jeudi 28 mars 2024
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Monte-Carlo avant Roland Garros

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Rafael Nadal
Rafael Nadal va défendre son titre et tenter d'en remporter un huitième consécutif. © Photo Realis.

La 106ème édition du Monte-Carlo Rolex Masters débutera le 14 avril. Jusqu’au 22 avril et la finale, les meilleurs tennismen du circuit s’affronteront sur la terre battue du Monte Carlo Country Club. Un tournoi qui marque le début de la saison sur terre battue.

Par Romain Chardan.

Pour Eric Silvestro, journaliste sportif pour RTL Sport et enfant du pays, il n’y a aucun doute?: « Le tournoi de Monte Carlo est l’un des 15 tournois majeurs de l’année ». Et pour cause. Outre les 4 grands chelems qui représentent 2?000 points ATP pour le vainqueur, Monte-Carlo fait partie des 9 Masters 1?000. C’est aussi le seul Master où la participation n’est pas obligatoire, ce qui explique l’absence de certains joueurs, comme Roger Federer cette année. Représentant le retour en Europe après la tournée américaine de mars, avec Indian Wells et Miami, Monte-Carlo fait office de point de départ pour la saison sur terre battue. Surtout en 2012. « Avec la coupe Davis cette année, les petits tournois comme Valence ou Casablanca ne devraient pas avoir de joueurs majeurs, le Master de Monte-Carlo va vraiment lancer la saison sur terre », explique le journaliste sportif.

Monte Carlo pour préparer Roland Garros
Point d’orgue de la saison sur terre, Roland Garros est l’objectif de tous les grands joueurs. Le Monte-Carlo Rolex Masters est celui qui apparait être le meilleur pour préparer les Internationaux de France. C’est en tout cas l’avis d’Eric Silvestro, qui voit certaines différences avec les surfaces de Rome et Hambourg. « C’est à Monaco où les conditions de jeu sont les plus proches de Roland Garros. A Rome, il fait plus chaud et l’air est plus sec, tandis qu’à Hambourg, il fait plus humide et plus lourd », développe-t-il. Louant des conditions de jeu inégalables, notamment grâce au cadre du Monte-Carlo Country Club, il n’en oublie pas pour autant les difficultés liées à l’organisation. « Dans les autres tournois, les infrastructures sont fixes, ici il faut une trentaine de semi-remorques pour tout le matériel nécessaire à l’installation des gradins et autres édifices ». Une logistique importante est donc nécessaire, pour un tournoi qui revêt une importance sportive bien plus grande qu’il n’y paraît.

Prendre de l’avance
Novak Djokovic réalise sans doute la meilleure saison de sa carrière. Sa récente victoire à Miami renforce un peu plus sa domination actuelle sur le monde du tennis professionnel. Pourtant, blessé et forfait l’an dernier, il n’a pas encore remporté le titre à Monte-Carlo, lui le résident monégasque. « Etant donné qu’il n’a pas encore gagné ce tournoi, c’est vraiment là qu’il peut prendre de l’avance sur Rafael Nadal avant Roland Garros ». Evoquant « l’ascendant psychologique » du Serbe sur l’Espagnol, Eric Silvestro ne voit cependant pas le natif de Belgrade l’emporter facilement. « Nadal est sur 7 victoires consécutives, il ne se laissera pas distancer sans combattre ». Malgré la domination des deux meilleurs joueurs du classement ATP (Djokovic et Nadal), David Ferrer et Andy Murray pourraient tirer leur épingle du jeu, « même s’ils sont un peu en dessous des deux autres », continue Eric Silvestro. Après avoir échoué en quart de finale de coupe Davis, sur la même terre battue du MCCC, les Français pourraient avoir une revanche à prendre. « Ils auront 15 jours de préparation sur le site par rapport aux autres. Monfils est un client sérieux sur terre, et si Tsonga est régulier, il y a de quoi espérer ». Le Monte-Carlo Rolex Masters 2012 pourrait donc bien se révéler d’une plus grande importance que les années précédentes.

Quatre champions, quatre personnalités

Monte-Carlo accueille chaque année l’élite du tennis mondial. Cette année encore, les meilleurs joueurs du circuit viendront en découdre sur la terre battue. Huit membres du top 10 de l’ATP seront présents. Roger Federer et Merdy Fish étant les deux absents de marque. Portrait des quatre principales têtes de série.

Novak Djokovic
Novak Djokovic tentera de mettre fin à la suprématie de Nadal à Monte-Carlo. © Photo Getty Images.

Djokovic, le businessman

Numéro un mondial, Novak Djokovic sera sans nul doute l’adversaire principal du tenant du titre Rafael Nadal. Après une année 2011 qui l’a vu remporter 10 titres, « Nole » va vouloir prendre les devants sur son principal rival. Blessé l’an dernier, il avait du déclarer forfait pour le Monte-Carlo Rolex Masters. Joueur complet, capable de grandes performances sur toutes les surfaces, il est tout de même meilleur sur les surfaces en dur. Il a cependant beaucoup progressé sur terre, comme en témoigne sa demi-finale de l’an dernier à Roland Garros. Possédant un revers incroyable, il est capable de retours tonitruants sur le service de ses adversaires. La grande polyvalence de ses coups et la grande confiance qui l’habite lui donnent un avantage certain sur ses opposants.
Outre le grand joueur de tennis, « Djoko » est également un personnage. Jamais le dernier pour faire le pitre, il s’était fait connaitre pour ses imitations de certains joueurs du circuit, ce qui n’était d’ailleurs pas du goût de tous. Gagneur invétéré, il est aussi et surtout devenu un homme d’affaires. Surfant sur son succès et sa notoriété, il a développé la chaine « Novak café et restaurants » dans sa Serbie natale. Quatre établissements ont déjà vu le jour, 3 cafés et restaurants et un café. Gérées par sa famille, ses affaires tournent relativement bien, et il a également investi dans l’Open de Serbie, dont son oncle, Goran, est le directeur. Elu comme l’un des hommes les plus marquants de 2011 par le magazine GQ, il est aussi devenu l’ambassadeur de la marque Learjet, qui fait partie du groupe Bombardier Aéronautique.

Novak Djokovic
1,88 m/80 kg
22 mai 1987 (24 ans)
Belgrade (Serbie)
Droitier/Revers à deux mains
N° 1 mondial
2012?: 20 victoires, 2 titres (Open d’Australie, Miami), 2 défaites.

Rafael Nadal
L'Espagnol devra frapper fort pour garder sa couronne. © Photo Getty Images.

Nadal, la machine au cœur tendre

Rafael Nadal a longtemps véhiculé l’image de l’homme machine que rien ne peut atteindre. A la fois puissant et endurant, sa rapidité et sa force de frappe en ont fait l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du circuit. Défenseur hors pair à ses débuts, il a su diversifier son jeu pour acquérir de grandes capacités d’attaque. Doté de capacités physiques supérieures à la normale, il écœure ses adversaires par sa capacité à renvoyer les balles en toutes circonstances. Bien qu’en légère baisse de régime depuis un an, il a tout de même remporté Roland Garros l’année dernière. Septuple vainqueur en Principauté, celui qui est considéré comme le plus grand joueur sur terre battue défendra chèrement son titre. Mais l’image du guerrier, forgée par son impressionnante musculature et son regard froid et noir lors des matchs, tend à s’estomper. Ce redoutable tacticien est, dans la vie, tout à fait l’opposé de ce qu’il incarne sur le cours. Son fair-play est apprécié de tous, mais il reste avant tout un jeune garçon. Arborant toujours le même sourire d’enfant après chaque victoire, il s’avère être un jeune homme timide et très respectueux des autres. Une qualité qui est d’ailleurs louée par l’ensemble du circuit.
Après 19 titres en masters 1000, le Majorquin est toujours aussi superstitieux. Un trait de caractère fort chez ce joueur, qui replace toujours ses bouteilles au même endroit après avoir bu une gorgée équivalente dans chacune d’elles. Il en va de même quand il retourne sur le court, passant toujours derrière la ligne de fond avant de se remettre en place.

Rafael Nadal
1,85 m/85 kg
3 juin 1986 (25 ans)
Manacor, Majorque (Espagne)
Gaucher/Revers à deux mains
N° 2 mondial
2012?: 17 victoires, 3 défaites.

Andy Murray
L'Ecossais Andy Murray devrait utiliser sa science du jeu pour contrer les cadors de la terre battue. © Photo Realis.

Murray, le caractériel

Andy Murray est un joueur très prometteur. Extrêmement complet techniquement, il possède une science du jeu au-dessus de la moyenne. Considéré comme un des meilleurs tacticiens du circuit, il est doté d’une vision du jeu particulièrement développée. Capable de varier ses coups en alternant différents styles, il arrive souvent à gêner ses adversaires en devenant quelque peu imprévisible. Cherchant à pousser ses concurrents à la faute, il base essentiellement son jeu sur la défense. Son revers à la fois puissant et solide lui donne un certain avantage, même s’il se retrouve parfois en difficultés lorsqu’on le fait jouer sur son coup droit. Le Britannique a récemment fait de gros progrès sur le plan physique, ce qui lui permet aujourd’hui de tenir sur des échanges plus longs, et de pouvoir répéter les efforts. Des progrès, ce spécialiste des surfaces dures en a également fait sur terre battue, comme en attestent ses demi-finales à Monte-Carlo, Barcelone ou Roland Garros en 2011.
Très fier de ses origines écossaises, il lui reste cependant à progresser sur le plan mental. Capable du meilleur (notamment sa victoire sur Djokovic à Dubaï le mois dernier), il peut commettre le pire et basculer en quelques secondes. Joueur très caractériel, il peut en effet sortir facilement de son match dès lors qu’il perd un point ou rate un service. Souvent grognon sur les courts, il n’est pas impossible de l’entendre jurer tout au long d’un match si les choses ne se passent pas comme il l’entend. Un point qui joue largement en sa défaveur, tant la concentration est importante dans le tennis. Les nombreuses raquettes qu’il a cassées peuvent d’ailleurs témoigner du « doux » caractère de l’écossais…

Andy Murray
1,90 m/84 kg
15 mai 1987 (24 ans)
Dunblane (Ecosse)
Droitier/Revers à deux mains
N° 4 mondial
2012?: 17 victoires, 1 titre (Brisbane),

4 défaites.

David Ferrer
Finaliste l'an dernier, le numéro 2 espagnol devrait faire son possible pour atteindre la finale une nouvelle fois. © Photo Realis.

Ferrer, l’homme de l’ombre

Comme les joueurs hispaniques, c’est un pur joueur de terre. A l’instar de son compatriote Rafael Nadal, il est lui aussi un joueur très physique. Utilisant sa vitesse pour compenser sa petite taille (1,75 m), l’Espagnol est un travailleur hors pair. Tennisman efficace et régulier, il essaye sans cesse de fatiguer son adversaire. Véritable marathonien, il est le numéro 2 espagnol derrière l’infatigable Nadal. Sur terre, il n’a jamais pu exprimer tout son potentiel, la domination de « Rafa » lui mettant toujours des bâtons dans les roues. Sans lui, il aurait sans doute glané plus de titres sur terre, ou serait au moins allé plus loin dans certains tournois. Souffrant d’un petit complexe d’infériorité face aux trois meilleurs de l’ATP (Djokovic, Nadal, Federer), il n’en reste pas moins un compétiteur de grande envergure. Le « titan de Javea », comme on le surnomme chez lui, reste l’éternel outsider derrière le fantastique trio de tête. Souvent nerveux sur un terrain, il est tout l’opposé en dehors des courts. Tous les spécialistes s’accordent à dire que c’est un homme doux et humble, qui est extrêmement discret. Sans être le plus charismatique de tous, il n’en reste pas moins un joueur redouté sur le circuit. Malgré sa taille, qui en fait l’un des plus petits joueurs chez les professionnels, il a su devenir un grand défenseur, faisant de lui un des meilleurs joueurs du monde.

David Ferrer
1,75 m/73 kg
2 avril 1982 (30 ans)
Javea (Espagne)
Droitier/Revers à deux mains
N° 6 mondial
2012?: 22 victoires, 3 titres (Auckland, Buenos Aires, Acapulco),
3 défaites.

Outsiders

Les grands favoris du tournoi sont connus de tous. Cependant, une surprise n’est pas exclue.
Tour d’horizon de ceux qu’on n’attend pas…

Tsonga, la force tranquille

Il est le numéro un français. Leader de l’équipe de France de coupe Davis, il n’a cependant rien pu faire face à l’Américain John Isner. Pourtant, « Jo-Wil » est un joueur redouté sur les courts. Bien que la terre battue ne soit pas son terrain de prédilection, il maitrîse tout de même assez bien cette surface. Sa fin d’année 2011 et son début 2012 laissent augurer de bonnes choses pour la suite, notamment au niveau physique. Après de nombreux pépins, il a enfin pu faire une saison complète. Ce qui lui a d’ailleurs permis d’intégrer le top 5, et de réaliser quelques performances. Il a ainsi fini meilleur serveur en 2011 avec 825 aces, et a battu Roger Federer en quart de finale de Wimbledon alors qu’il était mené deux sets à zéro. C’est cette force mentale qui lui permet d’avancer. Tsonga cherche souvent à dominer le jeu de son adversaire, depuis son fond de court. Il n’hésite pas à monter quand l’occasion se présente, pour conclure au filet. Il reste cependant assez irrégulier dans ses résultats, ce qui rend toute performance du Manceau imprévisible.

Jo-Wilfried Tsonga
17 avril 1985 (27 ans)
Le Mans / 1,88 m/91 kg
N° 5 mondial
Droitier/Revers à deux mains
2012?: 19 victoires, 1 titre (Doha),
6 défaites.

L’ogre Isner

Le géant américain vient de réintégrer le top 10 après le week-end de coupe Davis. Redouté pour son service redoutable, l’homme aux 206 centimètres est en train de prouver qu’il est bien plus aujourd’hui qu’un simple cogneur. Depuis le début de l’année, il a déjà battu Roger Federer (en coupe Davis) ainsi que Novak Djokovic (Indian Wells). Bien que toujours très perfectible dans ses déplacements, Isner a su étoffer son jeu. Presque impossible à breaker, il tend à devenir de plus en plus complet. Un revers qui s’améliore, cumulé à une volée très sérieuse, son talent est en passe de tutoyer sa taille. Lors du quart de finale de coupe Davis face à la France, il a montré au public sa supériorité face à Jo-Wilfried Tsonga, numéro 5 mondial. Cinq places qui les séparent, mais un écart qui devrait se réduire dans les prochains mois. Plus à l’aise sur surfaces dures, John Isner devient très compétitif sur toutes les surfaces. Il avait déjà démontré de grandes qualités sur terre en poussant Rafael Nadal sur cinq sets à Roland Garros en 2011. Une performance que peu de joueurs peuvent revendiquer. Après ce qu’il a montré ces dernières semaines, il se pourrait bien que l’année 2012 voit le mont Isner prendre une nouvelle envergure sur la planète tennis.

John Isner
26 avril 1985 (26 ans)
Greensboro (Etats-Unis) / 2,06 m/111 kg
N° 10 mondial
Droitier/Revers à deux mains
2012?: 17 victoires, 6 défaites.

Berdych, le maillon faible

Tomas Berdych est membre du top 10. Numéro 7 mondial, il est cependant un joueur très irrégulier. Son année 2011 a été parsemée de blessures, ce qui l’a freiné dans sa progression. Il fait partie de cette catégorie de joueurs très puissants, bons serveurs et au coup droit redoutable. Là où le bât blesse, c’est au niveau mental. Assez fragile sur ce point, le Tchèque doit impérativement progresser sur ce terrain s’il veut se maintenir au top, et poursuivre son ascension au classement ATP. Car malgré ce bémol, il reste un joueur dangereux, considéré comme l’un des plus prometteurs de sa génération. Il a d’ailleurs battu Roger Federer à plusieurs reprises, ce qui témoigne de ses capacités dans un bon jour. Doté d’un gabarit impressionnant (1,96 m pour 91 kg), il n’en reste pas moins un joueur relativement élégant. Rapide dans ses déplacements, il affectionne tout particulièrement le jeu de fond de court. L’année 2012, s’il réussit à se contrôler, et si les blessures le laissent en paix, pourrait lui donner l’opportunité de concrétiser tous les espoirs placés en lui. Ses dernières performances en quart de finale de coupe Davis face à la Serbie devraient le mettre en confiance à l’aube de la saison sur terre battue.

Tomas Berdych
17 septembre 1985 (26 ans)
Valasske Mezirici (République Tchèque)
1,96 m/91 kg / N° 7 mondial
Droitier/Revers à deux mains
2012?: 19 victoires, 1 titre (Montpellier),
5 défaites

Joueurs de terre

Argentins et Espagnols sont connus pour être à l’aise sur terre battue. Nicolas Almagro et Juan-Martin Del Potro sont de cette trempe. Almagro, membre de l’équipe d’Espagne de coupe Davis, est le numéro 3 espagnol derrière Nadal et Ferrer. Toujours présent lors des tournois sur terre, il affiche des résultats assez irréguliers. Doté d’un bon service, il a surtout un très bon coup droit, tout comme son revers à une main. Il n’a cependant jamais pu briller sur terre en Grand Chelem, hormis deux 1/4 de finale en 2010 et 2008 à Roland Garros. Juan-Martin Del Potro n’a pas la même trajectoire que l’Espagnol. Considéré comme très prometteur, sa carrière a pris du retard faute à une blessure à un poignet qui l’a longtemps tenu éloigné des courts en 2010, alors qu’il était numéro 4 mondial. Actuellement 12ème, il revient progressivement vers le top 10. Attaquant de fond de court très puissant, il se repose sur un énorme coup droit. A l’aise au filet, il est capable d’effectuer de très bons retours sur les services adverses. Mais sa plus grande force réside dans son mental. Ce jeune joueur ne laisse quasiment rien transparaitre de ses émotions, preuve d’un grand sang-froid. Encore imparfait, ses principales faiblesses sont à chercher dans les balles basses et les amorties ainsi que dans ses déplacements. La faute à un physique imposant (1,98 m pour 83 kg). Un joueur à surveiller de près pour 2012.

Nicolas Almagro
21 décembre 1985 (26 ans)
Murcie (Espagne) / 1,83 m/81 kg
N° 12 mondial
Droitier/Revers à une main
2012?: 24 victoires, 1 titre (Sao Paulo),
7 défaites.

Juan-Martin Del Potro
23 septembre 1988 (23 ans)
Tandil (Argentine) / 1,98 m/83 kg
N° 11 mondial
Droitier/Revers à deux mains
2012?: 23 victoires, 1 titre (Marseille),
6 défaites.

Les espoirs français

Jo-Wilfired Tsonga ne sera pas le seul tricolore à représenter les couleurs de la France au Monte-Carlo Rolex Masters 2012. Ils seront six en tout. Michaël Llodra, Gilles Simon, Julien Benneteau, Richard Gasquet et Gaël Monfils, qui devrait avoir récupéré de sa blessure l’ayant conduit au forfait en coupe Davis. Sur les cinq précédemment cités, deux d’entre eux pourraient faire quelque chose d’intéressant. Gaël Monfils est très bon sur terre. Considéré comme un des tous meilleurs défenseurs du circuit, il est capable d’allier vitesse, souplesse, déplacements rapides pour couvrir le court. L’envergure de son bras lui offre une grande amplitude dans ses frappes de balles, souvent puissantes. Demi-finaliste de Roland Garros en 2008, « la monf » est l’un des joueurs les plus spectaculaires en activité. Relativement complet, il s’est déjà offert le scalp de Nadal par le passé. S’il revient bien de sa blessure, nul doute qu’il pourrait réussir un coup. Richard Gasquet revient sur les terres qui l’ont révélées voilà dix ans déjà. Considéré comme un prodige, il n’a jamais su prendre réellement son envol. Alors, pour fêter cet anniversaire, et prouver au monde qu’il n’est pas qu’un éternel espoir, pourquoi ne pas conquérir les terres qui l’ont vues débuter sur le circuit professionnel??

Gaël Monfils
1er septembre 1986 (25 ans)
Paris (France) / 1,93 m/80 kg
N° 14 mondial
Droitier/Revers à deux mains
2012?: 11 victoires, 4 défaites.

Richard Gasquet
18 juin 1986 (25 ans)
Béziers (France) / 1,85 m/75 kg
N° 17 mondial
Droitier/Revers à une main
2012?: 11 victoires, 8 défaites.

le Monte-Carlo Country Club
© Photo Realis.


La révolution du MCCC

Le Monte-Carlo Rolex Masters va vivre sa 106ème édition du 14 au 22 avril. Avant que le tournoi ne débute, petit retour sur le passé de l’évènement en compagnie de Francis Truchi, directeur du Monte-Carlo Country Club.

Le Monte-Carlo Rolex Masters n’est pas qu’un tournoi de tennis, c’est également une institution qui a une histoire. Une histoire riche, vivante, qui n’a cessé de s’embellir au fil des ans. Depuis 106 ans que le tournoi existe, la Principauté a vu défiler dans ses rues les plus grands champions que le monde du tennis a connu. De Nastase à Nadal, en passant par Bjorg, Wilander, Vilas, Kuerten ou Pioline, les vainqueurs du tournoi de Monte-Carlo ont toujours eu une renommée sur la scène internationale. Le site du Monte-Carlo Country Club n’a pas toujours eu le visage qu’il arbore aujourd’hui. Autrefois équipé de quelques gradins, le court central peut de nos jours accueillir jusqu’à 10?000 spectateurs. « C’est une condition importante à remplir pour garder le titre de Master 1?000 », explique Francis Truchi, directeur du MCCC. Il a fallu plusieurs années, et une évolution constante pour que les installations permettent au tournoi de Monte-Carlo de bénéficier de sa renommée actuelle. « A une époque, il n’y avait pas assez de places pour tout le monde, alors certains spectateurs sont allés acheter des cagettes chez l’épicier du coin pour se fabriquer des sièges », se rappelle le directeur. Evoluant avec son temps, le tournoi a ensuite pris le virage du sponsoring, dans le courant des années 80.

Améliorations et développement
« Grâce à l’arrivée du sponsoring, on a pu créer de nouveaux espaces, faire de plus grands gradins, mais aussi monter dans les catégories de tournoi ». Avec des joueurs de qualité, le spectacle était assuré sur le court, et continue de l’être. C’est donc autour du court que de grandes améliorations ont eu lieu. « Il y a 6-7 ans, nous avons inauguré le bâtiment des joueurs », bâtiment qui a été de nouveau modifié cette année, en lui incorporant un restaurant pour que les joueurs n’aient plus à traverser le site pour aller manger avant les matchs. Surmontant les difficultés qui ont pu se présenter depuis la création du tournoi, comme la dernière en date où le tournoi a bien failli redescendre de catégorie, les organisateurs peuvent se targuer d’avoir un évènement où il fait bon venir, et croiser les joueurs.

De grands joueurs pour une grande renommée
Il fut même une époque où les joueurs étaient très disponibles et faciles d’accès. Mais les temps changent. C’est en tout cas ce que regrette le directeur, pour qui, la disponibilité des joueurs rajoutait un charme certain à l’un des évènements sportifs de la Principauté. « A l’époque, les joueurs se baladaient, on pouvait facilement discuter avec eux. Maintenant, ils rentrent au vestiaire et vont faire leurs soins directement, il n’y a plus cette proximité qu’on pouvait avoir ». Des joueurs qui n’hésitaient pas non plus à amuser la galerie, sur et en dehors du court. « Un jour de conférence de presse, Borg s’était déguisé en cuisinier et faisait semblant de préparer un plat devant les journalistes », se remémore Francis Truchi. Certains étaient plus extravagants, comme Ilie Nastase qui n’hésita pas à menotter une jeune policière qu’il avait séduite. C’est ce même Nastase qui lors de la finale de 1973, « demanda à la princesse Antoinette de faire quelque chose parce que le public avait pris fait et cause pour Borg, qui n’avait que 17 ans à l’époque ». Des pitreries qu’on ne voit plus beaucoup aujourd’hui. Le spectacle proposé sur le terrain est tout de même des plus attrayants. Avec une question qui taraude chaque esprit?: Rafael Nadal remportera-t-il cette année son 8ème titre consécutif??