jeudi 25 avril 2024
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Infarctus : le mal ignoré
des femmes jeunes ?

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Généralement associé à la ménopause, l’infarctus touche de plus en plus de femmes jeunes. En cause : un tabagisme en hausse et un rôle méconnu des œstrogènes. Explications…

S’il fait bon être jeune, belle et courtisée, faut-il encore savoir prendre soin de ses artères et de son cœur ! Longtemps ignoré, le risque d’infarctus devient aujourd’hui un sujet de préoccupation réel pour les femmes de moins de 60 ans. Deux études viennent coup sur coup d’alerter sur un mal jusqu’alors plutôt réservé à leurs aînées seniors. En septembre, une enquête de chercheurs français montrait qu’une femme sur quatre de moins de 60 ans a déjà fait un infarctus dans sa vie contre seulement… 10 % d’entre elles en 1995 ! Plus inquiétant : alors que le taux d’infarctus diminue entre 2000 et 2007 chez toutes les populations, il est en forte progression chez les femmes jeunes. Les chercheurs estiment même que le risque de mortalité pendant la grossesse serait doublé chez les femmes présentant des facteurs de risque.
Le constat est d’autant plus surprenant que les infarctus et autres AVC avaient jusqu’à présent plutôt tendance à se produire 5 à 10 ans plus tard chez les femmes que chez les hommes, la sécrétion d’hormones comme les œstrogènes protégeant naturellement le cœur et les artères de ces dames.

Tabagisme, obésité et diabète
Le renversement de tendance s’explique par deux raisons majeures selon les médecins spécialistes. Première cause : un relâchement des comportements de femmes n’ayant pas vu leurs semblables avoir de problèmes cardiaques avant 50 ans. Du coup, tabagisme et mauvaises habitudes alimentaires se sont multipliés. 80 % des infarctus survenant chez les femmes avant 50 ans seraient associés au tabac (et plus précisément à l’érosion de l’endothélium lié à la consommation de cigarettes). L’obésité et le diabète de type deux, de plus en plus fréquents, seraient également des facteurs de risque importants (l’obésité multiplierait par dix le risque d’avoir un infarctus).

Prévention nécessaire
L’autre cause avancée laisse les spécialistes plus perplexe. Le rôle cardio-protecteur longtemps énoncé des œstrogènes serait peut-être loin d’être si évident… Une étude de l’INSERM a en effet montré qu’à l’inverse, l’œstradiol sanguin pourrait même accroître les risques ! En suivant près de 6 000 femmes, les chercheurs ont montré que plus le taux d’œstrogènes est élevé et plus le risque d’infarctus du myocarde ou d’AVC sont importants…
Pour ces populations de femmes jeunes, la prévention est le principal levier pour se prémunir, en termes d’hygiène de vie, de tabagisme ou de consommation d’alcool. Mais le bon diagnostic est aussi déterminant — et il reste encore trop négligé. La santé de ces dames est encore souvent cantonnée à la zone dite « bikini » (utérus, ovaires, seins) alors que les maladies cardiovasculaires tuent sept fois plus que le cancer du sein !

Symptômes annonciateurs atypiques
La phase diagnostic est d’autant plus importante que les maladies cardio-vasculaires apparaissent de manière plus « silencieuse » chez les femmes. Chez 42 % d’entre elles, les symptômes annonciateurs se traduisent par des facteurs atypiques (douleurs dans le bas du dos, brûlure dans la poitrine, nausée,..), contre 30 % pour les hommes. Le recours au diagnostic est du coup plus délicat mais déterminant. Selon l’étude Euro Heart Survey, les femmes se présentant avec des douleurs thoraciques ont 20 % de chances en moins de se voir proposer des tests d’effort et 40 % de moins de bénéficier d’angiographie inférieure… Preuve que pour le cœur des femmes, la mobilisation se joue à tous les niveaux.

Quand Philippe Starck conçoit des… déambulateurs.
C’est histoire de dépoussiérer cet objet « pas très glamour » que la Ministre française déléguée aux personnes âgées vient de demander au célèbre designer d’inventer un déambulateur relooké. Philippe Starck va travailler gratuitement sur le projet pour concevoir des déambulateurs qui « donneront envie de sortir » dixit le créateur. Il devrait également relooker les bracelets destinés à alerter en cas de chute, revus en pendentifs glamour…
Comment trouver un téléphone portable… sans cobalt ?
Si l’on s’interroge encore sur les risques de cancers associés à l’usage des téléphones portables, les médecins constatent d’ores et déjà la multiplication d’éruptions cutanées liées à la présence de nickel et surtout de cobalt dans certains combinés. Une étude de chercheurs américains vient de montrer qu’un tiers des BlackBerry contenaient du nickel, 90 % des téléphones à clapet renfermaient du nickel et 50 % du cobalt. Les iPhones et téléphones sous Android n’ont pas de trace de ces métaux. Pour les appareils à risque, les scientifiques recommandent d’utiliser le mode haut parleur, une oreillette ou un film plastique sur le combiné. Avis aux personnes sensibles…
Les multivitaminés, pas si efficaces pour nos artères
C’est la grande vogue aux USA : l’absorption massive de compléments alimentaires multivitaminés censés protéger contre la survenue d’AVC et d’infarctus du myocarde… Une équipe de chercheurs de Havard aux Etats-Unis vient de battre en brèche les effets supposés de ces potions magiques. Après suivi d’une cohorte de près de deux mille patients, les scientifiques affirment que la survenue d’accidents cardiovasculaires n’était pas moins importante parmi les patients consommant quotidiennement des compléments alimentaires multivitaminés. Au contraire même, car la prise de ces produits semble détourner du même coup des attitudes de prévention au quotidien, dont l’efficacité est, elle, prouvée…