direction de la prospective notamment, pour voir ce que pourrait être Monaco dans 20, 30 ou 40 ans ? Nous nous sommes dit que le complexe que nous imaginions devait durer et permettre à Monaco de passer les scénarios pour les 40 prochaines années. Nous avons présenté plusieurs scénarios au gouvernement qui a fait son choix sur un scénario technique particulier, qui permet d’assurer, avec certitude, l’autonomie de Monaco dans le traitement des déchets pour les cinquante prochaines années. Tout en permettant aussi de conserver un apport de déchets des communes limitrophes de la Communauté d’agglomération de la Riviera française (CARF), dont nous traitons aujourd’hui la moitié des déchets. Et tout ça, au service du consommateur, du client, et du résident monégasque qui pourra bénéficier du coup d’un chauffage et d’une climatisation collective, et donc une maîtrise de CO2.

Cette valorisation énergétique des déchets existe-t-elle déjà ailleurs ?

François Grosse : Chacun des composants existe déjà, mais pas forcément pour le même objectif, ni dans les mêmes réglages, et surtout pas du tout avec le même assemblage. En fait, notre projet, c’est un peu une voiture hybride. C’est-à-dire que non, il n’y a pas une technologie révolutionnaire, comme si on mettait, par exemple, des piles à combustible dans les voitures. En revanche, une voiture hybride comparée à une voiture thermique classique, c’est mieux. En l’occurrence, la combustion des déchets se fera dans un équipement qui pourrait être utilisé dans une usine de valorisation énergétique classique. Mais nous, nous allons l’utiliser avec des modalités d’alimentation en air différentes qui font que l’on va réduire la quantité de fumée, que l’on va améliorer la qualité de la combustion, et que l’on va faciliter le traitement de l’épuration des fumées qui vont nous permettre d’atteindre des émissions de polluants encore plus basses que les meilleures technologies aujourd’hui disponibles. Personne n’utilise actuellement le type de réglage sur l’alimentation en air sur la combustion que nous allons utiliser. Ce sont ces modifications qui font qu’à la fin, le type d’usine auquel nous arrivons, n’existe pas du tout.

« Si nous devions lancer le projet aujourd’hui, nous serions énormément pénalisés en raison de la flambée des prix des matériaux, acier etc. Cela serait vraiment un frein au projet »

Thomas Battaglione. Président délégué de la SMA et administrateur directeur général de la SMEG

Les élus du Conseil national ont insisté sur l’aspect architectural de la future usine, qui se trouvera en entrée de ville : qu’avez-vous prévu à ce sujet ?

T.B. : Nous nous sommes concentrés sur les aspects technologiques et les structures du bâtiment. Nous avons une emprise au sol de 800 mètres carrés, il y a une tour qui sera en entrée de ville qui va monter à environ 96 mètres par rapport au niveau de la mer. L’équipe de François travaille sur la partie « process », technologie… et nous réfléchissons pour voir comment nous allons faire pour rentrer ce complexe dans une boîte de 800 mètres carrés au sol et 80 mètres de haut. Et quelles sont les structures qu’il faut mettre en place pour que tout fonctionne correctement, en respectant les normes sismiques. Ensuite, il faut que cette tour soit belle, et cela fait partie des sujets sur lesquels nous travaillons de concert avec le gouvernement. Le gouvernement a déjà pré-identifié un certain nombre d’architectes qui vont devoir concevoir une enveloppe qui viendra habiller cette tour. Un concours d’architectes est prévu. Ça devrait se préciser au cours de l’année [2022 — NDLR]. In fine, le prince Albert sera aussi impliqué, à la fois dans le choix de l’architecte et dans le choix du projet architectural. Mais il y a une volonté forte et consensuelle : il faut qu’il y ait une signature architecturale de ce bâtiment industriel qui soit à la hauteur de ce qu’il renferme. Mais, pour le moment, nous n’avons ni de nom d’architecte, ni de projet en tête.

« La maintenance coûte environ 2 millions d’euros par an. Mais nous sommes dans une phase où il faut faire tenir cette usine encore 10 ans de plus. Il va donc y avoir des dépenses supplémentaires, surtout pour essayer de prévenir le risque d’une panne majeure. Et clairement, cela va modifier les montants »

François Grosse. Directeur du projet « stratégie circulaire et bas carbone 2050 » à la SMEG

A-t-il été compliqué de contenter tout le monde ?

T.B. : Sur le papier, on se dit qu’il est compliqué de contenter tout le monde, car il y a beaucoup d’attentes dans des domaines différents : la proximité du collège d’un côté, les émissions de CO2 d’un autre, comment on fait pour les traiter, est-ce qu’il y aura des risques sur l’exploitation ou pas, doit-on continuer à traiter les déchets de la CARF… Nous avons réussi à traiter la totalité des attentes exprimées. Et surtout, nous l’avons fait en totale transparence avec le gouvernement et le Conseil national.

F.G. : Ce qui était compliqué, c’était de trouver les solutions et d’élaborer ce concept. C’est énormément de travail. Mais sur la façon de travailler, sur la relation de travail que ce soit avec l’État ou le Conseil national, ça a été assez exemplaire. Nous avons travaillé en toute sincérité, et en toute transparence, avec beaucoup de rationalisation, pour que chacun comprenne pourquoi on arrivait quelque part… Nous avons aussi tenu à toujours laisser le champ des possibles ouvert.

T.B. : C’est un projet stratégique pour Monaco. Il y a des questions d’autonomie quand on dit : « On ne veut dépendre de personne dans la manière dont on traite nos déchets ». Il y a des questions d’autonomie sur le plan énergétique, en disant : « Comment on valorise au mieux cette ressource pour nos propres besoins ? ». Il y a également des dimensions politiques… C’est un concentré de thématiques d’ordre technologique, politique, et de souveraineté. Et finalement, tout le monde se retrouve derrière ce projet.

« Monaco n’a pas une taille suffisamment grosse pour avoir des volumes suffisamment importants pour pouvoir se doter de tous les outils pour pouvoir le faire [traiter tous ses déchets — NDLR]. […] Typiquement, les déchets de chantier ou les déchets très spécialisés d’électronique et de batteries ne pourront jamais être traités en principauté »

Thomas Battaglione. Président délégué de la SMA et administrateur directeur général de la SMEG

Quand sera livré ce futur centre de traitement et valorisation des déchets (CTVD) ?

T.B. : Les délais aujourd’hui annoncés, c’est plutôt 2030. Parce que cela s’inscrit dans une réurbanisation complète du quartier de l’îlot Charles III. Et la tour qui abrite les équipements industriels ne pourra être construite qu’à partir du moment où ce socle aura été fait. La date de livraison de ce socle est, à ma connaissance, prévue pour 2025-2026. Nous pourrons alors commencer les travaux. Mais ce n’est pas gênant, car beaucoup d’études doivent encore être réalisées avant le début des travaux. Nous allons donc mettre à profit cette période pour à la fois finaliser les études et choisir les partenaires avec lesquels nous allons travailler dans le cadre de ce projet pour pouvoir démarrer les travaux à horizon 2025, avec une livraison et une mise en service en 2030.

Quel est le coût de ce CTVD ?

T.B. : Concernant le budget, l’enveloppe qui avait été mise en avant et validée par le gouvernement se situait légèrement au-dessus de 300 millions hors taxes, soit 350-360 millions TTC. C’est le budget sur la base d’un périmètre bien précis, c’est-à-dire sur la partie déchets : combustion, traitement, construction de l’immeuble… S’il y a d’autres équipements, d’autres fonctions, il faudra qu’ils soient chiffrés par ailleurs, dans d’autres budgets, ou dans d’autres projets. Après, il y a beaucoup d’inflation. Cela signifie que les euros que nous avions en 2021 ne seront peut-être pas les mêmes dans deux ans. Il y a également un contexte un peu incertain sur le prix des matières premières. Si nous devions lancer le projet aujourd’hui, nous serions énormément pénalisés en raison de la flambée des prix des matériaux, de l’acier, etc. Cela serait vraiment un frein au projet. Tous ces éléments doivent donc être pris en euros de 2021, avant la crise ukrainienne. Ce sera le rôle de l’équipe projet et du gouvernement de piloter finement ces éléments, de voir les poches d’optimisation qu’il peut y avoir, d’intégrer des facteurs exogènes, que nous ne maîtrisons malheureusement pas, dans le coût, que ce soit l’inflation ou le coût des matériaux.

F.G. : Le but est d’arriver à un budget contractuel à l’automne 2022, au moment où l’État devra engager ses décisions sur le projet de façon ferme et définitive.

déchets
© Photo Monaco Hebdo

Combien coûte la maintenance de l’usine actuelle ?

F.G. : La maintenance coûte environ 2 millions d’euros par an. Mais nous sommes dans une phase où il faut faire tenir cette usine encore 10 ans de plus. Elle fonctionne très bien, mais un peu comme une voiture qui a 400 000 kilomètres, elle peut parfaitement rouler, mais on sait qu’elle pourrait tomber en panne. Il va donc y avoir des dépenses supplémentaires, surtout pour essayer de prévenir le risque d’une panne majeure au cours de ces 10 années. Et clairement, cela va modifier les montants.

T.B. : Deux millions d’euros, c’est l’entretien qu’il faut de toute façon dépenser chaque année. Et là, il y a de manière spécifique des gros équipements qui doivent être renouvelés, qui s’ajoutent à cet entretien. C’est indispensable, car nous pourrions avoir une défaillance d’équipement que nous n’arriverions pas à remplacer aujourd’hui, de manière simple. Donc, si nous ne changeons pas les équipements, nous pourrions avoir un arrêt de l’unité pendant un moment, car nous aurions une indisponibilité de matériaux pour la renouveler. Bien sûr, nous souhaitons éviter de nous retrouver bloqués avec une usine à l’arrêt, car un équipement a lâché. Tout un travail a été fait pour identifier les équipements les plus critiques dans le fonctionnement du « process ». Et nous avons établi une stratégie de maintenance pour ces équipements critiques, avec un plan de renouvellement qui s’étale entre 2022 et 2025.

Combien va coûter ce renouvellement d’équipements ?

T.B. : Ces investissements se chiffrent à plus d’une dizaine de millions d’euros, c’est certain. Un budget a été présenté à l’État. L’équipe constituée pour Symbiose travaille sur le projet Symbiose lui-même [une quinzaine de personnes travaillent à temps plein sur le projet — NDLR], mais elle collabore aussi en même temps avec l’équipe d’exploitation de l’usine pour définir la stratégie de maintenance la plus optimale pour faire vivre l’Unité de valorisation énergétique (UVE) jusqu’à la mise en service du futur CTVD dans les meilleures conditions d’exploitation possible. Et si nous pouvons à travers ces éléments encore améliorer les performances de l’unité sans attendre la prochaine, nous n’allons pas nous en priver. Nous essayons de voir dans le cadre de ces gros plans de renouvellement si nous ne pouvons pas intégrer, dès à présent, certaines choses. Ce n’est pas seulement du remplacement. C’est de l’améliorant du fonctionnement actuel.

Combien de tonnes de déchets la CARF envoie-t-elle à Monaco ?

T.B. : Le contrat renouvelé en janvier [2022 — NDLR] parle de 16 000 tonnes. Aujourd’hui, l’unité de Monaco traite entre 52 000 et 53 000 tonnes par an. Dont 16 000 viennent de la CARF. Et ce tonnage représente à peu près la moitié de l’ensemble des déchets de la CARF.

Monaco envoie-t-elle aussi des déchets en France ?

T.B. : Monaco traite ses ordures ménagères sur son territoire et accueille les ordures ménagères de la CARF. Et Monaco fait aussi traiter en France une partie des déchets qu’elle n’est pas capable de traiter, à savoir les déchets spécialisés type pile, batteries… pour lesquels il existe des filières spécialisées. Le papier, le plastique… ce sont aussi des filières spécialisées en France. Et puis, il y a surtout, dans des proportions très significatives, plus de 400 000 tonnes de déchets de chantiers qui partent chaque année en France. Pour nous, il était très important de conserver un équilibre, car nous avons besoin de la France sur l’export d’un certain nombre de déchets (chantiers, résidus de traitement de combustion…) et nous devons aussi maintenir un équilibre, une relation qui montre que Monaco ne fait pas que se débarrasser [de ses déchets — NDLR] vers la France, mais contribue aussi à la filière de traitement des déchets des ordures ménagères, qui est une filière sous tension dans les Alpes-Maritimes. Monaco contribue donc, quelque part, à détendre un tout petit peu cette tension, en continuant à traiter les déchets de la CARF.

La future usine continuera donc de traiter les ordures de la CARF ?

T.B. : Oui, cela continuera avec la nouvelle usine. Car, dans l’équation, il y avait le dimensionnement de la future unité. Elle aura une capacité de 60 000 tonnes, donc elle pourra continuer d’accueillir les déchets monégasques, mais aussi ceux de la CARF, dans des proportions sensiblement similaires.

F.G. : Quitte à prendre un peu moins de déchets de la CARF dans le futur lointain si les déchets de Monaco augmentaient. Ils seront toujours prioritaires, bien évidemment. Et inversement, si les déchets de Monaco diminuaient, nous pourrions prendre un peu plus de déchets de la CARF.

Monaco n’est donc pas totalement souverain pour le traitement de ses déchets ?

T.B. : Non, c’est impossible. Monaco n’a pas une taille suffisamment grosse pour avoir des volumes suffisamment importants pour pouvoir se doter de tous les outils pour pouvoir le faire. D’ailleurs, des mutualisations se font un peu partout. Même au niveau d’un département, il n’y a pas suffisamment de flux pour justifier la création de ce type de traitement. Typiquement, les déchets de chantier ou les déchets très spécialisés d’électronique ou de batteries ne pourront jamais être traités à Monaco.

F.G. : Y compris pour le recyclage des emballages plastiques. Nous n’aurons jamais les quantités qui justifient d’avoir une installation propre pour trier et préparer au recyclage. C’est vrai dans tous les territoires. Il existe toujours des collaborations intercommunales ou interterritoriales. Ce qui est important, c’est que ce ne soit pas à sens unique. Le choix de la principauté de conserver l’autonomie pour ses ordures ménagères, et de permettre aux communes limitrophes du pays d’à côté d’en bénéficier de façon minoritaire, mais significative, est un choix très fort pour avoir cet équilibre politique, qui aurait été une prise de risque sur le très long terme de la part de Monaco.

Pourquoi Monaco ne traite-t-elle pas tous ses déchets en France ?

Pierfranck Pelacchi, directeur général adjoint de la SMEG : Si demain l’usine de traitement des piles est indisponible pendant quelques semaines, garder un conteneur de piles à Monaco n’embêtera personne. Si en revanche, nous ne sommes pas capables de traiter les ordures ménagères, avoir des sacs d’ordures dans les rues de Monaco, ce n’est pas acceptable. Nous ne sommes pas sur les mêmes enjeux d’acceptation sociétale. Et si nous ne traitions pas ces ordures ménagères à Monaco, nous aurions aussi un effet collatéral : il faudrait alors importer plus d’énergie de l’extérieur.

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