jeudi 28 mars 2024
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« J’attends une meilleure cohésion dans l’équipe »

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Intronisé en mai dernier, Claudio Ranieri lutte actuellement pour installer l’AS Monaco au sommet de la Ligue 2 et retrouver l’élite en fin de saison. Pour Monaco Hebdo, le Mister revient sur la première partie de saison de l’ASM.

Propos recueillis par Sabrina Bonarrigo et Romain Chardan.

Monaco Hebdo : Quel bilan tirez-vous de cette première partie de saison ?
Claudio Ranieri : Le bilan est plutôt positif. Mais en bon perfectionniste que je suis, j’aurais aimé de meilleures performances. Que l’on engrange plus de points et que l’on montre plus de cohésion dans le groupe. Actuellement, j’estime que nous ne sommes pas encore véritablement une équipe. Quand je regarde d’autres équipes, je vois 11 joueurs soudés sur le terrain. Nous, nous n’en sommes pas encore là. Nous jouons en équipe par moments seulement. C’est surtout ce point que je veux améliorer. Avec autant de joueurs, il est difficile de créer une réelle cohésion de groupe. Mais avec le travail et le temps, nous y parviendrons.

M.H. : Comment avez-vous vécu les éliminations en Coupe de France et Coupe de la ligue ?
C.R. : Je les ai évidemment mal vécues car tout entraîneur cherche toujours la victoire. Mais dans le monde du football, ce ne sont pas forcément les meilleures équipes qui gagnent. Lorsque nous sommes arrivés aux penaltys contre Bourg-Péronnas, pour le sixième tireur, j’ai dû choisir un joueur blessé. Cela a joué en notre défaveur. (L’ASM a fini le match à 9 dont 2 blessés, Kurzawa et Germain, tous les changements ayant été effectués, N.D.L.R.).

M.H. : Finalement, n’est-ce pas un mal pour un bien car l’équipe peut ainsi se concentrer davantage sur le championnat ?
C.R. : Dans un sens oui. Mais étant donné que nous avons un gros effectif, avec de nombreux joueurs, on aurait pu tout à fait gagner ces deux coupes. Or nous n’en avons pas été capables. L’autre conséquence inévitable est qu’à présent certains joueurs seront beaucoup moins présents sur le terrain. Car en championnat, je ne peux pas systématiquement changer de joueurs et faire tourner l’effectif. Chaque entraîneur mise sur 14 ou 15 joueurs et ce sont toujours les mêmes qui jouent.

M.H. : Attendez-vous plus de la part de certains joueurs ?
C.R. : J’attends toujours plus de la part de mes joueurs. Je ne suis jamais satisfait de moi-même et c’est un peu la même logique pour mes joueurs. J’estime que certains d’entre eux doivent me donner plus car dans le passé, ils ont prouvé qu’ils pouvaient faire d’excellentes prestations.

M.H. : Quels sont les joueurs dont vous parlez ?
C.R. : Je ne donnerai évidemment pas de nom. Un entraîneur est comme un bon père de famille. Les reproches se font à la maison (rires)…

M.H. : Comment les joueurs vivent-ils la concurrence ?
C.R. : Les joueurs sont en effet très nombreux mais ils savent que je les prends tous en considération. Certains n’ont pas joué en début de saison mais sont sur le terrain aujourd’hui. Jusqu’à présent, cette concurrence a donc été bien vécue. Ce qui est primordial, c’est d’avoir une équipe soudée. Je comprends que certains joueurs puissent être tentés d’être un peu égoïstes, c’est humain. Mais je veux, pour ma part, des joueurs altruistes.

M.H. : Qu’attendez-vous de la seconde partie de saison ?
C.R. : J’attends de meilleures performances, des points, une meilleure cohésion dans l’équipe. Comme je dis souvent aux joueurs, aux yeux des autres, nous sommes l’équipe à battre. C’est pourquoi nous devons toujours être prêts et préparés à lutter contre ces équipes.

M.H. : Que pensez-vous de la Ligue 2 ?
C.R. : Je pense que la Ligue 2 est globalement sous-estimée. Or, il faut savoir que de nombreux observateurs italiens, espagnols ou anglais viennent voir la Ligue 2, justement parce qu’il y a des joueurs très intéressants. Le niveau général est en tout cas globalement satisfaisant.

M.H. : En quoi est-elle différente de la serie B (2ème division italienne) ?
C.R. : En Italie, nous avons une mentalité très tactique, très pragmatique, très pratique. En France, c’est plus un « football champagne », plus explosif. D’une certaine manière, le jeu italien peut donc être moins beau à voir.

M.H. : Vous avez commencé en 4-4-2 puis êtes passé en 4-3-3. Pourquoi ?
C.R. : J’ai constaté que nous prenions un peu trop de contres. En mettant un milieu de terrain supplémentaire, j’ai remarqué que l’équipe était mieux organisée, et que nous avions une meilleure assise défensive. Nous réussissons aussi à mieux ressortir le ballon. Mais ce changement tactique n’est pas un dogme. Dans le football, il n’y a rien de sûr et de gravé dans le marbre. C’est pourquoi il est possible que ça évolue.

M.H. : Y a-t-il des arrivées ou des départs à prévoir pour le mercato d’hiver ?
C.R. : Nous sommes toujours à la recherche de l’élément qui nous permettra de bonifier l’équipe. Est-ce que ce sera maintenant, en janvier ou au prochain championnat ? Nous verrons.

M.H. : Des noms ?
C.R. : Même sous la torture, je ne donnerai aucun nom (rires)…

M.H. : Sebastian Ribas n’a toujours pas joué en raison de sa blessure. Quand peut-on espérer le voir sur les terrains ?
C.R. : Il est encore blessé. Mais j’espère qu’il sera à nouveau disponible dès la nouvelle année.

M.H. : Où en sont les discussions avec David Beckham ?
C.R. : Je ne sais pas. Je suis le dernier à le savoir en réalité… Je n’ai personnellement jamais parlé à David Beckham.
Mais je serais évidemment très satisfait qu’il rejoigne l’équipe pour ses qualités humaines et professionnelles. Son expérience et sa passion pour le football seraient un point bénéfique pour nous. Sa venue dépendra de sa volonté, d’un accord financier évidemment et de toute une série d’autres facteurs.

M.H. : Sa femme par exemple ?
C.R. : Je n’ai pas à commenter ce point (rires)…

M.H. : Qu’allez vous faire pendant la trêve ?
C.R. : Je fais un saut à Rome puis à Londres et ensuite je reviens à Monaco.

M.H. : Quand vous serez à Londres, allez-vous assister au Boxing Day (le lendemain de Noël, des matchs sont disputés en Angleterre) ?
C.R. : Non car j’arrive sur place le 26 décembre au soir. Et eux jouent à 16h. Je ne verrai malheureusement aucun match.

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