samedi 27 avril 2024
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Théramex : le plan social entériné

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Le plan social de Théramex a été validé par les autorités. Il est synonyme de 84 suppressions de postes avec des départs échelonnés entre janvier et l’été 2013.

A Théramex, le moral est dans les chaussettes. Entre le 10 et le 15 novembre, une partie des Théramexiens concernés par la restructuration de l’entreprise recevront leur lettre de licenciement. La deuxième vague de courriers devant être postée à la mi-février 2013. « C’est une grande claque. Après 25 ans de maison, ça fait mal », soupire Laurent Pattier, délégué du personnel. Le 26 octobre, le protocole d’accord du plan social a été discuté entre les salariés et la direction de Théramex. De 16h à 20h. Si les délégués du personnel ont obtenu certaines avancées (rajout de mois d’indemnités, primes de retour rapide à l’emploi et aide à la création d’entreprise de 20 000 euros), ils n’ont pas signé le plan. Ils regrettent notamment que le préjudice moral de ces licenciements collectifs n’ait pas été pris en compte par la direction. Mais c’est surtout le fait que la concertation avec la direction — « inflexible » — n’ait pu être prolongée qui leur reste en travers la gorge. Qu’ils le signent ou pas, le plan est de toute façon validé par la direction du travail 30 jours après son annonce. C’est la loi monégasque…

Colère
Deux jours avant, près de 80 salariés avaient débrayé, mobilisés devant l’immeuble de la société, à Fontvieille. Dans l’espoir de voir le délai de la négociation rallongé, pour être raccord avec le plan social en France de Téva qui concerne 260 licenciements. Mais surtout d’exprimer leur colère et leurs inquiétudes. « Ce qui me choque, c’est qu’en restructurant, l’actionnaire Téva a décidé de sacrifier une entreprise qui marche. On nous avait racheté au départ pour notre expertise. Rien ne justifie que l’on soit plié ainsi ! », fustige un cadre. « Ce qui nous heurte le plus, c’est qu’un groupe qui fait des millions de bénéfices nous sacrifie, non pas parce que nous ne sommes pas rentables, mais pour ouvrir des postes ailleurs », dénonce un autre salarié, qui déplore qu’aucun reclassement n’ait été proposé aux personnes licenciées. Le groupe israélien Teva Pharmaceutical industry, qui a racheté Théramex en 2011, appliquerait une logique de croissance par acquisition : « On prend les produits et on dégage le reste, c’est classique ». La colère est d’autant plus grande que pour ceux qui se surnomment eux-mêmes les Théramexiens, leur société, c’était une grande famille.

La peur de la cessation d’activité
« L’ancienneté moyenne, chez nous, c’est dix-sept ans. Alors évidemment, beaucoup de gens ici n’ont connu qu’une seule maison », rappelle une cadre, très émue qui défend le fruit de son travail : « Théramex, c’est un produit gynécologique sur 4, le leader de la contraception orale, des produits contre les infections vaginales et la ménopause… Une belle marque disparaît. » Car l’ensemble du personnel en est persuadé. Avec un plan qui à terme devrait concerner une centaine de personnes (84 dans un premier temps, une vingtaine dans un second), c’est la survie de l’activité qui est en jeu.
En attendant, pour les personnes licenciées, le choc est bien là. Du côté du gouvernement, on se déclare conscient « de la gravité de la situation pour les salariés concernés ». Après avoir rencontré les dirigeants de Théramex lundi, le conseiller pour les affaires sociales Stéphane Valeri réaffirme qu’il mettra « tout en œuvre pour aider un retour rapide à l’emploi en principauté des personnes licenciées. » Au service de l’emploi, 5 personnes seraient mobilisées auprès de Sophie Vincent sur ce dossier. Elles devraient rencontrer le consultant choisi par Théramex pour coordonner les efforts en ce sens.