vendredi 26 avril 2024
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Adriana Karembeu : « Quand je me suis vue pour la première fois à l’écran, c’était un choc »

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Ambassadrice de la Croix-Rouge, mannequin, animatrice de télévision, et depuis peu comédienne, Adriana Karembeu a endossé le costume de membre du jury fiction lors du 61ème festival de télévision de Monte-Carlo. Un nouveau rôle qu’elle a abordé avec beaucoup d’enthousiasme, et qui lui a donné envie de repasser devant la caméra. Interview.

Vous étiez membre du jury fiction à l’occasion de cette 61ème édition du festival de télévision de Monte-Carlo : ce rôle vous a-t-il plu ?

C’était une première pour moi, parce qu’avant, je faisais plutôt les concours de beauté. Au départ, j’étais censée présenter le festival aux côtés d’Éric Antoine, mais, par la suite, ils ont pensé qu’il serait intéressant pour moi d’être dans le jury. Je ne m’attendais pas à ça. Ce rôle est vraiment très intéressant et hyper sérieux. Nous nous sommes réunis tous les matins dans une salle de visionnage. Nous prenions des notes pendant que nous regardions les programmes sur un grand écran.

Sur quels critères avez-vous jugé les fictions ?

Un film, c’est subjectif. Quand je regarde un film, il faut qu’il impacte mes émotions. Je suis un peu actrice, mais, à côté de moi, il y avait des acteurs, des producteurs, des réalisateurs… Ils ont une vision précise et des critères différents des miens. Moi, je veux savoir si le film m’emporte dans une expérience. Eux regardent d’autres éléments comme la lumière cinématographique, la production, les couleurs, l’étalonnage… Moi, je n’ai que le ressenti, mais c’est intéressant. Dorénavant, je vais regarder les films autrement.

Est-il difficile de faire entendre sa voix dans le jury quand on n’est pas du milieu ?

Absolument pas. J’étais avec une autre actrice, Joséphine Jobert (Sous le soleil de Saint-Tropez, Cut !, Meurtres au paradis), et on nous a beaucoup questionnées. Ils voulaient connaître notre opinion, parce que, quelque part, nous représentions les spectateurs « normaux ». Surtout moi. Ce qui les intéresse, c’est de savoir si le film va plaire au spectateur lambda. C’était très intéressant, car nous avions finalement beaucoup de poids avec le président Neal McDonough (Captain America, Star Trek : Premier contact, Band of brothers). Ce n’était pas rédhibitoire, chacun avait sa place.

« Sur Plus belle la vie, j’étais bien dans mes baskets, c’était super. Ce tournage a aussi été pour moi l’occasion de retrouver le travail, car je suis restée avec ma fille trois ans et demi »

Les films et les séries récompensés ont-ils fait l’unanimité ?

Pour le meilleur film et la meilleure série, il y a eu une unanimité. En revanche, concernant le meilleur acteur et la meilleure actrice, nous n’étions pas tous d’accord. Pour le coup de cœur du jury, non plus. Mais, à la fin, nous nous sommes tous mis d’accord.

Voir et juger autant de films et séries vous a-t-il donné envie de refaire des fictions ?

Complètement. J’ai eu le déclic quand j’ai tourné dans Plus belle la vie, en septembre [2021 – NDLR]. Cela est beaucoup lié à la naissance de ma fille. Avant, j’avais toujours peur, et la peur dans la vie, c’est la pire des choses, car on se met souvent des bâtons dans les roues pour rien. Et l’arrivée d’un enfant est un « boost » incroyable dans la vie. Sur Plus belle la vie, j’étais bien dans mes baskets, c’était super. Ce tournage a aussi été pour moi l’occasion de retrouver le travail, car je suis restée avec ma fille trois ans et demi. L’action me manquait, et ça m’a redonné envie.

Qu’est-ce qui vous attire dans la fiction ?

J’aime beaucoup les séries. Je suis accro. J’ai refusé plein de fois [des projets — NDLR] par peur. Je n’étais pas assez à l’aise. Ce que j’aime dans les séries, c’est que l’histoire est longue. On raconte quelque chose à long terme. J’aime bien cette lenteur, car on laisse le temps aux personnages. Dans les films, ça va vite. C’est différent. J’ai vraiment une préférence pour les choses qui traînent. Même dans la vie, quand je regarde une série, j’ai l’impression de vivre une vie parallèle. Pour l’« acting » [le jeu d’acteur — NDLR], c’est pareil.

« J’aimerais obtenir un rôle dans des histoires d’amour compliquées ou dans des films d’action. Pourquoi pas un rôle d’espionne (rires) »

Quels rôles aimeriez-vous interpréter ?

Peu importe. Les histoires d’amour, c’est beau à faire, parce qu’on se dit à chaque fois que c’est la même fin. Mais en fait, non. J’aimerais obtenir un rôle dans des histoires d’amour compliquées, difficiles à vivre, où l’on s’appuie sur la psychologie des deux personnes qui s’aiment. Je trouve ça très intéressant. J’aimerais aussi jouer dans des films d’action, pourquoi pas un rôle d’espionne (rires).

Quels genres de films et de séries préférez-vous ?

Ça peut être des expériences et des univers différents. Mais j’ai une forte préférence pour les films et les séries réalistes. J’ai du mal avec la science-fiction. Ma série préférée de tous les temps, ça reste Homeland, et ce qui lui ressemble.

Quels souvenirs gardez-vous de vos années de mannequinat ?

Mon métier m’a apporté énormément, même si on le considère souvent comme très superficiel. J’ai eu une enfance compliquée, et je me suis reconstruite grâce à mon métier de mannequin. Avoir des compliments m’a beaucoup aidé, et m’a permis de grandir. J’ai commencé ma vie à 20 ans. Ce métier était merveilleux, parce que quand on a peur et quand on a des problèmes de confiance en soi, c’est juste magnifique.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre carrière ?

Ma carrière a beaucoup évolué. La télé, le cinéma… Je me souviens de ma réaction quand je me suis vue pour la première fois à l’écran, c’était un choc. Car on s’entend et on se voit. La télé ou les films, c’est vivant alors que les photos on les maîtrise. Je vous donne mon profil gauche sans problème, mais à la télé, on voit tous les défauts au début. Après, on évolue, et on s’exprime plus facilement.

Pourriez-vous redevenir mannequin aujourd’hui ?

Oui, ce métier me plaît tellement. J’adore cet univers créatif avec les créateurs de vêtements, les maquilleurs, et les coiffeurs qui sont de véritables artistes. Toute cette atmosphère qui permet de créer du beau est addictive. L’époque a changé, ce n’est plus pareil. J’ai vécu une époque de dingue. On était des rock stars à l’époque.

Vous formez un duo complice et complémentaire avec Michel Cymes sur Les pouvoirs extraordinaires du corps humain : comment ça se passe entre vous ?

Michel est un amour. On s’entend très très bien. Je ne faisais pas de télé, ou très peu, lui avait plus d’expérience, et il m’a mis à l’aise. Au début, il fallait quand même que nous établissions quelques règles. Mais, par la suite, ce n’était que du bonheur. J’apprends beaucoup de lui, car il est un bon vulgarisateur. Il amène l’information essentielle aux téléspectateurs. C’est un vrai don. Cela fait maintenant dix ans que nous travaillons ensemble, et vous ne pouvez pas savoir à quel point on rigole. C’est de la folie. Au début, quand je partais en tournage, c’était un travail, mais maintenant c’est les vacances, c’est la famille. Nous nous voyons aussi en privé. Nos familles s’apprécient, on rigole bien.

Avez-vous tourné de nouveaux numéros des Pouvoirs extraordinaires du corps humain ?

Nous venons de finir trois numéros sur l’esprit, qui seront diffusés cet été, à partir du 12 juillet [2022, sur France 2 — NDLR]. Nous n’avions pas encore abordé cette thématique très vaste et inexplorée, mystérieuse, et magique. Nous marchons toujours main dans la main avec la science dans cette émission. Mais, pour le coup, la science dit : « On ne sait pas », et c’est très intriguant. Il y aura aussi une émission sur le désir et le plaisir féminin. Et la troisième portera sur la médecine complémentaire.

Aviez-vous une appétence pour la science avant cette émission ?

Oui, j’ai fait trois ans de médecine. Je suis à fond dans la science, et en plus, je suis cartésienne. Michel l’est encore plus que moi. Quand on a la science devant soi, on est rassuré. Mais pour l’esprit, ce n’est pas le cas. Ça m’a bouleversée. La vision que j’avais jusqu’à présent sur la vie n’est plus la même, parce que j’ai vécu des expériences que je n’imaginais pas auparavant, comme les coupeurs de feu ou la voyance. Avant, j’en rigolais, mais grâce à cette émission, j’ai pu le vivre, et ce n ‘est plus pareil. C’est flippant et dérangeant à la fois.