jeudi 25 avril 2024
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Monaco vu de Los Angeles

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Sylvie Maracci
Inscrite au barreau californien, Sylvie Maracci a travaillé pour Walt Disney, Paramount et Fox Television. © Photo Paolino Photography

Chaque semaine, en partenariat avec l’association des Monégasques de l’étranger, un expatrié monégasque ou enfant du pays témoigne de son expérience hors de la Principauté.

Monaco Hebdo?: Présentez-vous, s’il vous plaît.
Sylvie Maracci?: J’ai 41 ans. Après ma scolarité en principauté, j’ai fait mes études à Aix-en-Provence dans le domaine du droit des affaires international. J’ai ensuite intégré l’Institut des études judiciaires à l’université Panthéon Assas à Paris pour passer le barreau de Paris, auquel je suis inscrite en qualité d’avocat exerçant à l’étranger. J’ai débuté au cabinet Archibald Andersen puis chez les Coudert Frères dans le domaine des fusions-acquisitions. En 1998, il y avait un « closing » à Los Angeles qui concernait un client du bureau de Paris, j’ai été envoyée au bureau de Coudert à Los Angeles, et j’ai décidé d’y rester. Le soleil, la plage, les palmiers, et les opportunités professionnelles ont fait que je n’ai pas pu résister…

M.H.?: Et après??
S.M.?: J’ai passé le barreau californien et j’ai intégré la compagnie Walt Disney en 2000. J’y suis restée trois ans. Je m’occupais notamment des affaires juridiques pour les productions locales et les voix des personnages Disney des versions locales des dessins animés Disney à travers le monde. Ensuite, j’ai passé trois ans à la Paramount en tant que directrice des affaires commerciales pour la distribution des produits Paramount et CBS. De 2006 à juillet 2011, je travaillais pour le groupe Fox Television, où en qualité de vice-président business affairs, je gérais tout ce qui était « international » de l’acquisition de droits et formats, aux productions de séries locales et coproduction ou cofinancement de séries américaines. J’ai acquis une expérience pointue dans ce domaine et continue dans ma lancée en m’installant à mon compte. Les diffuseurs américains sont bien organisés, peu le sont en Europe. Dans le show-business, tout se passe à Los Angeles. J’ai l’intention de représenter des projets et des compagnies de production aux Etats-Unis et vice-versa. Je me donne neuf mois.

M.H.?: Les fictions européennes se vendent bien à L.A.??
S.M.?: En produit fini?? Pas vraiment, mais il y a du potentiel pour la vente des droits de remake ou format.

M.H.?: Mais quelle est l’interaction entre l’Europe et les US??
S.M.?: Dans les fictions américaines, les héros sont américains mais 40 % des revenus d’une série sont réalisés à l’étranger. Les budgets de productions sont assez élevés. L’épisode d’une série US coûte de 2,6 à 3 millions de dollars, en moyenne. Les Américains se tournent enfin vers l’Europe pour trouver des nouveaux projets et du financement?; les Européens, eux, sont intéressés pour investir et produire des séries américaines qui ont un certain cachet, se vendent bien à travers le monde et au final rapportent plus.

M.H.?: Comment perçoit-on Monaco à Los Angeles??
S.M.?: Tout le monde est fasciné. Le mariage princier est bien ressorti. Monaco a encore l’image d’un paradis fiscal. Les Américains ne se rendent pas compte que des gens normaux peuvent y vivre. Dernièrement, le film Monte-Carlo est sorti sur les écrans. Même si l’histoire n’est pas géniale, c’est sympathique de voir que Monaco est aussi bien représenté.

M.H.?: Quel lien gardez-vous avec Monaco??
S.M.?: Je reviens voir ma famille et mes amis d’enfance. Car Monaco, c’est chez moi, mine de rien. Quand je passe en Europe, je passe par Monaco. Deux fois par an voire parfois plus.

M.H.?: Votre avenir professionnel est-il à Monaco??
S.M.?: Si j’avais eu un débouché professionnel dans le domaine des fusions-acquisitions il y a 15 ans, j’y serai restée. Aujourd’hui si j’arrive à démarrer ma propre activité, je pourrais éventuellement y avoir un bureau.