jeudi 28 mars 2024
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Elections communales 2015 : Franck Nicolas face à la polémique

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Après le spectaculaire désistement de Cécile Gelabale de Massy, la liste de Franck Nicolas a jusqu’au 27 février pour trouver un 15ème et dernier candidat.

« Je ne ferai aucun commentaire. » Le 19 février, le candidat aux élections communales Franck Nicolas a été contraint d’organiser une conférence de presse en urgence. Objectif : éteindre la polémique qui a éclaté la veille.

« Furieux »

A l’origine de cette affaire, un communiqué du palais princier, diffusé à la presse mardi 17 février : « A l’occasion des prochaines échéances électorales, le palais princier rappelle que, selon l’usage établi, aucun candidat ne peut se prévaloir du soutien de SAS le prince souverain ou de sa famille. » Dans le collimateur, la candidature de Cécile Gelabale de Massy, révélée la veille lors d’une réunion publique (voir notre article publié dans Monaco Hebdo n° 913). Séparée du baron Christian de Massy depuis 2008, elle en est encore légalement l’épouse. Le cousin germain du prince Albert s’est dit « furieux » dans les colonnes de Monaco-Matin : « Les statuts de la famille princière empêchent de faire de la politique. Personne au palais princier n’a été averti. La future ex-baronne n’a prévenu ni le prince, ni notre fils, ni ma sœur Elisabeth-Ann. Personne. » Avant d’ajouter : « J’ai été alerté par mon banquier mardi matin [17 février], au téléphone. Comment quelqu’un qui veut travailler au service des Monégasques peut ignorer les statuts de la famille souveraine et ne trouve pas opportun d’en référer au Prince, le chef de la famille ? Je ne peux pas laisser passer ça. Je suis scandalisé ! »

Franck Nicolas

Le maire sortant, Georges Marsan a refusé de commenter la situation de Cécile Gelabale de Massy. En remarquant seulement dans Monaco-Matin que « le prince a réagi extrêmement rapidement. Ça veut dire que c’est grave. Les gens sont choqués. […] On oblige le Prince à descendre dans l’arène politique. Ça donne une mauvaise image de Monaco. Jusqu’à maintenant, on rigolait des propositions ubuesques et loufoques qui imposeraient de multiplier par 10 le budget de la mairie. Mais aujourd’hui, ça prend une mauvaise tournure. »

Une « mauvaise tournure » que Franck Nicolas s’est employé à dédramatiser. Soigneusement préparé, le texte que le candidat aux élections communales a lu devant les journalistes visait à apaiser les esprits : « Je n’ai pas pour habitude de rebondir ou de commenter une communication princière. J’invite l’ensemble des 29 candidats à l’élection communale à naturellement en prendre acte et chacune et chacun à analyser le degré auquel il doit se sentir concerné par ce rappel utile du Prince », a commencé Nicolas.

« Indignes »

Indiquant avoir « pris acte » du « désistement » de Cécile Gelabale de Massy « en toute concertation avec moi » pour les raisons « qu’elle a indiqué au support de presse qui a couvert à sa façon cette situation inédite », Franck Nicolas a refusé d’aller plus loin dans son analyse.

Ce qui ne l’a pas empêché de répondre à Georges Marsan, en estimant que le maire sortant « se servait de cette communication pour faire enfler une polémique et instrumentaliser cette situation. Est-ce cela ne pas faire de commentaire ? » Quant aux « propositions ubuesques et loufoques qui imposeraient de multiplier le budget de la mairie par 10 », Franck Nicolas a été clair : « Nos projets sont tout sauf loufoques car ils sont le reflet de ce que la population attend d’une mairie et d’un maire à l’écoute. Est-ce à dire que les 1 200 personnes qui nous ont parlé, écouté et suivi, ont toutes des idées loufoques ? Je vous laisse apprécier. Je considère que ces déclarations sont indignes d’un candidat à sa propre réélection. »

Email

Franck Nicolas a même estimé que le pire était peut-être encore à venir pour sa liste : « Dans quelques jours un tsunami de “mises en cause, railleries et autres” va déferler sur notre groupe. Si c’est le cas je demanderai à mes colistiers de rester droits et dignes. Car il vaut mieux périr avec ses convictions que mal vivre avec celles des autres. »

Reste à savoir ce qu’il restera de cette séquence médiatique lors du vote, le 15 mars. Est-ce que les esprits des Monégasques auront été durablement marqués par cet épisode ?

Il faut donc trouver un 15ème nom à coucher sur la liste Un Regard Neuf. « Dans un souci démocratique » assure cette liste, le système de candidature a été réactivé en interne. Mais il a aussi été décidé d’ouvrir la liste à tous les « Monégasques qui le souhaitent. » Il suffit d’envoyer un email (1) et chaque candidature sera ensuite étudiée, puis votée par « l’ensemble des candidats » cette semaine. Pas le choix de toute façon, puisque les listes définitives doivent être déposées en mairie entre le 23 et le 27 février. Les volontaires devront faire vite.

(1) Les candidatures pour la liste Un Regard neuf sont à envoyer à candidature@unregardneuf.org.

« Des méthodes indignes »

C’est par un communiqué de presse envoyé le 20 février que la liste de Georges Marsan a réagi à nouveau : « Nous ne saurions accepter que des perspectives électorales puissent autoriser quiconque à adopter des méthodes indignes, par méconnaissance de nos usages établis et par seule ambition personnelle. En obligeant le palais princier à intervenir dans cette campagne, en lançant un appel à candidature sur internet comme pour un « casting » de spectacle, en assénant publiquement au maire sortant des attaques personnelles, la vie démocratique de notre pays et l’image de la Principauté sont bafouées. […] Nous appelons à ce que cette campagne se recentre sur sa seule raison d’être, la proposition d’un projet sérieux et réaliste et le choix d’une équipe compétente pour gérer l’avenir de notre mairie. »