jeudi 28 mars 2024
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Transport aérien : la nouvelle héligare de Monaco en approche

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Ouvert en 1977, l’héliport de Monaco connaît actuellement une phase de rénovation et de modernisation en profondeur de son héligare. Elle devrait être opérationnelle pour la période des Grands Prix, qui débutera par celui de Formule E, au début du mois de mai 2023.

Mi-mars 2023, le conseiller de gouvernement-ministre pour l’économie et des finances, Jean Castellini, et le directeur de l’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (Imsee), Alexandre Bubbio, présentaient le bilan économique de la principauté, concernant l’année 2022. Si les nouvelles étaient globalement bonnes pour l’économie monégasque — un excédent budgétaire de 32 millions d’euros, un taux d’occupation des hôtels approchant les 60 %, plus de 3 000 emplois créés —, les chiffres restaient « loin du niveau de l’avant-crise » du Covid-19 concernant l’héliport de Monaco. Mais l’année 2023 pourrait commencer à changer la donne.

L’ambition reste de s’approcher de nouveau des performances constatées par le passé : l’héliport de la principauté a accueilli quelque 42 000 passagers en 2022, presque moitié moins que quatre ans plus tôt

Héligare de Monaco
© Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

En effet, l’ambition reste de s’approcher de nouveau des performances constatées par le passé : l’héliport de la principauté a accueilli quelque 42 000 passagers en 2022, presque moitié moins que quatre ans plus tôt. Pour améliorer le confort des usagers, le Service de Maintenance des Bâtiments Publics (SMBP) a lancé en octobre 2022 des travaux de réaménagement de l’héligare et de rénovation environnementale de cet héliport. Ils devraient s’achever dans les toutes prochaines semaines : l’équipement, qui a accueilli ses premiers passagers en 1977 sous le règne du prince Rainier III (1923-2005), et qui occupe trois hectares au cœur du quartier de Fontvieille, devrait en effet être terminé pour les Grands Prix automobiles de Monaco, le premier étant celui de Formule E, prévu le week-end du 6 mai 2023. Sans oublier, bien sûr, celui de Formule 1 (F1), qui se déroulera du 25 au 28 mai 2023. Ce sera le 80ème de l’histoire de la principauté. Pour cet événement, ce sont des dizaines de milliers de spectateurs qui feront le déplacement, auxquels s’ajouteront différentes équipes techniques et sportives. Utilisant, pour cela, de nombreux modes de déplacements, certes, mais aussi l’héliport de Monaco.

Héligare de Monaco
Le SMBP a installé un véritable poste de police, pour fluidifier les arrivées et pour mieux répondre aux exigences modernes du contrôle aux frontières. Par ailleurs, le personnel de l’héligare comme les voyageurs bénéficieront d’un plus grand confort thermique et sonore : le SMBP a procédé à une isolation des lieux par l’extérieur, et ce, sur l’ensemble des façades. © Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

L’accueil des passagers se fera au sein d’un hall complètement rénové, puisque la configuration des lieux, et leur aménagement, ont été repensés pour une distribution plus efficace de l’espace. L’accès à l’équipement aura également été facilité pour les personnes en situation de handicap

Héligare de Monaco
© Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

Une meilleure isolation thermique et sonore

Alors, qu’est-ce qui aura changé au début du mois de mai 2023, au cœur de l’héligare de Monaco ? Concrètement, l’accueil des passagers se fera au sein d’un hall complètement rénové, puisque la configuration des lieux, et leur aménagement, ont été repensés pour une distribution plus efficace de l’espace. L’accès à l’équipement aura également été facilité pour les personnes en situation de handicap, grâce à une mise aux normes d’accessibilité du bâtiment. De plus, le SMBP a installé un véritable poste de police, pour fluidifier les arrivées et pour mieux répondre aux exigences modernes du contrôle aux frontières. Par ailleurs, le personnel de l’héligare comme les voyageurs bénéficieront d’un plus grand confort thermique et sonore : le SMBP a procédé à une isolation des lieux par l’extérieur, et ce, sur l’ensemble des façades. La réduction des nuisances acoustiques et de celles générées par les allées et venues des hélicoptères (lors du décollage, le bruit d’un hélicoptère est compris entre 100 et 120 décibels, à peine moins qu’un avion lors de la même phase de son vol) est passée également par le remplacement des vitrages et des menuiseries extérieures. Deux sas, le premier au niveau de l’entrée principale, le second au niveau de l’accès aux pistes, ont aussi été créés, pour contribuer à un meilleur confort thermique. De plus, cette rénovation s’est inscrite dans la démarche Bâtiments Durables Méditerranéens de Monaco (BD2M) de la principauté. Rappelons que celle-ci a pour objectif, selon le gouvernement monégasque, de « favoriser les bonnes pratiques, comme la réduction de l’impact des matériaux et des consommations d’eau et d’énergie, ou le bio-climatisme, pour préserver le confort et la santé des occupants, tout en tenant compte des enjeux environnementaux, sociaux et économiques ».

Héligare de Monaco
© Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

Le trafic aérien monégasque va donc bientôt effectuer un retour à la normale. Avec, en ligne de mire, un retour aux 80 000 passagers comptabilisés en 2018 ?

Héligare de Monaco
© Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

Les compagnies bientôt de retour dans l’héligare

Dans le cadre du chantier de l’héliport, cette démarche s’est concrétisée par le choix effectué par la SMBP, d’opter pour des matériaux isolants biosourcés, en l’occurrence de la fibre de bois, et de poursuivre cette année la réfection de la toiture, avec la mise en place de 180 m² de panneaux photovoltaïques. Ces derniers devraient permettre de produire quelque 55 000 kWh/an d’énergie électrique, évitant le rejet dans l’atmosphère de plus de 4,6 tonnes/an de CO2. Enfin, lors de l’ouverture des lieux, le SMBP aura terminé de renforcer la sécurité des abords de l’héliport, en réhaussant les clôtures en périphérie du site. Un dispositif anti-intrusion complémentaire aura également été installé. Le trafic aérien monégasque va donc bientôt effectuer un retour à la normale. Il se concrétisera par le retour des compagnies d’hélicoptères, spécialisées dans les transports de passagers, au sein de cet équipement situé à proximité du stade Louis-II et de la roseraie princesse Grace. Avec, en ligne de mire, un retour aux 80 000 passagers comptabilisés en 2018 ? Premiers éléments de réponse dans quelques semaines, après le Grand Prix de F1 de Monaco, même s’il faudra sans doute plus qu’une rénovation de l’héligare pour effacer les traces de la pandémie sur le transport aérien monégasque.

L’héliport de Monaco en chiffres : une dynamique retrouvée, à confirmer

L’héliport de Monaco reprend, petit à petit, des couleurs. Si la crise du Covid-19 a nettement impacté son activité, avec seulement 11 392 mouvements et 23 193 passagers en 2020, puis 15 627 mouvements et 29 373 passagers en 2021, les derniers chiffres publiés par l’Institut Monégasque de la Statistique et des Études Économiques (Imsee) démontrent que l’équipement gagne, au fil des mois et des saisons, en fréquentation. Ainsi, entre la fin du quatrième trimestre 2021 et celle du quatrième trimestre 2022, le trafic hélicoptère a augmenté de 42,4 % pour les mouvements, et de 50,7 % pour les passagers. « Cela équivaut à + 6 622 mouvements et à + 14 890 passagers », détaille l’Imsee. Cependant, le trafic peine encore à retrouver son niveau d’avant-crise sanitaire, avec en 2018 et 2019 entre 31 000 et 32 000 mouvements, et entre 78 000 et 80 000 passagers. « L’évolution positive du trafic hélicoptère est toujours portée [en 2022 — NDLR] par les vols commerciaux, qui ont progressé de 50,8 % pour les mouvements et de 59,7 % pour les passagers, comparativement à l’année précédente », poursuit l’Imsee dans son rapport trimestriel. Sur l’année, le mois de mai enregistre le plus de mouvements (4 402) et de passagers (9 226), et celui de décembre, le moins (659 mouvements et 1 329 passagers). La liaison Monaco-Nice (ou Nice-Monaco) reste la plus fréquentée : elle représentait en 2021 plus de 42 % des mouvements constatés sur l’héliport. Une part en baisse depuis quelques années — elle représentait encore 64,2 % des liaisons effectuées en 2017. Un indicateur, enfin, de l’importance pour le Service de maintenance des bâtiments publics (SMBP) de finir les travaux avant le Grand Prix de Formule 1 (F1) : en 2018, une étude de l’Imsee notait que « [cet événement] représente de loin le plus haut pic de fréquentation de cet équipement au cours de l’année, [puisqu’on comptait pour l’édition 2017, objet de l’étude réalisée par l’Imsee], pendant les quatre journées du Grand Prix plus de 1 600 rotations, soit plus de 3 800 passagers, tous types de vols confondus ». « Le trafic pendant les quatre jours de l’événement représente 4,9 % du trafic annuel, en nombre de vols comme en nombre de passagers, poursuit l’Imsee. Alors que le rythme moyen est de 87 vols/jour tout au long de l’année (hors période de Grand Prix), la moyenne s’élève à plus de 400 pendant le pic de trafic, soit plus de 4,5 fois. » Des chiffres pré-Covid, certes, mais dont l’héliport espère sans doute s’approcher dans les prochaines semaines.

La réaction des compagnies d’hélicoptères : « Une bonne nouvelle pour l’image de Monaco »

Premières concernées, avec les passagers, par les changements réalisés dans l’héligare, les compagnies d’hélicoptères de Monaco apprécient, dans l’ensemble, la rénovation de cet équipement. Du côté de Monacair, on ne note, ainsi, « pas de gêne ni de dérangement particulier » pendant la période de travaux, « car cela a été bien anticipé et préparé par la direction des travaux et de l’héliport ». Rappelons que cette compagnie dispose, au total, de 34 appareils sous management, et de 14 en propriété. Elle emploie plus de 180 personnes, pour plus de 100 000 passagers par an sur l’ensemble de ses lignes. Jacques Crovetto, PDG d’Héli Air Monaco, salue pour sa part « la décision prise par le gouvernement de rénover enfin ce bâtiment, vitrine de la principauté ». « Les passagers vont débarquer et embarquer via un équipement neuf et moderne, c’est une bonne nouvelle en termes d’image », note le patron de cette entreprise créée en 1976 qui a transporté depuis plus de 3 millions de passagers, de Monaco, Cannes, Nice, Saint Tropez, ou encore Courchevel. Il regrette, cependant, que certains souhaits n’aient pas été retenus, « notamment la création de nouveaux bureaux en étage, et de disposer, d’une manière générale, d’un peu plus de place pour le développement de cette activité, essentielle pour la principauté ».

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