vendredi 26 avril 2024
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COVID-19 : à Monaco, le principe de précaution prévaut

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Alors que les acteurs économiques monégasques ont parfois reproché au gouvernement princier d’avoir adopté des mesures sanitaires plus strictes et contraignantes que dans les pays voisins, force est de constater qu’aujourd’hui la tendance s’est quelque peu inversée.

En principauté, point de fermetures anticipées des bars et restaurants, point de fermeture des salles de sport, ni de port du masque obligatoire dans toute la ville… Ce qui laisse à penser que, même si le virus circule de manière active à Monaco, il circule moins qu’ailleurs, et que les mesures prises au moment du déconfinement y sont sans doute contribuées. Le conseiller-ministre aux affaires sociales et à la santé, Didier Gamerdinger, a d’ailleurs reconnu fin septembre 2020 dans nos colonnes « réinterroger sans cesse nos protocoles sanitaires et nos mesures ». Avec toujours le même leitmotiv : que celles-ci soient « nécessaires et proportionnées ». « Une mesure générale n’est pas forcément proportionnée si une mesure plus adaptée répond au besoin de sécurité sanitaire », nous indiquait-il pour justifier la décision du gouvernement de ne pas étendre le port du masque obligatoire à l’ensemble de la principauté. Une mesure qu’il considérait par ailleurs comme « une atteinte à la liberté individuelle ».

« Attentif »

Toutes les mesures sanitaires prises par l’État sont-elles pour autant justifiées alors que la propagation du virus et le nombre de décès restent relativement faibles à Monaco (4 décès depuis le début de la crise sanitaire) ? Pour Didier Gamerdinger, le principe de précaution doit prévaloir face à un virus qui n’a pas encore révélé tous ses secrets. « Il faut être extrêmement prudent. Oui, le virus a peu d’effet sur les plus jeunes, c’est incontestable. En revanche, il en a beaucoup plus sur les personnes plus âgées ou à comorbidité. Moi, je ne veux pas prendre le risque d’exposer les personnes âgées », justifie-t-il. Avant d’ajouter : « Je comprends que ce soit une contrainte, mais cette contrainte c’est la manifestation d’une solidarité entre nous tous, et d’une solidarité intergénérationnelle. Je dis aux jeunes de porter un masque parce que finalement eux n’ont pas grand risque mais le souci, c’est que s’ils sont positifs et asymptomatiques, ils vont contaminer leurs parents, leurs grands-parents… et c’est là que ça va se compliquer. Il faut donc être extrêmement mobilisé ». Et s’il estime que la communauté médicale est aujourd’hui mieux armée face au Covid-19 grâce à une meilleure connaissance du virus, le ministre de la santé rappelle qu’actuellement « le traitement absolu n’existe pas ». « L’exposition aux risques est toujours là. Je suis extrêmement attentif à éviter d’exposer nos aînés ou les personnes à comorbidité. Oui, c’est une contrainte, mais c’est une contrainte qui de notre point de vue est nécessaire », insiste-t-il. Avant de conclure : « En France, il y a quand même eu plus de 30 000 morts ».

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