Chef de service au Service de maintenance des bâtiments publics (SMBP), Anthony de Sevelinges détaille l’impact attendu des travaux effectués à l’héliport de Monaco. Pour lui, la rénovation du hall d’accueil « a avant tout permis de donner une seconde jeunesse à ce bâtiment, qui est une « vitrine » de la principauté ».
Les travaux à l’héliport ont notamment consisté en l’installation d’une « seconde peau » sur le bâtiment, avec une nouvelle isolation thermique et sonore : quel en est le gain énergétique attendu ?
La rénovation du hall d’accueil de l’héligare a avant tout permis de donner une seconde jeunesse à ce bâtiment, qui est une « vitrine » de la principauté, tout autant qu’elle en constitue un accès important depuis l’extérieur. C’est un bâtiment qui n’avait pas bénéficié d’une rénovation depuis très longtemps… On peut même dire que c’est la première fois qu’on lançait des travaux de cette ampleur dans celui-ci [en 2006 cependant, des travaux ont été réalisés pour rénover le tarmac de l’héliport et renforcer sa portance, celle-ci passant de 6 à 10 tonnes — NDLR].
S’agissant de l’installation d’une nouvelle isolation par l’extérieur, combinée au changement des menuiseries extérieures pour des matériaux beaucoup plus performants et à l’utilisation d’un nouveau double vitrage, à terme, nous allons réduire de 90 % les consommations électriques de ce bâtiment. Car, dans un second temps, d’ici la fin de l’année, nous allons ajouter sur la toiture 180 mètres carrés de panneaux photovoltaïques, qui alimenteront en électricité l’héliport et ses différents usages. Certes, ce sont des études théoriques, mais elles donnent une bonne indication des futures performances énergétiques de cet équipement.
« C’est un bâtiment qui n’avait pas bénéficié d’une rénovation depuis très longtemps… On peut même dire que c’est la première fois qu’on lançait des travaux de cette ampleur dans celui-ci »
En quoi le quotidien sera-t-il également différent pour les compagnies d’hélicoptères, qui opèrent depuis l’héliport de Monaco ?
Au-delà du confort thermique en été comme en hiver, d’un point de vue acoustique, le gain va être important pour les professionnels des compagnies d’hélicoptères. Parce que vous imaginez bien que les décollages et atterrissages des appareils, cela génère quelques nuisances sonores ! Là, le bruit sera bien plus acceptable, et les passagers profiteront de ces améliorations aussi.
À quel point les compagnies d’hélicoptères ont-elles été impactées par les travaux menés depuis octobre 2022 ?
D’un point de vue opérationnel, le chantier a été d’envergure : on ne pouvait pas intervenir avant le 10 octobre 2022, et nous devions terminer les travaux, quoi qu’il arrive, pour le Grand Prix début mai 2023 au plus tard. Ce qui signifie que nous avions six mois pour tout boucler, qui correspondaient aux périodes de fréquentation les moins importantes. Le tout, au sein d’un bâtiment qui était toujours en exploitation, cependant, parce qu’il y a régulièrement des allées et venues d’hélicoptères et de passagers, même au cœur de l’hiver. Nous avions donc installé des bungalows et des bâtiments modulaires pour les compagnies d’hélicoptères, placés sur le parking existant, afin de déménager toutes les entreprises pendant la phase de travaux. De cette façon, les employés n’étaient que peu impactés par le chantier, et nos équipes disposaient d’un hall de gare totalement vide, ce qui a permis d’aller forcément plus vite que si nous avions dû mener les mêmes opérations sur un site occupé par des entreprises et des passagers.
« Si tout est conforme, entre le 17 et le 21 mai 2023, les entreprises vont retourner à l’intérieur de l’héligare, ce qui nous permettra d’enlever les bungalows et les bâtiments modulaires du parking. Moins de dix jours plus tard, l’héligare doit pouvoir être exploitée dans des conditions normales »
Comment va s’opérer le retour à la normale ?
Avec les Grands Prix qui approchent [d’abord la Formule E le 6 mai 2023, puis la Formule 1 du 25 au 28 mai 2023 — NDLR], le timing est serré. Les travaux touchent à leur fin, donc nous allons avoir, dans les prochains jours, un contrôle avec les services de l’État. Si tout est conforme, entre le 17 et le 21 avril 2023, les entreprises vont retourner à l’intérieur de l’héligare, ce qui nous permettra d’enlever les bungalows et les bâtiments modulaires du parking. Moins de dix jours plus tard, l’héligare doit pouvoir être exploitée dans des conditions normales. L’hiver, les bâtiments modulaires sur le parking, cela pouvait être acceptable, puisque la fréquentation est moindre, mais avec le retour des beaux jours, ce n’était pas possible pour cette vitrine de la principauté qu’est l’héliport.
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