Le numéro un mondial serbe et résident monégasque, Novak Djokovic a mis les choses au clair. Dans une interview à la BBC, il a indiqué qu’il était prêt à être absent de certains tournois, Grand Chelem y compris, plutôt que d’accepter de se faire vacciner contre le Covid-19. Et il en assumera toutes les conséquences.
On se souvient du scénario à rebondissement qui s’est déroulé début janvier 2022, à l’occasion de l’Open d’Australie. Exclu de ce tournoi faute de vaccination contre le Covid-19, il a fini par être expulsé du pays, après avoir fait un tour par la case détention à Melbourne. Depuis, Novak Djokovic se faisait discret. À 34 ans, beaucoup d’observateurs se sont interrogés sur son avenir immédiat dans le monde du tennis professionnel. Ambitieux, il s’était déplacé en Australie pour décrocher une 21ème victoire dans un tournoi du Grand Chelem, et ainsi passer devant Roger Federer et Rafael Nadal. Mais en Australie, rien ne s’est passé comme le résident monégasque l’espérait.
« Je n’ai jamais été contre la vaccination. Je comprends que dans le monde, on essaie de faire de gros efforts pour gérer ce virus […] Mais j’ai toujours soutenu la liberté de choisir ce que vous mettez dans votre corps »
Novak Djokovic, interrogé par la BBC
« Prix »
Djokovic a donc fini par briser le silence en acceptant de répondre aux sollicitations de la BBC. Il en a profité pour assurer qu’il n’était pas antivax. En avril 2020, il avait tenu des propos qui avaient jeté le trouble, lors d’un direct sur Facebook, avec d’autres athlètes serbes. Il avait alors lancé : « Personnellement, je suis opposé à la vaccination, et je ne voudrais pas être forcé par quelqu’un à faire un vaccin pour pouvoir voyager. » Face à la BBC, Djokovic a clarifié sa position : « Je n’ai jamais été contre la vaccination, tout en soulignant qu’il a été vacciné dans son enfance. Je comprends que, dans le monde, on essaie de faire de gros efforts pour gérer ce virus […] Mais j’ai toujours soutenu la liberté de choisir ce que vous mettez dans votre corps. »
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Le résident monégasque a confirmé qu’il n’était pas vacciné contre le Covid-19, et il a indiqué ne pas vouloir franchir le pas. Questionné sur les difficultés que cette position posera pour participer à des tournois comme Wimbledon ou Roland-Garros, il s’est dit conscient des conséquences, affirmant : « C’est le prix que je suis prêt à payer ». Et rien ne semble pouvoir le faire changer d’avis. Lorsqu’il a été interrogé sur sa capacité à renoncer à devenir le plus grand joueur de tennis de tous les temps, faute de pouvoir être présent sur suffisamment de tournois à enjeux, Novak Djokovic est resté ferme. « Oui », il se sent prêt à passer à ce sacrifice.
« Je comprends les critiques, je comprends que les gens aient sorti différentes théories sur la chance que j’ai eue [d’avoir le Covid en décembre 2021 — NDLR], ou à quel point c’était pratique. Mais personne n’est chanceux ou trouve ça pratique d’attraper le Covid »
Novak Djokovic, interrogé par la BBC
Australie
Cette interview a aussi été l’occasion de revenir sur la situation quelque peu rocambolesque dans laquelle il a été plongé lors de l’Open d’Australie, en janvier dernier. Pour justifier sa présence sans être vacciné, il avait alors misé sur une infection au Covid-19 survenue le 16 décembre 2021 en Serbie. Mais cela s’est avéré insuffisant pour les autorités australiennes. En effet, en Australie, avoir été positif au coronavirus ne permet pas de bénéficier d’une dérogation de la part du gouvernement fédéral, qui a notamment pour fonction de surveiller les frontières du pays. Un certain nombre d’observateurs avaient alors ironisé sur cette contamination qui tombait à point nommé, juste avant le début de l’Open d’Australie. « Je comprends les critiques, je comprends que les gens aient sorti différentes théories sur la chance que j’ai eue [d’avoir le Covid en décembre 2021 — NDLR], ou à quel point c’était pratique. Mais personne n’est chanceux ou trouve ça pratique d’attraper le Covid. Je prends cela très au sérieux. » Le numéro 1 mondial a assuré avoir été « vraiment triste et déçu de la façon dont ça s’est terminé [pour lui — NDLR] en Australie. Ce n’était pas facile ». Désormais, Djokovic va devoir composer avec un calendrier de compétitions restreint. Du coup, le joueur russe Daniil Medvedev pourrait s’emparer de la place de numéro 1 mondial d’ici fin février 2022, notamment s’il remporte le tournoi d’Acapulco qui se déroule du 21 au 27 février 2022. Avec moins de tournois sur lesquels il peut s’aligner, le résident monégasque sait que les occasions de marquer des points pour conserver sa place de numéro 1 pourraient ne pas être suffisamment nombreuses. Et que la pandémie de Covid-19 est en train de briser ses rêves et ses ambitions. Mais il semble déterminé à se battre. Désormais soumis à une forte pression, Novak Djokovic n’a quasiment plus droit à l’erreur s’il veut continuer à briller au sommet du tennis mondial.
