jeudi 18 avril 2024
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Hugo Micallef :
« Sur un ring, je suis très cérébral »

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À 23 ans, le boxeur monégasque Hugo Micallef vient de remporter son premier combat chez les professionnels. C’était à Roland-Garros, en ouverture de la soirée de boxe qui a vu Tony Yoka aligner une 11ème victoire, cette fois face à Petar Milas. De son côté, Hugo Micallef nourrit le même objectif que Tony Yoka : devenir champion du monde. Et être le premier Monégasque à réussir cet exploit. Interview.

Votre parcours ?

Ma passion principale, c’est le dessin. Je dessine beaucoup, et je dessine toujours, encore aujourd’hui d’ailleurs. À l’époque, je passais mes journées dans ma chambre à dessiner. J’étais un peu dans la lune, avec un côté très artistique, je n’étais pas trop dans le monde du sport. Parfois, quand mes parents allaient courir, je les accompagnais. Mais je traînais la patte. Je n’avais pas envie.

Vous faites quel type de dessins ?

Je me suis un peu essayé à tout. Au départ, j’ai dessiné des personnages fantastiques, avant de m’intéresser à des dessins plus réalistes, en passant par le manga et la bande dessinée (BD). Aujourd’hui, je dessine directement sur ma tablette, avec un stylet.

Vos parents vous ont influencé ?

Mon père, André Micallef, est un ancien boxeur. Il a toujours voulu que je fasse du sport, mais pas nécessairement de la boxe. Du coup, j’ai fait trois ans de judo. Mais en fait, j’y allais surtout parce que ça me permettait de retrouver des amis. Ensuite, j’ai fait un an de tennis, mais j’ai encore moins aimé que le judo. J’ai aussi fait du ski. Et je pleurais toutes les larmes de mon corps, parce que je n’avais pas envie d’y aller.

Votre père a été un boxeur de bon niveau ?

Mon père, qui était français avant de devenir monégasque, a fait de la boxe à un bon niveau. Je regardais les cassettes vidéo de ses combats. Quand il avait une vingtaine d’années, il a été champion de France de boxe olympique [anciennement appelée « boxe amateur » — NDLR].

Hugo Micallef boxeur monégasque
« Quand j’étais enfant, je regardais énormément de vidéos de boxe sur YouTube. Je regardais Floyd Mayweather, c’était mon idole. J’aimais bien aussi Roy Jones Junior et Sugar Ray Leonard. Aujourd’hui, je ne regarde plus vraiment de combats de boxe à la télévision. Je pense à la boxe uniquement quand je suis à l’entraînement. » Hugo Micallef. Boxeur professionnel. © Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo.

« Mon père, André Micallef, est un ancien boxeur. Il a toujours voulu que je fasse du sport, mais pas nécessairement de la boxe »

Hugo Micallef

Votre père a essayé de vous communiquer sa passion de la boxe ?

Même pas. Je pense qu’il y pensait. Il devait se dire que ça le rendrait fier si, à mon tour, j’aimais la boxe. Mais il m’a toujours dit que me voir boxer lui faisait peur, car il sait les risques que l’on prend. Il sait qu’à chaque combat, on met notre vie en jeu. D’ailleurs, en 2019, il y a eu trois morts (1). C’est incroyable, mais la boxe est un sport vraiment dangereux, surtout en professionnel. Donc mon père m’a juste appris à me défendre. J’avais 6 ou 7 ans. Il me mettait les pattes d’ours, et il me faisait taper dans ses mains, pour que j’apprenne les bases.

Et que s’est-il passé ?

Par rapport à tous les autres sports que j’avais essayés, j’ai accroché. Le fait d’avoir vu mon père en cassettes vidéo m’a aussi donné envie de reproduire ce que j’avais vu. Petit à petit, c’est moi qui lui ait réclamé de mettre les gants.

Le déclic est arrivé comment ?

Un jour, on est allé à Valberg. J’avais 9 ans. Une journée spéciale était organisée autour du sport. Un ring de boxe avait été installé. Un gamin du village contre un autre gamin du village montaient sur ce ring et boxaient, sans arbitre, sans rien. C’était exactement ce que je voulais pour me tester, et voir si la boxe me plaisait ou pas. Je suis monté sur ce ring, et je me suis retrouvé face à un garçon plus âgé et plus grand que moi, car toutes les catégories étaient mélangées. J’étais en pleurs du début à la fin, parce que je trouvais que je n’étais pas assez bon. Mais mon père m’a rassuré. Il m’a dit que j’avais bien boxé, et il a accepté de m’inscrire dans un club, en rentrant à Monaco.

Votre première inscription dans un club de boxe, c’était donc à l’âge de 9 ans ?

En principauté, avant, les inscriptions dans un club de boxe débutaient à l’âge de 12 ans. Mon père a tout de même insisté pour que je puisse au moins faire un entraînement. Finalement, après cet essai, l’entraîneur a trouvé que j’avais un bon niveau. Donc, malgré mon âge, j’ai pu rester. Je me suis entraîné jusqu’à mes 12 ans, avant de faire mon premier combat de boxe amateur. C’est pendant cette période, autour de 9 ou 10 ans, que je me suis dit que je voulais faire de la boxe mon métier.

Comment s’est passé ce tout premier combat officiel ?

J’ai perdu mon tout premier combat. C’était à Marseille, contre un boxeur marseillais. J’ai envoyé mon adversaire au tapis au deuxième round. Mais il s’est relevé. On a donc terminé ce combat. Et j’ai finalement perdu aux points.

Hugo Micallef boxeur monégasque
« Trois mois avant ce premier combat chez les professionnels, je suis parti me préparer aux Canaries. Deux mois avant, on a véritablement commencé le camp d’entraînement, ce qui implique vraiment une vie monacale. J’ai travaillé avec un préparateur de Training in Excellence, avec qui on a fait du très bon boulot. J’ai suivi une diète stricte, je n’ai pas bu un seul Coca depuis des mois. J’étais à la maison, je jouais à la PlayStation, je dormais, j’allais m’entraîner. Et c’est tout. » Hugo Micallef. Boxeur professionnel. © Photo fenechmediaboxe

« Ma passion principale, c’est le dessin. Je dessine beaucoup, et je dessine toujours, encore aujourd’hui d’ailleurs. À l’époque, je passais mes journées dans ma chambre à dessiner. J’étais un peu dans la lune, avec un côté très artistique, je n’étais pas trop dans le monde du sport »

La suite a été meilleure ?

J’ai aussi perdu mon deuxième combat. Et puis ensuite, je me suis mis à gagner. J’ai enchaîné les victoires. J’ai passé deux saisons entières sans aucune défaite, ce qui représente une quinzaine de combats invaincu. J’ai pu gravir les échelons. J’ai gagné trois fois les championnats régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), et j’ai aussi remporté trois fois la Coupe méditerranéenne. Ce qui m’a permis d’arriver aux championnats de France, que j’ai remportés en 2015.

Et ensuite ?

J’ai décidé de représenter Monaco. Je me suis donc consacré à des tournois internationaux. J’avais 17 ans, ce qui est très jeune pour disputer ce genre de combats, mais ça m’a permis de gagner du temps. Et en 2015, j’ai remporté mon premier tournoi international en Espagne, où j’ai décroché une médaille d’or.

Vous avez 23 ans : entre 2015 et aujourd’hui, quel est votre palmarès ?

En boxe olympique, j’ai fait 129 combats, et j’ai accumulé 112 victoires.

Vous avez fait des études en parallèle de votre carrière de boxeur ?

Mes parents voulaient que je poursuive mes études. J’ai obtenu un bac +3. J’ai décroché une licence en marketing du luxe, à l’International University of Monaco (IUM). Je l’ai fait pour mes parents, même si je suis conscient que c’est important, au cas où.

Mi-juillet 2021, vous avez signé un contrat de cinq ans avec la société de promotion américaine Top Rank Boxing : que prévoit ce contrat ?

Je me suis toujours vu faire ça : boxer dans une promotion américaine prestigieuse, comme Top Rank. Je le disais tout le temps à mon père. En mars 2021, j’ai participé à un tournoi en Espagne. Au premier tour, j’ai rencontré Delante Johnson, un Américain champion du monde. Sur le papier, les États-Unis contre Monaco, tout le monde pensait que c’était plié. Mais j’ai battu Delante Johnson. Du coup, à partir de là, les regards se sont posés sur moi, et on m’a vu autrement, surtout du côté des États-Unis.

« Je suis monté sur ce ring, et je me suis retrouvé face à un garçon plus âgé et plus grand que moi, car toutes les catégories étaient mélangées. J’étais en pleurs du début à la fin, parce que je trouvais que je n’étais pas assez bon »

Comment se sont déroulées les négociations avec Top Rank Boxing ?

Mon manager s’est chargé de faire le lien avec Top Rank. Des négociations ont eu lieu, et ils ont fini par me proposer un contrat de cinq ans.

Que prévoit ce contrat de cinq ans ?

Mon contrat de cinq ans avec Top Rank Boxing prévoit des combats en Europe et aux États-Unis. Nous avons aussi l’ambition de boxer un jour à Monaco, dans une grande soirée organisée par Top Rank. C’est le but ultime. Idéalement, ça serait pour mon championnat du monde.

Un contrat avec Top Rank Boxing, ça rapporte beaucoup d’argent ?

Par rapport à un boxeur en France, oui, un contrat avec Top Rank rapporte beaucoup d’argent. En France, il existe des bourses de combat. On peut gagner environ entre 500 euros et 3 000 euros par combat. Et 3 000 euros, c’est si on est vraiment bon, et que l’on a un peu de renommée. Bien sûr, je ne parle pas ici de Tony Yoka : il a été médaille d’or olympique. Il mérite tout ce qui lui arrive. Après, la boxe ce n’est pas le football : on ne gagne pas des sommes astronomiques non plus. Ce contrat avec Top Rank me permet de vivre correctement de ma passion pendant cinq ans.

La catégorie des super-légers, donc les moins de 63,5 kg, c’était par choix ou par obligation ?

C’est un choix, car en boxe olympique j’étais en welter, donc avec les 69 kg. Ce qui correspond à mon poids quand je ne suis pas affûté. Mais ce n’est pas dans cette catégorie que je boxe le mieux. Je suis meilleur quand je me sens plus léger. D’ailleurs, on le savait quand j’étais en boxe olympique. Mais dans cette catégorie, il s’agit de tournois : on combat tous les jours, et il faut donc faire ce poids chaque matin, à 7 heures. Et pour moi, il n’était pas possible d’être à 63 kg tous les matins. Du coup, pour mon premier combat chez les professionnels, comme il n’y avait qu’un seul combat, on a décidé de boxer chez les moins de 63,5 kg.

Quels sont les boxeurs que vous admirez le plus ?

Quand j’étais enfant, je regardais énormément de vidéos de boxe sur YouTube. Je regardais Floyd Mayweather, c’était mon idole. J’aimais bien aussi Roy Jones Junior et Sugar Ray Leonard. Aujourd’hui, je ne regarde plus vraiment de combats de boxe à la télévision. Je pense à la boxe uniquement quand je suis à l’entraînement.

Est-ce qu’il y a un boxeur qui est un modèle pour vous ?

J’aime bien le style du boxeur américain Shakur Stevenson. Il a 24 ans et il boxe aussi chez Top Rank.

Hugo Micallef boxeur monégasque portrait
© Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo.

« J’ai passé deux saisons entières sans aucune défaite, ce qui représente une quinzaine de combats invaincu. J’ai pu gravir les échelons. J’ai gagné trois fois les championnats régionaux de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), et j’ai aussi remporté trois fois la Coupe méditerranéenne. Ce qui m’a permis d’arriver aux championnats de France, que j’ai remportés en 2015 »

Hugo Micallef

Le 10 septembre 2021, à Roland Garros, en lever de rideau du combat de Tony Yoka, à 23 ans, vous avez donc affronté l’Argentin Ezequiel Gregores pour votre premier combat chez les professionnels : comment avez-vous vécu ce moment ?

Pendant toute ma carrière en boxe olympique, j’ai ressenti beaucoup d’anxiété avant mes combats. Mais je contrôle bien cette anxiété : elle ne me paralyse pas. Je suis encore meilleur quand je suis sous pression. Par contre, je ne sais pas pourquoi, pour mon premier combat chez les professionnels, j’étais très heureux. Il n’y avait que de la joie qui a brûlé en moi du début du camp d’entraînement, jusqu’à la dernière seconde de ce combat. Quand je suis monté sur le ring, j’étais tout simplement content : ma famille et mes amis étaient dans le public. C’était parfait. Parce que tout ça, c’est tout ce que j’ai voulu depuis que je suis tout petit.

Pourtant, boxer devant les caméras de Canal+ et d’ESPN, ça peut impressionner ?

Je ressentais plus de pression dans de petites salles, que dans cette salle de Roland-Garros. Les caméras de Canal+ et d’ESPN m’ont, au contraire, permis de me révéler davantage.

Avant ce premier combat chez les professionnels, il y a eu une longue préparation : comment s’est-elle passée ?

Trois mois avant ce premier combat chez les professionnels, je suis parti me préparer aux Canaries. Deux mois avant, on a véritablement commencé le camp d’entraînement, ce qui implique vraiment une vie monacale. J’ai travaillé avec un préparateur de Training in Excellence, avec qui on a fait du très bon boulot. J’ai suivi une diète stricte, je n’ai pas bu un seul Coca depuis des mois. J’étais à la maison, je jouais à la PlayStation, je dormais, j’allais m’entraîner. Et c’est tout.

C’est une période très difficile pour un boxeur ?

Ça n’a pas été si difficile que ça, car j’aime bien me retrouver seul et me concentrer sur moi-même. Je n’aurais pas pu me préparer à Monaco pour ce combat. Car en principauté, il y a ma famille et mes amis. Et je ne peux pas sortir au restaurant avec eux et être prêt pour ce genre de combat. C’est impossible. Alors que seul aux Canaries, j’ai été focalisé tous les jours de ma vie sur cette échéance. Et sur rien d’autre.

« En mars 2021, j’ai participé à un tournoi en Espagne. Au premier tour, j’ai rencontré Delante Johnson, un Américain champion du monde. Sur le papier, les États-Unis contre Monaco, tout le monde pensait que c’était plié. Mais j’ai battu Delante Johnson. Du coup, à partir de là, les regards  se sont posés sur moi, et on m’a vu autrement, surtout du côté des États-Unis »

Hugo Micallef

C’est pour ça que vous avez décidé de partir vivre aux Canaries, en 2020, il y a très exactement quatorze mois ?

J’avais un très bon entraîneur, un Cubain qui s’appelle Juan Gonzalez. Mais après cinq ans passés avec lui, je voyais mes limites. Je commençais à stagner. Du coup, j’en ai parlé avec mon manager, qui m’a mis en rapport avec celui qui est devenu mon nouvel entraîneur, l’Espagnol Carlos Formento. Je suis allé passer une semaine de test en Espagne, et on s’est tout de suite très bien entendu. J’ai donc décidé de rester sur place.

Carlos Formento, c’est quel genre d’entraîneur ?

Carlos Formento est un entraîneur paternaliste. Il me tire vers le haut, il sait me dire ce qui ne va pas, mais il m’encourage toujours. Pendant un combat, il sait tout de suite réagir, s’adapter et me dire quelle stratégie adopter. Il est très bon sur ce plan-là.

Qu’est-ce qui différencie un combat professionnel d’un combat amateur ?

Ce qui change le plus, c’est le format des combats. Pour mon premier combat chez les professionnels, j’ai boxé pendant quatre rounds de trois minutes, mais ça peut aller jusqu’à douze rounds de trois minutes. Alors qu’en boxe olympique, les combats durent trois rounds de trois minutes. Donc le rythme est plus rapide, les gants sont plus gros, et on ne cherche pas forcément le KO, mais plutôt à porter un grand nombre de coups à son adversaire.

Et chez les professionnels ?

Chez les professionnels, les rafales de coups ne fonctionnent pas. Il faut miser sur les touches appuyées qui ont un impact sur l’adversaire. Par exemple, un coup au niveau du plexus ou du foie permet de marquer des points. Donc on recherche beaucoup plus l’efficacité que le nombre de coups portés. Ce qui explique que chez les professionnels, le rythme est beaucoup plus posé, car on cherche à porter le bon coup, au bon endroit. Par contre, les coups font plus mal, parce que les gants sont plus petits.

Dans la boxe, il y a aussi beaucoup de stratégie : quelle était votre stratégie face à l’Argentin Ezequiel Gregores ?

Avec mon équipe, nous avons eu le temps de visionner beaucoup de vidéos de mon adversaire, l’Argentin Ezequiel Gregores. On savait que c’était un boxeur dur au mal, donc pas le genre à mettre un genou à terre. C’est quelqu’un qui envoie des coups très larges, et qui essaie toujours de toucher durement son adversaire. Donc quand je suis monté sur le ring, j’avais une stratégie très précise : je savais quoi faire du premier au dernier round. Sur un ring, je suis très cérébral. À chaque round, je retourne dans mon coin, et, avec mon entraîneur, on rectifie la stratégie en temps réel, si c’est nécessaire.

© Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo.

« Mon contrat de cinq ans avec Top Rank Boxing prévoit des combats en Europe et aux États-Unis. Nous avons aussi l’ambition de boxer un jour à Monaco, dans une grande soirée organisée par Top Rank. C’est le but ultime. Idéalement, ça serait pour mon championnat du monde »

Hugo Micallef

L’objectif final, c’est un titre de champion du monde : comment l’atteindre ?

Pour devenir champion du monde, je dois petit à petit monter dans les classements en remportant des combats. Gagner un titre, comme par exemple une ceinture intercontinentale, permet aussi de faire un bond dans les classements. Le champion du monde en titre, c’est l’Écossais Josh Taylor : il a remporté les ceintures de toutes les fédérations de boxe. Mon objectif, c’est d’abord d’être champion du monde dans une fédération. Et ensuite, d’unifier ce titre, en remportant les ceintures de champion du monde dans les autres fédérations.

Il n’y a jamais eu de boxeur monégasque champion du monde ?

Non, il n’y a jamais eu de boxeur monégasque champion du monde. La page est blanche. Et j’ai très envie de l’écrire.

Vous n’avez pas été qualifié pour les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo ?

J’ai participé aux qualifications pour les JO de Tokyo qui ont débuté en mars 2020, à Londres. J’ai gagné mon premier combat contre un Serbe. Le lendemain, je devais rencontrer le champion du monde anglais, Pat McCormack. Il est considéré comme l’un des meilleurs boxeurs, toutes catégories confondues. Je le savais très bien, car en 2018, malgré un beau combat, j’avais perdu contre lui aux points. Mais finalement, à cause de la pandémie de Covid-19, la compétition s’est arrêtée le soir de ma victoire contre ce boxeur serbe.

« Pour mon premier combat chez les professionnels, j’étais très heureux. Il n’y avait que de la joie qui a brûlé en moi du début du camp d’entraînement, jusqu’à la dernière seconde de ce combat. Quand je suis monté sur le ring, j’étais tout simplement content : ma famille et mes amis étaient dans le public. C’était parfait »

Hugo Micallef

Que s’est-il passé, ensuite ?

Le combat contre McCormack a été fixé à mars 2021, à Paris. Mais j’ai perdu. Je n’ai rien pu faire. Il a été meilleur que moi. Sur mes 129 combats, c’était la première fois où je tombais sur un os. McCormack avait encore progressé, et aucune des quatre ou cinq stratégies que nous avions prévues n’ont fonctionné contre lui.

Du coup, vous visez les prochains JO, c’est-à-dire Paris 2024 ?

Comme je ne me suis pas qualifié pour les JO de Tokyo, Paris 2024 est un autre objectif. Même en étant devenu boxeur professionnel, j’ai la possibilité de participer aux JO, si j’ai fait moins de 15 combats chez les professionnels. Donc, d’ici trois ans, je ferai en sorte d’avoir fait moins de 15 combats, pour essayer de me qualifier pour Paris 2024.

À moyen terme, quel est votre prochain objectif ?

Je dois remonter sur le ring en décembre 2021 en France, pendant une soirée organisée autour du prochain combat de Tony Yoka. Je ne sais pas encore contre qui. Pour le moment, j’attends que la date soit confirmée.

1) En 2019, les boxeurs Hugo Santillan (23 ans, Argentine), Maxim Dadashev (28 ans, Russie) et Patrick Day (27 ans, États-Unis) sont morts des suites d’un combat. Entre 2000 et 2021, 24 décès ont été décomptés.

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