vendredi 29 mars 2024
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La Minute de Monaco Hebdo avec Arnold Turboust

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Arnold Turboust a accepté de participer à La Minute de Monaco Hebdo, quitte à devoir choisir entre Barbara Carlotti et Sylvie Vartan. Interview express.

Parmi vos six albums studio, quel est votre préféré ?

Mes six albums ont tous une histoire. C’est comme les enfants. J’ai six enfants, alors lequel je préfère ? C’est un peu compliqué. Je les aime tous, et je me suis donné à fond pour les réaliser, et pour les faire aboutir. Chaque fois, je me dis que c’est le dernier que je préfère.

Rock ou cold wave ?

Il y a forcément un peu de rock. Et il y a aussi un peu de cold wave, parce que Rico Cooning avec qui j’ai fait mon album, Sur la photo (2023), a aussi beaucoup travaillé avec Depeche Mode, qui vient de sortir un album, Memento Mori (2023) [le 24 mars 2023 — NDLR]. Rico a aussi fait un album pour l’un des membres de Depeche Mode, Martin Gore. Et il a également réalisé pas mal de remix pour eux. Il y a donc effectivement un côté assez électronique. Mais, moi aussi, j’ai toujours fait ça. Mon album s’inscrit dans la tradition de chansons en français. Et c’est ça qui m’importe.

Léo Ferré (1916-1993) ou Serge Gainsbourg (1928-1991) ?

Les deux. Léo Ferré a vécu à Monaco. Il avait une façon d’envoyer des phrases complètement incroyables, avec des images tellement fortes… Serge Gainsbourg, c’est l’art du slogan, c’est-à-dire l’art de la synthèse. Chaque syllabe est très, très utile.

Vous devez conserver un seul disque pour les années 1980 : lequel gardez-vous ?

Un album a marqué ma vie : c’est Pop Satori (1986) d’Etienne Daho, puisque je l’ai fait.

Brigitte Fontaine ou Zabou Breitman ?

Elles sont tellement à l’opposé l’une de l’autre… Les deux. Elles sont charmantes.

Parmi les titres composés avec Etienne Daho, vous préférez lequel ?

Ce ne sont pas mes préférées, mais il y a des chansons que j’aime bien, comme La Ballade d’Edie S. (1985) d’Etienne Daho, par exemple, qui est la face B de Tombé pour la France (1985).

Vous pouvez faire un disque avec l’artiste de votre choix, vivant ou mort : avec qui le feriez-vous ?

John Lennon (1940-1980).

Vous devez conserver un seul disque, mais pour les années 1990 cette fois : lequel gardez-vous ?

Pour les années 1990, j’ai été marqué par l’avénement d’une scène rap américaine. Avec des groupes comme A Tribe Called Quest ou De La Soul. Ce rap un peu pop américain m’a accroché.

Quel est le meilleur album que vous avez pu écouter en 2023 ?

J’ai écouté beaucoup de chansons éparses via Shazam. Chez les Français, j’ai bien aimé l’univers de Léonie Pernet.

Quel est le style musical que vous aimez le moins ?

Le métal. Ça me fait mal aux oreilles.

Etienne Daho ou Jacno (1957-2009) ?

Etienne. Mais j’ai aussi travaillé avec Jacno, que j’adorais. J’ai fait deux ou trois titres sur l’un de ses albums.

Quel est le meilleur concert auquel vous avez assisté récemment ?

Le mien, hier soir [le 30 mars 2023, au Café de la danse, à Paris — NDLR].

Vous pouvez dîner avec la personnalité de votre choix, vivante ou morte : qui choisissez-vous ?

J’aimerais bien dîner avec François Truffaut (1932-1984). Sur mon dernier album, Sur la photo, il y a une chanson qui s’appelle Moi si j’étais vous. Je me suis un peu inspiré de sa façon de faire des voix off. Je l’ai fait en japonais. Et je pensais à un film que j’adore de lui, qui s’appelle Les deux anglaises et le continent (1971).

Quel est le concert auquel vous avez assisté et qui vous a le plus déçu ?

C’était un concert de Gorillaz. C’était bien, mais on n’est pas toujours en forme. Ce n’est pas toujours évident.

Barbara Carlotti ou Sylvie Vartan ?

Rien à voir. C’est le grand écart. J’ai bien aimé la chanson que j’ai faite avec Barbara Carlotti, qui s’appelle Mon bel oiseau (2010). Sylvie Vartan est une star. Sylvie Vartan dans les années 1960, c’est mythique… Donc les deux.

Quand vous montez sur scène, quelle est votre pire angoisse ?

J’en ai plusieurs. La première angoisse, et ça m’est arrivé : je n’ai plus de salive, donc je ne peux plus chanter. C’est terrible. Et puis, évidemment, oublier les textes.

Adelaïde (1986) ou L’ennui (1988) ?

Adelaïde, je l’ai tellement entendu que bon… Voilà. L’ennui, j’aime bien, en fait.

Depeche Mode ou The Cure ?

Les deux. Enjoy the Silence (1990) de Depeche Mode c’est juste grandiose. Et A Forest (1980) de The Cure, c’est formidable aussi.

Qui est le chanteur ou le groupe français le plus prometteur ?

Il y a tellement de jeunes qui arrivent et qui font des musiques tellement bien vues… En plus de Léonie Pernet, j’aime bien Laura Cahen.

Avec qui aimeriez-vous monter sur scène ?

Lors de mon concert au Café de la danse à Paris, j’étais comblé. Etienne Daho était avec moi. C’était formidable. Je n’ai jamais fait beaucoup de scène. J’ai toujours été quelqu’un qui restait en studio. Donc j’étais très content qu’il soit à mes côtés. On a joué Epaule Tatoo (1986). Donc, je dirais : monter sur scène avec Etienne.

Laurent Garnier ou Joy Division ?

Joy Division.

Vous appréciez plus un concert dans un stade ou dans une salle de 500 places ?

Dans une salle de 500 places, sans problème.

Quel est le pire moment que vous avez vécu sur scène ?

Le 30 mars 2023, au Café de la danse. Sur la première chanson, je suis mal parti, je suis parti de travers. Après, il a fallu se récupérer. Mais il y a toujours pire. La pire des choses qu’il me soit arrivé, c’est de ne plus avoir de salive. Ça fait très longtemps. Et je ne pouvais plus chanter. Je n’avais pas de bouteille d’eau à mes côtés. C’était le désespoir le plus complet, le plus affreux.

Quelle a été la question la plus difficile lors de cette interview ?

Toutes [sourire — NDLR]. Mais le plus difficile, c’est de choisir entre deux mondes. Par exemple, entre Sylvie Vartan ou Barbara Carlotti. Il y a un point commun, puisque j’ai fait des chansons pour toutes les deux. Mais c’est difficile, parce qu’elles sont tellement aux antipodes…

Lire aussi l’interview d’Arnold Turboust : « La musique est venue me chercher »