vendredi 19 avril 2024
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Coulibaly, la force tranquille

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Pour la deuxième fois de sa carrière, Djimé Coulibaly va affronter la légende Buakaw, lors des Monte-Carlo Fighting Masters. Avec en ligne de mire un nouveau titre de champion du monde… et le scalp de la légende à son palmarès.

Par Romain Chardan.

Bien loin de l’image du Tyson mangeur d’oreille, ou du boxeur nerveux prêt à en découdre avec son futur adversaire avant même de monter sur le ring, on trouve Djimé Coulibaly. Calme, posé, sa voix feutrée répond à l’autre bout du fil. On sentirait presque une pointe de timidité dans sa voix. Un sentiment confirmé par son entraîneur de toujours, Sam Berrandou. « C’est un jeune très effacé, très timide. Quand on le voit, c’est quelqu’un de très gentil, et quand on est dans un groupe, on ne l’entend pas. Par contre, une fois qu’il monte sur le ring, c’est un autre homme. »

Lumpini
Ce n’est qu’à l’âge de 12 ans que Djimé Coulibaly se tourne vers les sports de combat. « Avant ça, j’avais fais un peu de foot », rappelle le boxeur. Né à Paris, il grandit à la capitale avant de commencer ses gammes dans la cité dionysienne. « Pendant les vacances d’été, grâce à la mairie, on avait accès à des initiations boxe. C’est après que je me suis tourné vers le Muay Thaï, et j’ai tout de suite accroché avec ce sport. » Ses débuts, il les fait alors au Lumpini. Un club de boxe de la Seine-Saint-Denis où il va rencontrer celui qui aujourd’hui encore est son coach. « Djimé a eu deux périodes. A l’adolescence, vers 16-17 ans, il a été un peu moins assidu. C’est l’époque où l’on fait plus attention aux filles qu’à l’entraînement (rires). Ensuite, il a pris conscience de ses capacités, car il est doué, et a une aisance naturelle. » D’autant que d’après son coach, le garçon a « le coup d’œil », ce qui lui permet de voir les choses rapidement. Et notamment d’esquiver les coups.

Spécialité
L’esquive est d’ailleurs la spécialité de Djimé Coulibaly à en croire son coach. « Il fait des esquives dont tout le monde raffole. Il a une souplesse lombaire qui lui permet de se mettre quasiment à l’équerre. Les esquives qu’il fait sont sa marque de fabrique. » Force tranquille et maître dans l’art de l’esquive, l’homme est également un redoutable combattant. Déjà titulaire de deux titres de champion du monde, il est ce qu’on appelle un « puncher ». Frappe lourde et sèche, de quoi mettre k-o ses adversaires sur un coup de poing. « Mes points forts sont mes poings et ma jambe avant. Par contre, je ne suis pas trop corps à corps », confie le champion. Question mental, essentiel dans ce milieu, le garçon est sûr de sa force, notamment grâce « aux performances accumulées. Quand les résultats sont là, on se dit qu’on peut réussir. »

Revanche
A l’origine, il n’était pas prévu que Djimé Coulibaly combatte aux Monte-Carlo Fighting Masters ce 14 juin. Mais le forfait de Fabio Pinca a changé la donne. Appelé à le remplacer, celui qui est également installateur sportif dans la vie quotidienne va donc se frotter de nouveau à la légende, Buakaw. « Je l’ai déjà rencontré en 2011, et j’avais perdu aux points à cette époque. J’étais trop crispé au début du combat, je ne lâchais pas mes coups. Je n’ai commencé à le faire qu’au 3ème et dernier round, mais c’était trop tard », se souvient Coulibaly. Face à ce combattant ultra complet et titré à plusieurs reprises sur la scène mondiale, Coulibaly sait qu’il n’aura pas le droit à l’erreur. Avec son coach, ils ont élaboré une stratégie, mais pas question d’en dire plus… Il faut simplement savoir que si une ouverture s’offre à lui, Coulibaly n’hésitera pas à la prendre. « S’il le bat, ce sera le premier français à détrôner une légende thaï », précise Berrandou. Coulibaly compte-t-il s’appuyer sur son combat référence ? Pas vraiment, puisqu’il le voit comme celui de samedi, « mon combat référence ? Celui du 14 juin. C’est un combat que je veux réellement remporter, et je vais me donner à 200 %. »