samedi 20 avril 2024
AccueilActualitésSociété« Rien ne le prédestinaità la fonction suprême »

« Rien ne le prédestinait
à la fonction suprême »

Publié le

Maguy Maccario-Doyle, ambassadeur de Monaco aux Etats-Unis, livre son analyse sur la surprenante victoire du milliardaire, novice en politique, Donald Trump. Et revient sur les causes du rejet d’Hillary Clinton.

L’élection de Donald Trump est une surprise ?

C’est l’une des surprises les plus extraordinaires de l’histoire politique américaine que peu de sondages ont prédit. En effet, voici une personne que rien ne prédestinait à la fonction suprême : promoteur immobilier à succès, vedette d’une émission populaire de téléréalité… De plus, Donald Trump n’a côtoyé le monde politique qu’à travers les contributions qu’il versait aux candidats des deux partis pendant leurs campagnes électorales, de manière à s’attirer leur bienveillance et faciliter ses affaires. Le fait qu’il ait pu accéder à la présidence des Etats-Unis en gagnant les primaires républicaines face à 16 autres candidats, en l’emportant ensuite sur la redoutable machine électorale du parti démocrate de Hillary Clinton, et ce, malgré d’innombrables incidents de parcours, est tout simplement surprenant.

Comment expliquez-vous ce large vote en faveur de Donald Trump ?

J’y vois deux raisons principales. La première est l’exaspération croissante d’une grande majorité de la classe moyenne américaine qui voit son niveau de vie stagner sous le regard désintéressé de la classe politique américaine. La deuxième a trait à la personnalité très contestée de Hillary Clinton.

Que reprochent les Américains à la candidate démocrate ?

Après un quart de siècle de vie politique, Hillary Clinton est perçue, à tort ou à raison, par une grande partie de l’opinion politique américaine, y compris dans son propre parti, comme une personnalité calculatrice, peu spontanée et peu sincère. En outre, les accusations concernant la gestion de sa fondation et l’utilisation d’un serveur personnel pour des affaires d’Etat, n’ont pas contribué à améliorer son image, déjà écornée auprès de l’opinion publique de son pays.

Comment voyez-vous les premiers mois de présidence de Donald Trump ?

Les Républicains ont réussi à maintenir leur mainmise sur le sénat et la chambre des représentants, ce qui leur permettra de façonner, quasiment sans partage, la vie politique américaine dans les deux années à venir, jusqu’aux prochaines élections législatives partielles. Quant au président sortant, il risque de voir ses principales réalisations remises en question. Notamment le système de couverture médicale et l’accord nucléaire avec l’Iran. Mais le peuple américain a exercé son droit régalien de vote. Les mois à venir détermineront l’orientation politique des États-Unis. Et, de fait, celle de leurs alliés.