dimanche 2 avril 2023
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La dyslexie en cinq questions-réponses

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Si elle est relativement fréquente, la dyslexie n’en reste pas moins assez méconnue. Monaco Hebdo fait le point en cinq questions, et autant de réponses, sur ce trouble de l’apprentissage qui touche 5 à 15 % de la population en France.

Qu’est-ce que la dyslexie ?

La dyslexie est un trouble de la lecture marqué par un certain nombre de difficultés rencontrées face à un texte rédigé : des erreurs d’identification des lettres, des confusions auditives entre des sons et des mots proches, des omissions auditives, des inversions, ou des ajouts de lettres à l’intérieur des mots, des confusions visuelles entre lettres, syllabes ou mots similaires, ou encore des soucis de mémorisation d’éléments lus. Il s’agit d’un trouble neurodéveloppemental inné : celui-ci est présent chez l’enfant depuis la naissance. Mais les parents, et l’entourage, ne commencent à en prendre conscience que lorsque celui-ci débute l’apprentissage de la lecture, en général à 6 ou 7 ans, pour un diagnostic véritablement posé à 7 ou 8 ans. Il se développe sans déficience mentale, problème psychiatrique, ou problème sensoriel. La dyslexie peut être accompagnée d’autres troubles dits « dys », comme la dysorthographie (trouble de l’expression écrite) ou la dysgraphie (trouble de l’écriture).

Quelles sont les conséquences de la dyslexie ?

Non prise en charge, la dyslexie peut avoir d’importantes conséquences sur la scolarité. Les difficultés de lecture peuvent amener à mal comprendre les énoncés et les consignes, puis à une situation d’échec scolaire, voire à une interruption de la scolarité, et à une fragilisation psychologique, avec une baisse de l’estime de soi. Certaines langues peuvent aussi être plus difficiles à apprendre, et notamment les moins transparentes et intuitives, comme celles dont les lettres se prononcent de façon différente en fonction des mots. Au quotidien, en cas de troubles « multi-dys », les cahiers peuvent aussi être mal tenus, illisibles, et incompréhensibles. Et les difficultés peuvent aussi se retrouver à la maison, avec des devoirs mal faits, et une incompréhension de la part des parents. Enfin, l’enfant peut être victime de glottophobie, c’est-à-dire d’exclusion ou de stigmatisation pour des raisons linguistiques, et de maîtrise du langage.

La dyslexie peut être accompagnée d’autres troubles dits « dys », comme la dysorthographie (trouble de l’expression écrite) ou la dysgraphie (trouble de l’écriture)

Quelle est l’origine de la dyslexie ?

Si l’enfant « naît dyslexique », il est important de remarquer que la moitié des personnes atteintes de ce trouble présentent des antécédents familiaux. Des recherches sont donc en cours pour identifier les gènes impliqués dans la transmission de la dyslexie. Cette dernière concernerait entre 5 et 15 % des enfants, majoritairement des garçons, et de tous les milieux sociaux — les enfants monégasques ou résidents de la principauté ne sont donc pas moins concernés que les autres. Néanmoins, le milieu social impacte très nettement la prise en charge de ce trouble : on peut en effet affirmer que tout trouble d’apprentissage s’aggrave dans les milieux les moins favorisés.

Reste-t-on dyslexique toute sa vie ?

La fragilité créée par la dyslexie reste lorsque l’enfant grandit et même à l’âge adulte, mais elle peut être compensée. Un enfant dyslexique qui met en place des outils pour l’aider à mieux lire n’aura donc, plus tard, pas plus de difficultés professionnelles qu’un autre. Grande carrière et dyslexie ne sont pas incompatibles, comme l’ont prouvé Bill Gates, Richard Branson et John Fitzgerald Kennedy (1917-1963).

En général, au moins deux séances hebdomadaires sont programmées, pendant 12 à 18 mois, avec un suivi sur la durée ensuite. Il est aussi important d’établir un lien avec le travail réalisé par l’équipe enseignante pour gagner en efficacité, et ainsi de bénéficier d’un bilan pluridisciplinaire

Comment prendre en charge la dyslexie ?

La prise en charge de la dyslexie, reconnue comme un handicap par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1993, débute, le plus souvent, par la réalisation d’un bilan orthophonique. Ce document permet d’évaluer la sévérité de ce trouble, et le nombre de séances par semaine nécessaires pour le soigner. En général, au moins deux séances hebdomadaires sont programmées, pendant 12 à 18 mois, avec un suivi sur la durée ensuite. Il est aussi important d’établir un lien avec le travail réalisé par l’équipe enseignante pour gagner en efficacité, et ainsi de bénéficier d’un bilan pluridisciplinaire, permettant d’exclure des troubles associés, et d’affiner le diagnostic et la prise en charge (ergothérapie, psychomotricité, orthoptie, psychologie…). Cette approche multiple constitue, par ailleurs, l’une des évolutions les plus récentes dans la prise en charge de la dyslexie. Le suivi par un neuropsychologue n’est nécessaire que dans les cas les plus sévères, si des questions sur le niveau de langage oral, sur l’attention ou les capacités de raisonnement apparaissent. Mais cela reste l’exception, et non la règle.

Pour revenir au début de notre dossier consacré aux troubles DYS à Monaco, cliquez ici.

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