
La délocalisation saisit tous les domaines. Dernier en date : celui du cinéma X, en Californie. Depuis que, sous la pression de militants anti-sida, le référendum local du 6 novembre dernier impose le préservatif sur tous les tournages de films pornographiques dans le comté de Los Angeles, l’industrie pornographique locale menace de délocaliser ses activités dans des comtés voisins. A la clef, dit-elle, un milliard de dollars de chiffre d’affaires, et cent mille emplois directs, plus tous les indirects : les revenus fiscaux perçus par les autorités locales « servant à financer la police, les pompiers et les services de santé publique », précisent les lobbyistes. Pour rester sur la chose, en moins pornographique, on pourra voir en Italie, à partir du 22, E la chiamano estate. Le film conte l’histoire d’un homme, Dino (Jean-Marc Barr), qui adore son épouse (Isabelle Ferrari) mais ne parvient pas à lui faire l’amour, préférant les rencontres frénétiques avec les prostituées et les virées dans les clubs échangistes. Bref, la vie de tous les jours. La quasi unanimité de la presse a détesté, au dernier Festival international du film de Rome, il y a quelques jours, fustigeant un symbolisme lourdingue – la chambre du couple, toute blanche, semble complètement dématérialisée -, un étrange mélange de vulgarité et d’affectation, et des concepts surprenants, comme la répétition de certaines scènes. Explication du metteur en scène, Paolo Franchi : « Répéter une scène, c’est la relire, et il me semblait intéressant de réaliser un récit qui, sans se développer horizontalement, explore un temps intérieur. » On oublie tout avec la grande fresque romantique Royal Affair. Au générique, Mads Mikkelsen, beauté mâle danoise tendance biscoteaux pleins de mystère, qui a rendu folles les lectrices de Elle, entre autres.