jeudi 25 avril 2024
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CHPG : une cérémonie des vœux entre bilan et perspectives

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Privé de moments de convivialité pendant deux années à cause de la pandémie de Covid-19, le centre hospitalier princesse Grace a renoué avec sa traditionnelle cérémonie des vœux, mardi 24 janvier 2023. L’occasion pour sa directrice, Benoîte Rousseau de Sevelinges, de dresser un bilan des réalisations et de dessiner l’avenir.

« Chers amis, difficile d’exprimer par des mots le plaisir de vous retrouver pour cette cérémonie des vœux du directeur, après trois années traversées dans la crise ». Benoîte Rousseau de Sevelinges n’a pas caché son émotion face à une assistance venue en nombre pour fêter ces retrouvailles, mardi 24 janvier 2023. Entourée du prince Albert II — déclaré positif au Covid-19 quelques heures plus tard [à ce sujet, lire notre encadré par ailleurs] — et du conseiller-ministre aux affaires sociales et à la santé Christophe Robino, la directrice du centre hospitalier princesse Grace (CHPG) a profité de ce moment de convivialité pour faire le point sur les projets réalisés et ceux à venir. Car après trois années d’une lutte sans merci contre le Covid-19, l’hôpital public monégasque aspire à reprendre sa marche en avant. Avec toujours comme leitmotiv : la quête de l’excellence.

« Pendant les longues semaines du confinement, nous vous avons applaudis chaque soir à 20 heures, et peut-être avez-vous craint d’être ensuite oubliés, mis au second plan. Il n’en est évidemment rien »

Le prince Albert II

« Monaco a pu compter sur un hôpital solide »

Avant de se projeter vers l’avenir, la cheffe d’établissement a d’abord souhaité revenir sur cette crise sanitaire sans précédent, qui aura durement éprouvé son personnel mais aussi permis de mettre en valeur la résilience hospitalière. « La crise Covid a révélé aux yeux du public, ce qu’était le CHPG : un établissement réactif, performant, doté de capacités technologiques, et avant tout humaines. Pendant ces presque trois années, la principauté a pu compter sur un hôpital solide, dont l’agilité a été déterminante pour maintenir les activités économiques et sociales », s’est ainsi félicitée Benoîte Rousseau de Sevelinges, fière du travail accompli par ses équipes. « Je tiens à saluer la capacité d’adaptation dont elles ont fait preuve pendant toute la crise, changeant d’organisations et d’horaires au gré des vagues ». Présent à ses côtés, le prince Albert s’est naturellement associé à cet hommage saluant le « dévouement » et le « professionnalisme » du personnel hospitalier durant cette période délicate. « Pendant les longues semaines du confinement, nous vous avons applaudis chaque soir à 20 heures et peut-être avez-vous craint d’être ensuite oubliés, mis au second plan. Il n’en est évidemment rien », a assuré le souverain qui n’a pas manqué de souligner l’importance de la santé pour l’attractivité de la principauté. « La santé doit être au cœur de notre politique publique, estime le prince Albert. Il est essentiel pour notre hôpital et nos maisons de retraite d’avoir les moyens de relever les défis qui s’imposent à eux dans un secteur en constante évolution. À cet égard, rénover et étendre un hôpital en activité, constitue une véritable prouesse et pose, j’en suis conscient, de nombreuses difficultés tant pour le personnel que pour les patients et les familles ». La directrice de l’hôpital ne dit pas autre chose : « Le CHPG poursuivra sa route vers l’excellence et la modernité, tout en conservant son ADN : des équipes étoffées, compétentes, qui prennent le temps de prendre soin », a promis Benoîte Rousseau de Sevelinges.

Benoîte Rousseau de Sevelinges
« Le CHPG poursuivra sa route vers l’excellence et la modernité, tout en conservant son ADN : des équipes étoffées, compétentes, qui prennent le temps de prendre soin. » Benoîte Rousseau de Sevelinges. Directrice du centre hospitalier princesse Grace (CHPG). © Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

« La crise Covid a révélé aux yeux du public, ce qu’était le CHPG : un établissement réactif, performant, doté de capacités technologiques, et avant tout humaines »

Benoîte Rousseau de Sevelinges. Directrice du centre hospitalier princesse Grace (CHPG)

Pasteur de la Santé, « un dispositif pertinent et évolutif »

Pour maintenir ce haut niveau d’exigence, et ainsi garantir l’attractivité de l’hôpital public monégasque, la directrice a en tête un certain nombre de projets. Certains ont déjà été réalisés, d’autres le seront dans les mois et les années à venir. Avec en ligne de mire, l’entrée dans les nouveaux locaux à horizon 2026. En attendant, le CHPG doit composer avec un contexte de santé publique environnant « guère favorable » et une pénurie de certains métiers a rappelé Benoîte Rousseau de Sevelinges. Car si l’hôpital est sorti plus fort de la pandémie, il y a aussi laissé des plumes comme en témoignent les reconversions post-Covid qui, sans être nombreuses, ont marqué les esprits. C’est la raison pour laquelle l’établissement, avec le soutien du gouvernement princier, a engagé une réforme baptisée « Pasteur de la Santé » visant à améliorer les conditions de travail des soignants. En 2022, les agents hospitaliers ont ainsi vu leur salaire augmenté et leur carrière revalorisée. « Désormais, les médecins peuvent prétendre à la retraite dès 60 ans. Les professions soignantes pourront quant à elles continuer à choisir entre un départ à la retraite à partir de 55 ou de 60 ans », précise la directrice satisfaite d’avoir finalisé « un dispositif pertinent et évolutif ». Plus avantageux que son homologue français, ce Ségur monégasque doit garantir l’attractivité du CHPG alors que la concurrence des établissements de la région voisine, privés comme publics, se fait de plus en plus ressentir.

« Il est essentiel pour notre hôpital et nos maisons de retraite d’avoir les moyens de relever les défis qui s’imposent à eux dans un secteur en constante évolution. À cet égard, rénover et étendre un hôpital en activité, constitue une véritable prouesse »

Le prince Albert II

Des projets à la pelle

Pour y faire face, l’hôpital de Monaco compte aussi sur la transformation de son offre de soins entamée pendant le confinement en 2020, à l’initiative du docteur Hervé Quintens. Profitant de la limitation forcée des activités chirurgicales, ce chef du service d’urologie a élaboré des parcours en filière par pathologie avec un objectif clair : « Faciliter l’accès au soin, coordonner les expertises requises pour offrir au patient, en un temps limité, un diagnostic précis ainsi qu’un parcours de soins personnalisé et coordonné », explique la directrice du CHPG. Une manière selon elle de mettre fin aux errances diagnostiques et thérapeutiques, sources de perte de chance. Concrètement, cette transformation de l’offre de soins se matérialise par la création des Prostate center, Pelvic center, Thyroïde Center et dernièrement du Breastday Center, dédié au diagnostic et au traitement des pathologies du sein. Fort du succès de ces filières, le CHPG envisage d’en déployer de nouvelles en 2023 pour des pathologies complexes, qui réclament une coordination des spécialités. C’est le cas par exemple de l’endométriose, de l’accident ischémique transitoire (AIT), ou encore des troubles rachidiens. Ces projets médicaux s’accompagnent également de l’acquisition d’équipements de pointe. Au cours des trois dernières années, l’établissement public monégasque a en effet investi 20 millions d’euros en matériel biomédical grâce à de généreux donateurs et au gouvernement princier. On citera, par exemple, le renouvellement d’un robot chirurgical et l’achat d’un second, un nouveau plateau de cardiologie interventionnelle cumulant les avantages de la 3D et de la magnétisation sans oublier l’acquisition d’un HI-FU pour le traitement des fibromes.

« La force et la créativité du collectif CHPG »

Le CHPG a également profité de la crise Covid pour entreprendre un certain nombre de travaux destinés à rénover ou moderniser certains services. C’est le cas, par exemple, de la psychiatrie, qui sera totalement refaite d’ici l’ouverture de la phase 1 d’un nouvel hôpital en 2026, et de la pneumologie. « Un été aura suffi pour créer l’unité de soins critiques de chirurgie qui a constitué un véritable poumon lors des périodes les plus tendues », souligne la directrice de l’hôpital de Monaco, qui n’oublie pas, non plus, le regroupement des urgences adultes et pédiatriques au printemps 2023. Cette opération, rendue possible grâce à un généreux donateur, permettra d’« améliorer l’accueil des patients et la qualité des prises en charge », assure Benoîte Rousseau de Sevelinges. La cérémonie des vœux a aussi été l’occasion pour la cheffe d’établissement de faire le point sur l’avancée des travaux du nouvel hôpital : « Les opérations tiroir concernant le pavillon princesse Grace sont terminées, offrant quatre étages d’unité d’hospitalisation rénovés. Il s’agit désormais de recalibrer et de localiser les unités telles que nous les occuperons en 2026, au regard de l’évolution des besoins en santé publique et des évolutions de la médecine. Nous devrons être en mesure de présenter le programme capacitaire définitif de la phase 1 d’ici la fin de cette année ». À plus brève échéance, le CHPG va s’atteler au déploiement du dossier patient informatisé lequel permettra l’adoption de nouveaux usages et « de s’ouvrir aux outils d’intelligence artificielle et d’aide à la décision », précise Benoîte Rousseau de Sevelinges. Au sujet du numérique, le prince Albert II a, pour sa part, insisté sur la nécessité « d’investir dans des systèmes d’information capables de résister aux cyberattaques », dont sont régulièrement victimes les établissements de santé. Après Versailles et Corbeil-Essonnes, le CHU de Nice a été la cible de hackers en décembre 2022 selon les informations du Journal du Dimanche (JDD), qui précise que le pare-feu de cet établissement a toutefois permis de déjouer l’attaque. Cette menace est donc prise très au sérieux par les autorités monégasques. Dans son discours, le souverain a également appelé de ses vœux à « investir collectivement dans l’amélioration de la prévention, notamment par les diagnostics, le dépistage et la vaccination. Il s’agit là d’un travail collectif qui commence dans les foyers, dans les écoles et dans le secteur associatif pour lutter, entre autres, contre l’obésité et les addictions ». Cela passera aussi par une politique de santé « multidisciplinaire et complémentaire » grâce aux synergies développées avec l’ensemble des acteurs du pays : médecine de ville, établissements privés et centre scientifique de Monaco. Le prince Albert a enfin réclamé un travail dans le secteur de l’environnement pour « contrôler et prévenir les facteurs susceptibles d’affecter la santé des générations actuelles et futures ». Réorganisation par filière de soin, développement d’activités médicales, préparation à l’entrée dans le nouvel hôpital, numérisation, certification… Les travaux ne manquent donc pas pour Benoîte Rousseau de Sevelinges et le CHPG. « Tous concernent l’avenir, la modernisation, l’excellence. Tous sont avant tout collectifs. Car s’il y a une chose que l’on devra retenir de ces trois dernières années, c’est la force et la créativité du collectif CHPG ».

CHPG : l’année 2022 en chiffres

82 000
C’est le nombre de patients que le centre hospitalier princesse Grace a accueilli en 2022.
Parmi eux, 20 000 étaient des nouveaux patients.
45 000
Comme le nombre de passages enregistrés dans les services d’urgences et d’urgences pédiatriques au CHPG en 2022.
170 000
Au cours de l’année 2022, l’hôpital de Monaco a par ailleurs assuré quelque 170 000 consultations.
90 %
C’est en pourcentage la part des patients qui recommandent le CHPG à leurs proches.
94 % évaluant leur séjour par une note supérieure à 8/10.
60
C’est le nombre de lits d’hospitalisation fermés à cause de la crise sanitaire du Covid-19.
2 660
C’est le nombre d’agents au CHPG, auxquels il faut également ajouter 250 médecins et 105 élèves.
Source : chiffres officiels communiqués par le centre hospitalier princesse Grace (CHPG).

Le prince Albert II testé positif pour la troisième fois

Quelques heures seulement après la cérémonie des vœux au centre hospitalier princesse Grace (CHPG) à laquelle il avait assisté, le prince Albert II a été testé positif au Covid-19. Dans un communiqué publié mardi 24 janvier 2023, le palais princier précise que l’état de santé du souverain n’inspire toutefois aucune inquiétude. « Asymptomatique, il travaille à distance, en liaison permanente avec les membres de son cabinet, de son gouvernement, ainsi qu’avec ses proches collaborateurs. Cette période d’isolement s’adaptera aux règles sanitaires en vigueur ». Cette nouvelle contamination est la troisième pour le prince Albert, qui a donc été contraint de renoncer au gala du 45ème festival international du cirque de Monte-Carlo, ainsi qu’aux célébrations de la Sainte Dévote.