L’office du tourisme de Versailles vient de lancer les premières “neuro-visites” destinées à faire des traditionnelles visites guidées de véritables exercices de stimulation des facultés cognitives. A quand sur la Côte d’Azur?? Réponse avec Matthieu Monnet, formateur au “Learning club” (1), qui a conçu ces loisirs d’un nouveau genre.
Monaco Hebdo?: En quoi consistent ces «?neuro-visites?» organisées depuis juin dernier à Versailles??
Matthieu Monnet?: A la base, il s’agit de visites guidées au sens traditionnel du terme, avec une vingtaine de participants et un guide-conférencier qui détaille l’histoire et le patrimoine des rues et des sites parcourus. Chaque parcours est conçu pour apporter un maximum d’informations susceptibles de stimuler nos facultés cognitives. Les visites sont d’ailleurs précédées d’un «?brief?» au cours duquel on détaille les différentes étapes et où l’on fournit des conseils pour stimuler sa mémorisation durant la balade. A l’arrivée, une séance de restitution permet à chacun de mettre par écrit les anecdotes, dates ou phrases retenus. C’est un véritable exercice d’entraînement cognitif in situ.
M.H.?: En quoi ce type d’exercice est-il utile pour entretenir sa mémoire??
M.M.?: Les travaux scientifiques s’accordent aujourd’hui sur l’intérêt de stimuler sa mémoire, aussi bien pour accroître ses facultés cognitives que pour prévenir leur vieillissement. Le problème est de savoir comment pratiquer cet entraînement… D’où l’idée de ces neuro-visites ainsi que du «?learning club?» que l’on a créé à Versailles et qui se veut l’équivalent d’une salle de sport pour les différentes fonctions du cerveau. Dans les deux cas, les gens se déplacent, rencontrent d’autres personnes, se cultivent… L’entraînement cognitif y est un loisir – et non un traitement- que chacun peut ensuite mettre en pratique dans sa vie quotidienne.
M.H.?: Ce type d’actions n’est pas réservé aux personnes âgées ayant des problèmes de mémoire??
M.M.?: Bien sûr que non?! Depuis que le Learning club a ouvert en début d’année, nous avons accueilli des membres de 20 à 95 ans?! Il y a des étudiants ou des comédiens qui veulent stimuler leur mémorisation, des cadres d’entreprise croulant sous les informations, des seniors soucieux de prévenir d’éventuelles pertes de mémoire. Nous proposons différents ateliers conçus avec des spécialistes de la Clinique de la mémoire à Paris. Il n’y a pas d’âge pour entraîner ces facultés cognitives, comme pour le sport?!
M.H.?: Comptez-vous développer vos neuro-visites dans d’autres villes prochainement??
M.M.?: C’est en projet. Nous voulons ouvrir d’autres «?learning club?» et développer l’activité des neuro-visites. Nous allons également mettre des programmes d’exercices en ligne. Mais nous tenons à le faire dans un cadre qui respecte des méthodologies scientifiques précises et qui permette de créer du lien social. Ce qui prend du temps…
(1) www.learning-club.com
En bref…
Des services de santé dans les vols longs courriers??
C’est la recommandation de l’Académie nationale de médecine française qui réclame, à quelques jours des départs en vacances, une prise en charge médicale renforcée dans les longs courriers. Les sages recommandent notamment la présence d’un «?correspondant médical de bord?» — en l’occurrence un personnel de cabine formé aux situations médicales sensibles, ainsi que l’aménagement à bord d’un emplacement dédié à la prise en charge des malades — garantissant calme et confidentialité. Pas sûr qu’ils soient entendus par des compagnies, plus que jamais engagées dans la course au remplissage…
La DHEA, bonne pour la fertilité??
Une équipe de scientifiques de l’université de Tel-Aviv, en Israël, vient en tout cas d’ouvrir une piste dans ce sens. En administrant de la DHEA en plus du traitement de FIV habituel, les chercheurs ont constaté que celles qui prenaient le double traitement avaient 23?% de tomber enceinte, contre seulement 4?% pour celles qui se contentaient du traitement habituel. Qui plus est, les accouchements se déroulaient de manière plus sereine chez celles qui avaient pris de la DHEA. Les données doivent encore être confirmées — l’expérience étant limitée à une vingtaine de cas…
Bientôt des tests génétiques de longévité?
Ils devraient bientôt fleurir sur la toile. Des chercheurs de l’Université de Boston aux USA viennent en effet d’identifier quelques 150 variantes génétiques susceptibles de prédire — avec 77?% de réussite- qu’une personne est susceptible d’atteindre ou pas le cap des 100 ans. Pour y arriver, les scientifiques ont étudié l’ADN de plus d’un millier de centenaires, à la recherche des spécificités génétiques de ces champions de la longévité. Les auteurs de l’étude restent néanmoins prudents et veulent poursuivre les travaux avant toutes conclusions. Ce qui ne devrait pas empêcher quelques malins de commercialiser des tests plus ou moins fiables dans les prochains mois…
