Si les Red Bull de Max Verstappen et Sergio Pérez font figure de grands favoris pour le Grand Prix de Monaco 2023, le circuit urbain tortueux de la principauté peut toujours réserver des surprises. En difficulté depuis le début de la saison, Charles Leclerc et Ferrari pourraient tenter d’en profiter pour se relancer.
Qui succédera à Sergio Pérez, vainqueur du Grand Prix de Monaco en 2022 ? Comme chaque année, les pronostics vont bon train, alors que les premières courses de la saison ont permis de dégager une certaine hiérarchie dans le paddock. Si les Red Bull de Max Verstappen et Sergio Pérez s’avancent en grandissimes favoris de cette 80ème édition, tant leur domination est écrasante depuis le début du championnat, le circuit urbain de la principauté et ses marges de manœuvre étroites restent imprévisibles. Et il suffit parfois d’une erreur de pilotage ou d’une météo capricieuse pour ruiner les chances de l’un au profit de l’autre. Bien malin donc, celui qui pourra deviner qui de Verstappen, Pérez, Leclerc, Alonso ou Hamilton… remportera le 80ème Grand Prix de Monaco, dimanche 28 mai.
Les Red Bull intouchables ?
Quatre sur cinq. L’écurie Red Bull a démarré la saison sur les chapeaux de roues en plaçant ses deux pilotes aux deux premières places lors de 4 Grands Prix sur les cinq déjà disputés. Le dernier en date remonte au 7 mai 2023, à Miami. Ce jour-là, le champion du monde en titre Max Verstappen parti de la neuvième position sur la grille de départ avait signé une folle remontée pour s’imposer devant son coéquipier Sergio Pérez. Ce nouveau doublé, après ceux de Bahreïn, d’Arabie Saoudite et d’Azerbaïdjan, a offert un matelas confortable à l’écurie autrichienne en tête du classement des constructeurs avec 224 points au compteur. Soit 122 de plus que son dauphin, l’écurie Aston Martin (102 points), et 128 de plus que Mercedes, troisième. Forts de cette dynamique victorieuse et d’une monoplace ultra-performante, les deux pilotes Red Bull font logiquement figure de favoris pour ce 80ème Grand Prix de Monaco. D’autant plus que le « Taureau Rouge » reste sur deux succès consécutifs en principauté. Max Verstappen avait en effet raflé la mise en 2021, avant que son coéquipier mexicain ne l’imite un an plus tard [à ce sujet, lire notre article Grand Prix de Monaco 2022 : Pérez triomphe, Leclerc en colère]. Depuis la première manche de la saison à Bahreïn début mars, les deux pilotes ne cessent de se tirer la bourre, ce qui n’est pas sans conséquence sur leur relation. En Arabie Saoudite, quelques tensions étaient en effet apparues, vite balayées par le patron de l’écurie autrichienne, Christian Horner. « Ils sont libres [de se défier] jusqu’à ce que les intérêts de l’équipe — si vous êtes en compétition avec un concurrent — deviennent plus importants que les intérêts des pilotes. Mais pour l’instant, ils sont libres ». Avec 119 points dans son escarcelle, Max Verstappen, en quête d’un troisième sacre mondial à seulement 25 ans, devance d’une courte tête son partenaire mexicain (105 points) au classement. Mais Monaco pourrait bien rebattre les cartes.
Alonso et Hamilton en embuscade
À moins que l’inusable Fernando Alonso ne vienne jouer les trouble-fêtes. À bientôt 42 ans, le pilote espagnol, revenu en F1 en 2021 après deux années d’absence, réalise un début de saison tonitruant au volant de son Aston Martin. Auteur de 4 podiums en 5 courses, le Taureau des Asturies pointe pour le moment à la troisième place du championnat du monde (75 points). Des performances qui ne sont évidemment pas passées inaperçues dans le paddock : « Ça me surprend un peu que Fernando soit aussi à l’aise à cette place et qu’il n’ait pas d’opposants. Il est facilement troisième au classement, il termine troisième à toutes les courses avec facilité. Il tire vraiment 100 % des capacités de sa voiture, observe Franck Montagny. Fernando est revanchard. Le fait d’avoir été un peu « maltraité » chez Alpine lui donne une énergie, un boost incroyable. Il a une vie très atypique, dédiée entièrement à son sport, la Formule 1. On dit que le travail finit toujours par payer, et ce qui lui arrive aujourd’hui est totalement mérité. Monter sur les podiums à 41 ans, bravo ! ». Le double champion du monde peut-il alors s’imposer à nouveau en principauté, après ses victoires en 2007 et 2006 ? L’ancien pilote de F1, aujourd’hui consultant pour Canal +, veut y croire : « De ce que je peux ressentir dans le paddock, j’ai l’impression qu’Alonso mise tout sur Monaco. S’il y a bien une course où il a une opportunité de devancer les Red Bull, c’est Monaco. Je pense donc qu’ils [Aston Martin — NDLR] vont beaucoup travailler pour ce Grand Prix ». Autre outsider, Lewis Hamilton voudra briller sur un circuit mythique qu’il connaît comme sa poche, puisque le Britannique, aujourd’hui âgé de 38 ans, réside en principauté depuis 2012. Il visera, dimanche, un quatrième succès à Monaco après s’être déjà imposé en 2008, 2016 et 2019. Même si l’homme de tous les records en F1 (105 pole positions, 103 victoires et 192 podiums en carrière) a, comme son écurie Mercedes, un peu perdu de sa superbe depuis son dernier sacre mondial — le septième — en 2020, il demeure un concurrent redoutable pour les Red Bull. Hamilton est d’ailleurs le seul pilote, avec Alonso, à contester la suprématie de l’écurie autrichienne cette saison. Lors du Grand Prix d’Australie, le 2 avril dernier, il était en effet parvenu à monter sur la deuxième marche du podium au terme d’une course folle. Actuellement quatrième au classement des pilotes, Lewis Hamilton pourrait donc profiter du rendez-vous monégasque pour grapiller quelques points et ainsi, se rapprocher un peu plus de ses rivaux.
Leclerc et Ferrari à la relance
De leur côté, Charles Leclerc et Ferrari débarquent en principauté avec beaucoup moins de certitudes. Avec seulement 34 points pris en cinq Grands Prix, le pilote monégasque vit un début de saison cauchemardesque. Contraint à l’abandon à Bahreïn pour l’ouverture du championnat puis à Melbourne quelques semaines plus tard, Leclerc n’est monté qu’une seule fois sur le podium cette saison. C’était à Bakou le 30 avril 2023. Ce jour-là, le pilote de la Scuderia avait pris la troisième place du Grand Prix d’Azerbaïdjan derrière les deux Red Bull. Des résultats clairement en-deçà des attentes du vice-champion du monde, qui a vu ses principaux concurrents prendre une sérieuse avance au classement. Pire, Charles Leclerc a probablement même déjà dit adieu à ses espoirs de titre tant l’écart avec Verstappen semble irrémédiable. L’arrivée de son ancien mentor chez Sauber Frédéric Vasseur à la tête de l’équipe, en lieu et place de Mattia Binotto démissionnaire, laissait pourtant présager des jours meilleurs pour Ferrari, toujours à la recherche de son premier titre mondial chez les constructeurs depuis 2008 et chez les pilotes depuis 2007. Une éternité pour l’écurie italienne, habituée à truster les premières places. Mais les performances de la monoplace au cheval cabré déçoivent en course comme à Miami, où Charles Leclerc a souffert en milieu de peloton alors qu’il tentait de remonter au classement. Depuis, la Scuderia a mis les bouchées doubles pour apporter de profondes évolutions à la SF-23 qu’elle espérait pouvoir étrenner sur le circuit d’Imola à l’occasion du Grand Prix d’Émilie-Romagne. Malheureusement, l’annulation de la course en raison des fortes intempéries qui se sont abattues sur la région est venue contrecarrer ses plans. Résultat, l’écurie italienne s’avance en principauté sans grande certitude et avec un retard déjà conséquent au classement des constructeurs (quatrième, à 146 points du leader Red Bull). Car le coéquipier de Charles Leclerc, Carlos Sainz Jr., ne fait guère mieux en termes de résultats, alternant le bon et le moins bon pour occuper une décevante cinquième place au championnat (10 points d’avance sur Leclerc, septième). Pas vraiment favoris pour ce 80ème Grand Prix de Monaco, et sans grande pression sur les épaules, Charles Leclerc et Ferrari pourraient bien en profiter pour créer la surprise en principauté. D’autant plus que le pilote monégasque a souvent été très rapide à domicile signant la pole position à deux reprises en 2021 et 2022. Alors, cette année peut-elle être la bonne pour le Monégasque ? Réponse dimanche, aux alentours de 17 heures.
Classement 2023 des pilotes avant le Grand Prix de Monaco
1 Max Verstappen (HOL / Red Bull) 119 points
2 Sergio Pérez (MEX / Red Bull) 105 points
3 Fernando Alonso (ESP / Aston Martin) 75 points
4 Lewis Hamilton (GBR / Mercedes) 56 points
5 Carlos Sainz Jr. (ESP / Ferrari) 44 points
6 George Russell (GBR / Mercedes) 40 points
7 Charles Leclerc (MCO / Ferrari) 34 points
8 Lance Stroll (BEL-CAN /Aston Martin) 27 points
9 Lando Norris (GBR / McLaren) 10 points
10 Pierre Gasly (FRA / Alpine) 8 points
11 Nico Hülkenberg (ALL / Haas) 6 points
12 Esteban Ocon (FRA / Alpine) 6 points
13 Valtteri Bottas (FIN / Alfa Romeo) 4 points
14 Oscar Piastri (AUS / McLaren) 4 points
15 Guanyu Zhou (CHI / Alfa Romeo) 2 points
16 Yuki Tsunoda (JAP / Alpha Tauri) 2 points
17 Kevin Magnussen (DAN / Haas) 2 points
18 Alexander Albon (THAI / Williams) 1 points
19 Logan Sargeant (USA / Williams) 0 point
20 Nyck de Vries (HOL / Alpha Tauri) 0 point
Classement 2023 des constructeurs avant le Grand Prix de Monaco
1 Red Bull Racing 224 points
2 Aston Martin 102 points
3 Mercedes 96 points
4 Ferrari 78 points
5 McLaren 14 points
6 Alpine 14 points
7 Haas F1 Team 8 points
8 Alfa Romeo Racing 6 points
9 Alpha Tauri 2 points
10 Williams 1 point
80ème Grand Prix de Monaco : le programme
Jeudi 25 mai 2023
7h00 : fermeture du circuit
13h30 à 14h15 : Formule 3, séance d’essais + essais départ
15h00 à 15h45 : Formule 2, séance d’essais + essais départ
16h30 à 17h15 : Porsche Mobil 1 Supercup, séance d’essais
19h30 : ouverture du circuit
Vendredi 26 mai 2023
7h30 : fermeture du circuit
11h10 à 11h26 : Formule 3 (groupe A), qualifications
11h34 à 11h50 : Formule 3 (groupe B), qualifications
13h30 à 14h30 : Formule 1, essais libres 1
15h10 à 15h26 : Formule 2 (groupe A), qualifications
15h34 à 15h50 : Formule 2 (groupe B), qualifications
17h00 à 18h00 : Formule 1, essais libres 2
18h45 à 19h15 : Porsche Mobil 1 Supercup, qualifications
21h00 : ouverture du circuit
Samedi 27 mai 2023
7h00 : fermeture du circuit
11h00 à 11h45 : Formule 3, course sprint (23 tours ou 40 minutes + 1 tour)
12h30 à 13h30 : Formule 1, essais libres 3
14h15 à 15h05 : Formule 2, course sprint (30 tours ou 45 minutes + 1 tour)
16h00 à 17h00 : Formule 1, qualifications (Q1 – Q2 – Q3)
19h30 : ouverture du circuit
Dimanche 28 mai 2023
5h00 : fermeture du circuit
8h00 à 8h50 : Formule 3, course (27 tours ou 45 minutes + 1 tour)
9h40 à 10h45 : Formule 2, course 2 (42 tours ou 60 minutes + 1 tour)
11h55 à 12h30 : Porsche Mobil 1 Supercup, course (17 tours ou 30 minutes maximum)
12h50 à 13h20 : Formule 1, parade des pilotes
14h10 à 14h20 : Formule 1, mise en place sur la grille de départ
14h46 : Formule 1, hymne national
15h00 : Formule 1, départ du 80ème Grand Prix de Monaco (78 tours ou 120 minutes maximum)
20h30 : ouverture du circuit
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