jeudi 28 mars 2024
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Sécurité et Grands Prix : un bilan très satisfaisant

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Covid-19 oblige, la sécurité et les contrôles pendant les trois Grands Prix qui se sont déroulés à Monaco en avril et mai 2021, ont été renforcés.

Du coup, pour la première fois, cinq sociétés de sécurité privée sont venues muscler ce dispositif, sous l’autorité de la sûreté publique et du ministère de l’intérieur. Explications.

«Cette collaboration qui constitue une première à l’échelle des ressources humaines déployées, de la nature et du contenu des missions confiées, mais également des délais contraints dans lesquels elle a été pensée et mise en place, a été couronnée de succès. » C’est Richard Marangoni qui parle. Interrogé par Monaco Hebdo, le contrôleur général de la sûreté publique de la principauté a estimé que les cinq sociétés de sécurité qui sont venues appuyer le dispositif déployé autour des trois Grands Prix ont fait preuve de « cohésion » et de « réactivité », afin de « pouvoir atteindre, aux côtés des services de police, les objectifs de sécurité sanitaire fixés par les autorités de la principauté ».

Les agents de sécurité nécessaires pour ces Grands Prix ont été divisés de façon parfaitement équitable entre les cinq entreprises de sécurité privée de la principauté

Secteurs

La collaboration a en tout cas été très étroite entre le ministère de l’intérieur, la sûreté publique et ces cinq sociétés de sécurité monégasques. Objectif : gérer les flux de circulation à l’occasion des trois Grands Prix organisés cette année en principauté, à savoir le Grand Prix historique du 23 au 25 avril 2021, le ePrix le 8 mai 2021, et le Grand Prix de Formule 1 (F1) du 20 au 23 mai 2021. À partir d’avril 2021, de nombreuses réunions préparatoires ont été nécessaires pour affiner ce dispositif hors normes. Et la tâche n’était pas simple, puisque, face à la pandémie de Covid-19, la situation sanitaire était alors très évolutive, rendant notamment incertaine la visibilité pour le Grand Prix de Formule 1 (F1) du 23 mai 2021. Finalement, pour le Grand Prix historique et le ePrix, 81 agents ont été déployés, appuyés par 15 remplaçants et 5 superviseurs, soit un par entreprise privée de sécurité. Mais, étant donné l’amplitude des vacations, environ 200 agents de sécurité ont été nécessaires au total pour ces deux premiers Grands Prix. Ils ont été divisés de façon parfaitement équitable entre les cinq entreprises monégasques de sécurité privée participant à cette opération. Même chose pour le Grand Prix de F1, mais avec des effectifs revus à la hausse, cette fois. En effet, 120 agents ont été mobilisés, avec 25 remplaçants et 5 superviseurs, avec toujours un superviseur par société de sécurité. Là encore, à cause des vacations, ce sont au total 250 agents qui ont été recrutés pour cet événement. Les postes des agents ont été répartis par secteurs, chaque entreprise étant responsable d’une zone précise dans laquelle ses agents de sécurité étaient déployés. Ainsi, le superviseur de chaque entreprise de sécurité a pu gérer le contrôle de ses agents, les distributions d’eau, les remplacements… De son côté, le gouvernement a pris à sa charge l’achat des tenues en gilets tactique, brassards, masques et moyens radios pour tous les agents déployés. Objectif : présenter une tenue commune et harmonisée, facilement identifiable par les spectateurs.

© Photo Guillaume Molinari / Monaco Hebdo.

Pour le Grand Prix de F1, 120 agents ont été mobilisés, avec 25 remplaçants et 5 superviseurs, avec toujours un superviseur par société de sécurité. Là encore, à cause des vacations, ce sont au total 250 agents qui ont été recrutés pour cet événement

Bulle

Quant à la mission des agents de sécurité, elle a uniquement consisté à contrôler les documents des personnes présentes, comme, par exemple, les cartes de résidents, les réservations d’hôtels, les tests PCR… Si les documents nécessaires n’étaient pas présentés, l’agent de sécurité devait alors s’en remettre à un agent de la sûreté publique, qui prenait ensuite la décision de laisser entrer, ou non, la personne concernée. Afin de conserver un contact constant, tous les agents étaient équipés de radio, avec une fréquence unique, gérée depuis les locaux de la sûreté publique. Du début à la fin, toutes les consignes de contrôle ont donc été données par la sûreté publique et le ministère de l’intérieur. Pour le Grand Prix historique et le ePrix, les sociétés de sécurité ont effectué des contrôles à toutes les frontières de la principauté. Pour le 78ème Grand Prix de F1, petit changement de programme, avec des contrôles sur les frontières des grands axes, c’est-à-dire le pont Wurtemberg, le Jardin exotique, et l’échangeur de Saint Roman. Cette fois, il a fallu gérer environ 7 500 spectateurs, qui ont pris place dans les tribunes, après s’être soumis à des tests PCR, pandémie de Covid-19 oblige. Mais pendant ce Grand Prix de F1 2021, il a surtout fallu adapter l’organisation pour satisfaire aux demandes de la Fédération internationale de l’automobile (FIA), désireuse de créer une bulle sanitaire aux abords du circuit [à ce sujet, lire notre article Un Grand Prix de Monaco sous bulle sanitaire, publié dans Monaco Hebdo n° 1193]. Objectif : contrôler de façon stricte les gens qui souhaitaient accéder à cette bulle sanitaire, afin d’éviter tout risque de contagion.

Placer des agents de sécurité sous l’autorité directe de la sûreté publique est une vraie nouveauté à Monaco. Est-ce que cette expérience sera reconduite ? Pas de réponse définitive pour le moment, mais le gouvernement sait désormais qu’il peut compter sur une force d’appoint privée

Appoint

Bien sûr, il y a eu des moments de forte affluence dans les gares et aux frontières, avec quelques files de véhicules. Mais avec 250 agents de sécurité sur le terrain, aucun problème majeur n’a été rencontré, assurent ces professionnels, qui affichent aujourd’hui un grand sourire. « C’est une très grande satisfaction pour une entreprise privée monégasque d’avoir eu le privilège de travailler en étroite collaboration avec les services de sécurité publics pour un résultat probant », estime Alain Ducruet, directeur de Caroli Sécurité Privée. « Notre collaboration a été la clé de voûte de la réussite de la sécurisation d’un tel événement. Nous avons su relever le challenge que représentait notre coopération », juge pour sa part Richard Maître, directeur de Boss Sécurité Privée. Pour Christophe Sauvebois, directeur général de Monte-Carlo Protection Privée, « le bilan est très positif. Toutes les sociétés de sécurité de Monaco ont été impliquées, ce qui montre que nous avons su réaliser un travail en bonne intelligence, tous ensemble. C’est une première, mais j’espère que ça se reproduira à l’avenir ». Tout au long de l’année, ces entreprises de sécurité travaillent déjà en étroite collaboration avec les services de la sûreté publique et du ministère de l’intérieur, puisque toutes les missions de sécurité doivent être déclarées auprès de l’Etat monégasque. Mais le fait de placer des agents de sécurité sous l’autorité directe de la sûreté publique et du ministère de l’intérieur est donc une vraie nouveauté à Monaco. Est-ce que cette expérience sera reconduite ? Pas de réponse définitive pour le moment, mais le gouvernement sait désormais qu’il peut compter sur une force d’appoint privée, capable de travailler directement sous ses ordres. « Le dispositif déployé pour les Grands Prix automobiles 2021 était atypique, en raison du contexte sanitaire auquel nous étions confrontés. Celui qui sera mis en place en 2022 dépendra de l’évolution de la crise sanitaire actuelle », ajoute Richard Marangoni. La porte reste donc entrouverte.

Pour lire l’interview de Richard Marangoni, directeur de la sûreté publique, cliquez ici.