vendredi 29 mars 2024
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Pierre Rondeau : « Le foot, ce n’est pas le monde des Bisounours »

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Alors que la finale de la Coupe du monde aura lieu le 15 juillet, l’économie du football pourrait-elle s’effondrer ? Co-auteur de Le foot va t-il exploser ? (1) avec Richard Bouigue, l’économiste du sport, Pierre Rondeau, explique à Monaco Hebdo pourquoi il estime que le risque d’une « bulle footbalistique » est bien réel. Interview. 

L’origine de ce livre ?

Notre réflexion remonte à l’été 2017, lorsque Neymar a été annoncé au Paris Saint-Germain (PSG). Notre objectif, c’était de sortir du discours entendu alors un peu partout à l’époque, disant que ce transfert, c’était « merveilleux » et vraiment « génial ». Une presse dithyrambique parlait uniquement de l’attractivité de la France et de la chance d’avoir une telle star mondiale en Ligue 1 (L1). De l’autre côté, on a entendu un discours, un peu poujadiste, expliquant que c’était honteux d’avoir un joueur payé si cher. Et que, comme tous les joueurs de foot sont des millionnaires, il faudrait arrêter de les payer autant.

Ce que vous avez cherché à montrer avec ce livre ?

Entre ces deux points de vue très radicaux, nous avons voulu démontrer que le football n’est pas une économie pérenne. Et que les footballeurs ne sont pas que des millionnaires en short, sous-qualifiés, sous-diplômés, qui passent leur temps à taper dans un ballon et qui deviennent des rentiers à la fin de leur carrière.

Vraiment ?

La majorité des footballeurs ne s’appellent pas Messi ou Ronaldo. Tous ne gagnent pas plus de 10 millions d’euros par an. Il y a, au contraire, de très fortes inégalités et une véritable précarité. Il faut ajouter à cela un faible temps de carrière à haut niveau, estimé à 4 ans. Enfin, tous sont loin d’avoir obtenus des diplômes suffisants pour trouver un emploi une fois leur carrière de footballeur terminée.

 

« Nous avons voulu démontrer que le football n’est pas une économie pérenne. Et que les footballeurs ne sont pas que des millionnaires en short, sous-qualifiés, sous-diplômés, qui passent leur temps à taper dans un ballon et qui deviennent des rentiers à la fin de leur carrière »

 

Qu’est-ce qui ne fonctionne plus, aujourd’hui ?

Le business-model a changé. Avant, l’essentiel des recettes pour les clubs de football provenait de la billetterie, des sponsors et des subventions publiques. Depuis les années 1990 et 2 000, et encore plus depuis 2010, le business-model dépend des télévisions. Aujourd’hui, les clubs basent 50 à 60 % de leurs budgets sur les droits télévisuels.

C’est une stratégie risquée ?

À plus ou moins long terme, c’est une stratégie extrêmement risquée. Car le jour où les chaînes de télévision refuseront de payer plus d’un milliard d’euros pour diffuser du football, les clubs qui auront signé des contrats avec des joueurs sur 4 ou 5 ans, ne pourront plus faire face financièrement. Et puis, rien n’assure que le téléspectateur acceptera de payer toujours plus pour voir du football.

Vraiment ?

Mediapro, groupe espagnol fondé par Jaume Roures, a acquis les droits télévisuels pour les meilleures affiches du championnat de France de L1 pour la période 2020-2024. Ce nouveau contrat s’élève à 1,153 milliard d’euros par an, en hausse de plus de 60 % par rapport à la période précédente. Du coup, le consommateur devra sans doute payer encore un peu plus cher s’il souhaite voir du football.

Pourquoi ?

Parce qu’il va sans doute devoir cumuler les abonnements à beIN Sports, à SFR Sport et à Mediapro. Va-t-il rester abonné à Canal+, opérateur historique du football français depuis 1984, qui, sauf accord avec Mediapro, ne devrait plus diffuser de matchs de L1 à partir de 2020 ? Pour regarder du foot à la télévision, en 2020, il faudra peut-être débourser, en France et à Monaco, 60 à 70 euros par mois. Soit entre 720 et 840 euros par an.

C’est trop ?

C’est une somme suffisante pour faire naître un risque réel. On pourrait alors voir le téléspectateur refuser de payer autant et se tourner vers des moyens illégaux, comme la diffusion de matches en direct et en streaming sur internet. Il y a aussi la solution des abonnements mutualisés ou le visionnage de matches dans des bars. En tout cas, tout cela, engendrera des pertes pour les chaînes de télévision.

Avec quelles conséquences ?

L’opérateur de télévision pourrait alors ne plus rentrer dans ses frais et demander à ce que son contrat soit revu à la baisse. Il y a aussi un risque de faillite. D’ailleurs, c’est déjà arrivé en Angleterre, dans les années 2 000, avec la chaine de télévision payante ITV Digital. En France, beIN Sports a déjà accumulé plus d’un milliard d’euros de pertes depuis son lancement en 2012, et Canal+ va mal et perd des abonnés depuis sa reprise par Bolloré.

 

« Le jour où les chaînes de télévision refuseront de payer plus d’un milliard d’euros pour diffuser du football, les clubs qui auront signé des contrats avec des joueurs sur 4 ou 5 ans, ne pourront plus faire face financièrement »

 

Mediapro a annoncé qu’ils allaient créer une nouvelle chaîne pour diffuser les matchs qu’ils ont acheté pour la période 2020-2024 ?

Comptablement, pour que leur chaîne soit à l’équilibre, il faudrait qu’elle séduise 7 millions d’abonnés à 15 euros par mois. Sauf qu’aujourd’hui, Canal+ c’est 6 millions d’abonnés et beIN Sports c’est 3,5 millions d’abonnés. Personne n’a réussi à atteindre la barre des 7 millions d’abonnés. Donc, ce marché n’est même pas rentable.

En juin 2018, un sondage YouGov pour le magazine Capital, dit que seulement 8 % des Français se disent prêts à souscrire à la future offre de Mediapro et payer 25 euros pour voir les matchs de L1 ?

Il y a un risque que le consommateur se sente lésé et décide d’arrêter de payer pour voir du football à la télévision. Surtout qu’avec l’arrivée de grands joueurs dans le championnat de France, l’équilibre sportif tend à disparaître. On le voit avec le PSG qui domine tellement la L1, qu’il n’y a plus aucun suspens.

Et ailleurs, dans les autres championnat européens ?

C’est la même chose en Italie, en Allemagne, en Espagne ou en Ligue des Champions. Ce sont toujours les mêmes clubs qui sont devant. Du coup, quel serait l’intérêt du consommateur à s’abonner à une chaîne payante, alors que, dès le mois de décembre, on sait qui sera champion de France ?

Dans votre livre, vous parlez aussi de régulation, de redistribution et de justice sociale ?

Pour mettre à mal cette inégalité sportive, il faut renforcer la solidarité entre les clubs, la solidarité entre les footballeurs, avec le “salary cap” [plafond salarial — N.D.L.R.], la contribution Coubertobin ou encore la redistribution égalitaire des droits télévisuels. Il existe beaucoup d’outils économiques pour éviter la « télédépendance » et la baisse de l’intensité compétitive entre les clubs.

L’UEFA va renforcer le fair-play financier pour la saison 2018-2019, avec un contrôle de la balance des transferts, des ventes de joueurs plus encadrées, les comptes des clubs publiés, une transparence sur les commissions d’agents et l’endettement des clubs placé sous surveillance : ça vous rassure ?

Totalement. Je suis très content de cette série de décisions qui ne font que confirmer ce que nous disons dans ce livre. Cette régulation, qu’elle passe par une autorité politique ou par une auto-régulation des instances, il faut y venir. Le football est devenu le chantre du libéralisme dérégulé à l’extrême et autogéré. Ce type de libéralisme provoque des défaillances.

En fait, vous êtes contre l’économie de marché !

Nous ne sommes pas contre le marché. Nous ne sommes pas marxistes. Nous disons seulement que, comme ce type de libéralisme provoque des défaillances, il y a une nécessité de régulation. L’UEFA qui a imposé ce type de marché s’aperçoit que cela crée des problématiques, tant sur le plan comptable que sur le plan sportif. Du coup, l’UEFA a imposé le fair-play financier, qu’elle renforce encore aujourd’hui.

En revanche, une Coupe du monde de foot, ça génère beaucoup d’argent ?

Ça génère beaucoup d’argent pour la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). On peut ensuite se poser la question de la redistribution vers le football amateur et la solidarité. La FIFA a évoqué l’idée, en avril 2018, de remplacer la Coupe des Confédérations par une Coupe du monde des clubs. C’est-à-dire une compétition rivale de la Ligue des Champions, organisée par l’Union des Associations Européennes de Football (UEFA). Et ce, alors que la FIFA, c’est en quelque sorte la maison-mère de la FIFA.

Pourquoi cette décision de la part de la FIFA ?

Parce que la FIFA a très bien compris que les fans et l’audimat ne seront plus en Europe, mais en Asie, notamment en Chine et en Inde. La FIFA a donc décidé de se mondialiser, en profitant de la force sportive des grands clubs européens. D’ici 2030-2040, la Chine va devenir l’eldorado du football.

La réaction de l’UEFA face à cette idée de la FIFA ?

L’UEFA a décidé de renforcer sa régulation avec pour objectif de renforcer l’équité sportive et le suspens. Et refaire de nouveau une Ligue des Champions comme dans les années 1980-1990, avec beaucoup de clubs des pays de l’est et du nord, comme le Celtic de Glasgow, l’Etoile Rouge de Belgrade. Des clubs qui parvenaient alors à se qualifier pour jouer les phases finales de cette compétition.

Comment expliquer le succès, presque garanti à chaque édition, d’une Coupe du monde ?

La Coupe du monde marche parce qu’il y a de l’intensité et du suspens. Ce qui s’explique car les équipes nationales sont puissantes par le prisme sportif, alors que les meilleurs clubs européens ne le sont que par le prisme de l’argent. C’est pour ça que la FIFA génère de l’argent. Du coup, l’UEFA souhaite faire pareil : renforcer la compétition et le suspens, pour générer de l’audimat, des droits télévisuels, des rentrées publicitaires et donc, de l’argent.

Cela peut générer encore plus d’argent ?

La dotation prévue par la FIFA pour la Coupe du monde des clubs, c’est 1,9 milliard d’euros pour12 clubs européens. Alors que la Ligue des Champions, c’est 1,3 milliard en faveur de 32 clubs européens. Donc les 12 clubs européens qui auront la chance de jouer ces deux compétitions deviendront encore bien plus riches que tous les autres.

C’est vrai que la valeur des joueurs de football ne dépend plus uniquement de leurs performances sportives sur le terrain ?

En faisant des études, on s’est aperçu que la corrélation entre performances et salaires représente 51 %. Donc, 49 % de la rémunération dépend de critères extra-sportifs.

Lesquels ?

La beauté. Plus un joueur est considéré comme beau et plus sa rémunération augmente. D’ailleurs, ce critère est aussi vrai, plus généralement, dans le marché du travail. Il y a aussi la notoriété, avec son degré d’audience notamment sur les réseaux sociaux ou dans la presse sportive ou généraliste, peu importe.

Mais plus un joueur est doué sportivement, plus sa notoriété et son salaire seront grands ?

Il y a aussi une corrélation assez importante entre rémunération et irrégularité. Plus un joueur sera irrégulier, mieux il sera payé. Un joueur qui sera noté 8/10 et le match suivant 2/10 aura un écart type de 8. Mais il aura été remarqué deux fois : une pour son très bon match et une autre pour son très mauvais match. Alors que la performance d’un joueur qui aurait enchaîné deux matchs avec une note de 5/10, et donc un écart type de 0, risque de passer inaperçu.

Si rien ne change, certains clubs risquent la faillite ?

Il y a des risques pour les clubs qui sont très dépendants des revenus des droits télévisuels, comme Amiens par exemple. Ce n’est pas le cas du PSG, qui bénéficie de sommes d’argent venues de sources différentes. Mais si un opérateur de télévision fait faillite, cela peut occasionner pour certains clubs une perte de 30 à 50 %. Ce qui peut être catastrophique.

L’AS Monaco serait en danger ?

Pas forcément, car les droits télévisuels de Monaco sont plutôt faibles par rapport à leur budget annuel estimé à 150 millions environ. Il faut savoir que pour établir le montant des droits télévisuels, le calcul est fait sur la performance sportive et sur la notoriété. Or, Monaco est moins connu que Lyon, Paris ou Marseille. De plus, le stade Louis II est peu rempli. Du coup, l’AS Monaco n’aura pas les 50 millions que le PSG obtient chaque année. Lors de la saison 2013-2014, lorsque Monaco a terminé second avec Claudio Ranieri comme entraîneur, ils n’ont obtenu “que” 29 millions de droits télévisuels. En 2016-2017, alors que Monaco est champion de France, en finissant deuxième le PSG a encaissé 49 millions. Car il n’y a pas que la performance de la saison qui est jugée et beaucoup d’autres critères entrent en ligne de compte.

Monaco n’a donc pas trop à s’inquiéter ?

Par rapport aux 19 autres clubs de L1, Monaco dispose d’un avantage avec sa fiscalité. L’ASM dispose aussi d’un investisseur stable. De plus, avec la confirmation de l’arrivée de Mediapro et l’augmentation des droits télévisuels à partir de 2020, cela accentue encore l’attractivité de ce club. Ensuite, la politique de vente avec forte plus-value de jeunes joueurs monégasques marche très bien pour le moment. Mais cette politique d’élevage de footballeurs reste très aléatoire.

On vous a accusé de souhaiter que le modèle économique explose ?

C’est faux. J’aime le football et je n’ai aucune envie que son modèle économique n’explose. Je souhaite qu’une régulation pérenne soit trouvée pour éviter que cette bulle n’implose. Car, si rien n’est fait, il y a un sérieux risque.

Vous pensez vraiment que les acteurs du monde du football vont accepter une régulation ?

Il faut vraiment que les gens comprennent qu’il ne s’agit pas d’un débat politique ou idéologique. Et que cette régulation sera de toute façon nécessaire. On ne peut pas continuer comme ça, indéfiniment.

Pourquoi le football est-il plus critiqué que la Formule 1 (F1) ou le cinéma, qui génèrent aussi beaucoup d’argent ?

En mai 2018, j’ai fait un débat avec Pascal Boniface, directeur de l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS) qui avait donné une explication à laquelle j’adhère totalement : le football est plus critiqué que la F1 ou le cinéma, parce que les gens estiment que c’est une activité facile. Facile à comprendre, facile à pratiquer. Alors que la F1 est vue comme un sport complexe, dans lequel on risque sa vie. Le golf est aussi envisagé comme un sport très difficile. Même chose avec le métier d’acteur. Du coup, les hautes rémunérations sont mieux acceptées. Alors que les footballeurs sont souvent vus comme des personnes plus limitées, qui ont parfois du mal à s’exprimer devant les caméras. Notamment par rapport à un tennisman comme Roger Federer, dont le niveau de langage est jugé comme très bon.

Mais il y a un fond de vérité, non ?

Oui, il y a un fond de vérité qui s’explique socialement. Indéniablement, les footballeurs n’ont pas le capital culturel qu’ont d’autres sportifs. Pour reprendre les travaux du sociologue du sport Stéphane Beaud, les footballeurs sortent du cursus scolaire dès l’âge de 13 ans. Ils sont donc coupés du monde et n’ont pas accès au bagage intellectuel diplômant auquel peut avoir accès un Monégasque, un Français ou un Italien lambda. L’origine sociale des footballeurs, c’est essentiellement des milieux sociaux populaires, des classes précaires qui n’ont pas le même capital culturel que les gens qui ont pratiqué le tennis ou le golf et qui ont un capital culturel plus élevé. Donc tout cela s’explique sociologiquement. Un tennisman ou un golfeur dégagent une respectabilité que ne dégage pas un footballeur.

Vos propositions les plus urgentes pour éviter l’implosion économique du football ?

Il faut renforcer la solidarité entre les footballeurs très riches et les autres, les professionnels et les amateurs. Car le football amateur est de plus en plus délaissé au profit du football professionnel. On pourrait imaginer un fonds de développement et de redistribution en faveur des sportifs et des sportives professionnels et amateurs. Ce fonds serait financé par la contribution Coubertobin et une taxe sur le luxe.

 

« La politique de vente avec forte plus-value de jeunes joueurs monégasques marche très bien, pour le moment. Mais cette politique d’élevage de footballeurs reste très aléatoire »

 

Qu’entendez-vous par une taxe Coubertobin ?

Il s’agirait d’une taxe sur l’ensemble des transferts. Cette taxe serait quelque chose qui réunirait le baron Pierre de Coubertin (1863-1937) et l’économiste américain James Tobin (1918-2002). Il s’agit d’une taxe extrêmement faible, donc pas du 5, 15 ou 20 %, comme le souhaitait le député de la France Insoumise François Ruffin. Nous, ce serait plutôt une taxation de l’ordre de 1 % sur l’ensemble des transferts internationaux. Cette taxe serait dégressive par rapport à l’âge, avec un montant confiscatoire pour tous les joueurs de 16 à 18 ans.

Quelle autre mesure vous semble prioritaire ?

La redistribution des droits télévisuels. Par exemple, en Angleterre, l’écart de redistribution entre le premier et le dernier du championnat est seulement de 1,4. Avec seulement 1,4 fois plus d’argent que le dernier, le premier n’écrase pas tous les autres clubs. En France, en moyenne, le premier a 3,4 fois plus que le dernier. Il serait facile de mettre en place un système de partage à l’anglaise, avec un écart compris entre 1 et 1,5. Cette mesure serait d’autant plus facile à mettre en place, qu’à partir de 2020 le montant des droits télévisés augmentera.

Vous suggérez aussi de plafonner les salaires des footballeurs ?

Nous proposons un plafonnement souple. Si le marché permet de payer un joueur 1 ou 2 millions par mois, pourquoi pas ? Mais dès que le salaire dépasse un certain seuil, on peut continuer à gagner plus, mais on paie une taxe sur ce salaire supplémentaire. Cette taxe viendrait alimenter le fonds de développement et de redistribution.

Vous souhaitez que les périodes de transferts soient harmonisées, pour éviter qu’un joueur puisse évoluer dans deux championnats différents ?

Absolument. Comme font les Anglais pour cette saison 2018-2019, le mercato se termine le jour où reprend le championnat. En France, les clubs peuvent continuer à recruter six jours au mois d’août après le début du championnat. Ce qui peut occasionner des ventes surévaluées. En effet, si un club perd un joueur sur blessure, les autres clubs lui vendront plus cher, car ils savent que c’est un besoin absolu. Il faut harmoniser ce que font les Anglais à l’échelle européenne, voire mondiale.

Vous avez le sentiment d’être vraiment écouté ?

Tous les retours ne sont pas positifs, mais on est écouté. L’Union Nationale des Footballeurs Professionnels (UNFP) français m’a invité pour débattre autour de ce livre. On n’est pas là pour imposer quoi que ce soit. Notre objectif, c’est de décrire la réalité économique et sociale, et de faire avancer les choses autour d’un débat par la suite. Le foot, ce n’est pas le monde des Bisounours. Il y a de la précarité, il y a des inégalités et il y a même un mal-être chez certains footballeurs.

 

1) Le foot va t-il exploser ? de Richard Bouigue et Pierre Rondeau (L’Aube), 120 pages, 14 euros.
2) En Italie, la Serie A a rompu son accord avec Mediapro. Les droits télévisuels ont été cédés à Sky et Perform. Mais alors que la Serie A visait au moins 1 milliard d’euros par saison, elle devra se contenter de 973 millions, contre 943 millions auparavant. Une faible progression, donc. Sky et Perform travaillent sur un accord pour éviter de faire payer deux abonnements aux amateurs de football italien.