vendredi 26 avril 2024
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La délinquance en baisse en 2022

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La délinquance est en baisse à Monaco, notamment en comparaison des chiffres de 2019, avant la crise sanitaire. Fruit de la coopération des différentes divisions de la grande famille de la Sûreté publique, la sécurité à Monaco est assurée, mais pas pour autant acquise, car de grands défis s’annoncent pour 2023, et au-delà.

Après une année 2022 symbolique, qui aura été marquée par la célébration des 120 ans de la sûreté publique, l’année 2023 repartira sur les mêmes bases qui ont permis de bâtir plus d’un siècle de sécurité d’État à Monaco. Comme l’a rappelé le prince Albert II dans son discours, le 19 janvier 2023 au musée océanographique, la sécurité constitue une mission qui « découle directement de notre Constitution », et qui assure également que « la liberté et la sûreté individuelles sont garanties ». Le terme « sûreté » n’a d’ailleurs pas été choisi au hasard, a rappelé le prince : « Le terme est posé telle la fameuse pierre d’angle chère aux bâtisseurs. Le langage courant regorge d’ailleurs d’expressions telles que « c’est un endroit sûr », « il est en lieu sûr » lesquelles permettent toutes de qualifier notre principauté. Tout simplement parce que, depuis des décennies, des politiques publiques ont été mises en œuvre, afin de garantir aux femmes et aux hommes qui vivent, travaillent ou viennent tout simplement à se trouver dans ce pays, la sécurité de leurs personnes et de leurs biens. » Et alors que 2023 marquera également le centenaire de la naissance du prince Rainier III, le prince Albert II a rappelé l’influence de son père dans l’évolution des missions de la sûreté publique : « Il avait effectivement compris et intégré l’importance fondamentale de ces politiques qui allaient rapidement devenir un marqueur de son règne. La sécurité participa ainsi peu à peu de l’ADN même de la principauté, mais ce, toujours dans le respect de l’Etat de droit sur le socle de la même Constitution. Le prince Rainier III (1923-2005) assigna en conséquence à la police monégasque un devoir d’excellence. Il veilla à ce qu’elle dispose des structures administratives et des moyens matériels nécessaires à atteindre cette obligation de résultat. Nombre de directeurs de la sûreté publique s’y employèrent tels, parmi d’autres, M. Robert Cassous de Salles, lequel, en poste à Monaco entre 1974 et 1981, y atteint le grade d’inspecteur général. »

Sûreté publique Monaco Prince Albert II
© Photo Manuel Vitali / Direction de la Communication

Menace cyber

La feuille de route de Rainier III demeure ainsi inchangée, aux yeux d’Albert II : « J’ai régulièrement l’occasion de le souligner lors de nos échanges, alors même que la mission du policier est de plus en plus protéiforme. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication, par exemple, sont le vecteur d’une criminalité dévastatrice. Le récent suicide, dans le pays voisin, d’un adolescent cyber-harcelé est là pour nous appeler à la plus grande vigilance. Comme l’affirme, là encore justement, notre Constitution « Nul ne peut être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants », et j’ajouterais : y compris via les réseaux sociaux. Par définition, ce mal n’épargne aucun lieu de la planète et donc pas Monaco, à tous les niveaux de la société et de l’Etat. Je sais l’implication de vos collaborateurs compétents en matière de cybercriminalité. » Un point sur lequel Richard Marangoni, contrôleur général en charge de la direction de la sûreté publique, abonde dans le même sens : « Dans un monde toujours plus connecté, où la désinformation et la criminalité organisée s’abattent sans cesse, la mission sécuritaire est toujours plus difficile à accomplir. La principauté ne peut s’imaginer être à l’abri de tout. » La présence de 592 agent(e)s de police au total n’est donc pas de trop pour assurer la sécurité de Monaco. Une sécurité qui s’appuie sur plusieurs branches.

Coopération

La sûreté publique est une grande famille dans laquelle coopèrent différentes divisions, qui ont toutes présenté leurs réalisations à l’occasion de cette cérémonie du 19 janvier 2023. Audrey Corentin, cheffe de la division de l’administration et de la formation, a par exemple annoncé que les nouveaux effectifs se féminisent : parmi les 52 élèves lieutenant et agents de police de la dernière promotion, 12 sont des femmes. Rémy Le Juste, chef de la division de police administrative, a mis en avant l’importance de la dématérialisation des démarches et la mise en place des nouveaux téléservices. Suivi par Christophe Haget, en charge du pôle de prévention situationnelle et de partenariat, qui a vanté le dispositif Monaco Safe City, qui implique la coopération de différents acteurs, comme les banques, les bijouteries, ou encore l’hôtellerie, avec les services de la sûreté. La coopération est également internationale : Lionel Sguaglia chef de la division du renseignement intérieur, a rappelé la signature de conventions internationales passées avec la France, pour se prémunir des menaces terroristes, entre autres. La coopération est aussi en mer, avec la police maritime, dirigée par le commandant principal Isabelle Castelli, à la tête de 41 agents qui luttent contre la pollution marine, et qui sécurisent l’héliport de la principauté. La coopération est aussi visuelle, à l’aide des 1 057 caméras du centre de supervision et de commandement opérationnel (CSCO), sous la responsabilité du commandant Jean-Marc Bernardi. Le CSCO sera modernisé en 2023, avec un mur d’image plus étendu, et de nouveaux postes de travail pour améliorer le dispositif de police secours. La sûreté publique est également chargée de la sécurité du prince et de sa famille, par le biais de la division de protection de la famille princière, dirigée par Luc Schlagenwarth, appuyé par 31 fonctionnaires spécialisés.

Délinquance : ça baisse

Parmi tous ces services, la police judiciaire, dirigée par le commissaire divisionnaire Jean-François Mirigay, a présenté des chiffres de délinquance en baisse, notamment par rapport à ceux de 2019, avant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 [à ce sujet, lire les tableaux publiés par ailleurs — NDLR] : 810 faits de délinquance générale ont été répertoriés en 2022, contre 889 en 2019. Depuis 2016, date d’arrivée de Richard Marangoni à la tête de la sûreté publique, la délinquance générale est ainsi en baisse de 23 %. Les faits de délinquance de voie publique ont diminué quant à eux de 68 % depuis 2016, alors que les faits de délinquance routière sont en baisse de 12 % depuis 2019, avec 101 cas contre 113. Mais ces faits restent encore « trop nombreux » aux yeux de Richard Marangoni, qui regrette les drames qui en résultent, comme cet accident mortel survenu le 7 janvier 2023, le long du tunnel de l’Institut Monégasque de Médecine et de chirurgie du Sport (IM2S), sur le boulevard du Larvotto, où le conducteur d’un scooter, âgé de 54 ans et voiturier bagagiste du Monte-Carlo Bay, a perdu la vie après avoir été percuté par un chauffard en état d’ébriété. « Tout est fragile, faisons preuve d’humilité », a réaffirmé Richard Marangoni. À l’issue de cette cérémonie, le fanion de la sûreté publique, qui avait été élevé par le prince Albert II dans l’ordre de Saint-Charles lors de la fête nationale, le 19 novembre 2022, a été béni par l’aumônier de la sûreté publique, l’abbé Julien Gollino, qui a aussi prononcé la prière du policier, suivi de l’hymne de la sûreté publique.

Les chiffres de la délinquance à Monaco en 2022

15 cambriolages en 2022,
8 en 2021 et 20 en 2019
Aucun vol à la tire en 2022,
2 en 2021 et 4 en 2019
9 vols de deux roues en 2022, 
5 en 2021 et 18 en 2019
4 vols de véhicules légers en 2022,
idem un an avant et 2 en 2019
83 usages de stupéfiants en 2022,
85 en 2021 et 88 en 2019
282 cas d’ivresse publique et manifeste en 2022,
132 en 2021 et 305 en 2019
101 cas de conduite en état d’ivresse en 2022,
60 en 2021 et 113 en 2019

Chiffres délinquance Monaco 2022
Source : sûreté publique de Monaco