jeudi 28 mars 2024
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Les cheminots disent non !

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On saura en fin de journée si le mouvement de grève est reconduit. En attendant, pour les usagers du TER, c’est la galère. Focus sur les raisons du mouvement social.

Par Manon Carette.

Un train sur six. Le trafic demeurait encore très perturbé jeudi sur la ligne Les Arcs-Nice-Vintimille, et la galère va se poursuivre ce vendredi pour les usagers. Ce vendredi, entre 10h45 et 15h45, la gare de Monaco-Monte-Carlo ne sera pas desservie. La cause : un mouvement de grève nationale des cheminots, lancé par les syndicats CGT et Sud-Rail et reconduit depuis mardi 10 juin, contre le projet de réforme ferroviaire. La gare de Monaco-Monte-Carlo a distribué des plans trafic contenant les horaires des trains circulant aujourd’hui.
Le secrétaire d’Etat français aux Transports Frédéric Cuvillier a néanmoins indiqué jeudi qu’«une avancée sensible» dans les discussions avec les syndicats de cheminots grévistes avait ouvert «la voie à une sortie de crise.» La SNCF s’est engagée à rembourser tout titre de transport datant des 11, 12 et 13 juin n’ayant pas été utilisé pour cause de suppression ou de retard de train. La question des abonnements reste cependant en suspens : «cela dépendra de la durée de la grève.»

« Séparation »
Les cheminots dénoncent une décision contraire au projet de loi de réunification de la SNCF avec le Réseau Ferré de France. «Le projet de réunification du système n’est pas au rendez-vous», estime Sébastien Gasc, conducteur de train et secrétaire du secteur fédéral CGT des cheminots. Pour les syndicats, la réforme sépare davantage RFF et la SNCF qu’elle ne les réunit, avec la création d’une troisième entité dans le secteur ferroviaire français censée chapeauter les deux déjà existantes. Autre point qui provoque l’ire des syndicats : le financement de la dette du système ferroviaire, que la réforme doit endiguer. Cette dette, qui s’élève à plus de 40 milliards d’euros, date de la construction des trains à grande vitesse (TGV) dans les années 80. Le financement de la dette, selon Sébastien Gasc, «se ferait sur le dos des cheminots» et se traduirait par «des suppressions d’emplois, une dégradation des conditions de travail, une déqualification et une sous-traitance des employés.» «95% du financement repose sur la production», assure Sébastien Gasc.