vendredi 26 avril 2024
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Sûreté publique : 120 ans au service de la sécurité des Monégasques

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Créée le 23 juin 1902 par le prince Albert Ier, la sûreté publique a fêté ses 120 ans d’existence, vendredi 1er juillet 2022, lors d’une cérémonie organisée au musée océanographique. L’occasion de revenir sur l’histoire et l’évolution de cette institution, garante de la sécurité, et de la paix, sur le territoire national.

« Loyauté, vigilance, courage », telle est leur devise. Depuis maintenant plus d’un siècle, les agents de la sûreté publique veillent quotidiennement au maintien de l’ordre public, à la surveillance du territoire et à la protection des personnes et des biens à Monaco. Placée sous la protection de Saint-Georges, et sous la bienveillance de sa marraine Charlotte Casiraghi, cette institution fête cette année ses 120 ans d’existence. « Il aura fallu la vision éclairée du prince Albert Ier qui, fervent défenseur des valeurs humanistes, aura permis à son pays de se doter d’une force de police moderne et efficace en accord avec son époque. Ainsi, par ordonnance souveraine du 23 juin 1902, naissait la direction de la sûreté publique. Ce fut un acte fondateur qui contribua à ériger le socle inaltérable sur lequel repose depuis toujours non seulement une qualité de vie appréciable à Monaco, mais une grande partie de l’attractivité de ce beau pays », raconte Richard Marangoni, contrôleur général en charge de la direction de la sûreté publique.

« Il aura fallu la vision éclairée du prince Albert Ier qui, fervent défenseur des valeurs humanistes, aura permis à son pays de se doter d’une force de police moderne et efficace »

Richard Marangoni. Contrôleur général en charge de la direction de la sûreté publique

« La sûreté publique a su s’adapter »

À ses débuts, ce nouveau service de l’État, qui comprenait « la correspondance générale, la police générale, spéciale et municipale, la vente, la distribution, le colportage des imprimés de toute nature et les archives de la police », était commandé par un directeur placé sous l’autorité immédiate du gouverneur général [nom donné autrefois au ministre d’État — NDLR]. L’unité était alors composée d’« un commissaire central de police, d’un commissaire, chef de la sûreté, de commissaires ordinaires et d’agents de police ». Au fil du temps, la sûreté publique a considérablement vu ses missions, et ses effectifs, s’accroître pour répondre à l’évolution des mœurs, comme l’explique Richard Marangoni : « En plus d’un siècle, le monde a beaucoup changé, la société a évolué et les mœurs se sont diversifiées. Mais la sûreté publique a su s’adapter en permanence, afin de faire face à ces multiples changements sociétaux. Nous n’avons eu cesse de nous développer, et de nous diversifier, pour maintenir un haut niveau de sécurité ». Aujourd’hui ce sont 579 agents, dont 81 femmes, qui œuvrent quotidiennement au maintien de la sécurité et de la paix en principauté. « Un travail difficile, contraignant, dangereux, parfois ingrat », souligne le directeur de la sûreté publique, qui rappelle que ce métier reste avant tout une « vocation ». Revenu de Lisbonne, où il participait à la conférence des Nations unies sur les océans, le prince Albert II a tenu à leur rendre hommage au cours de cette cérémonie à laquelle assistait un parterre de personnalités de la principauté, parmi lesquelles le ministre d’État Pierre Dartout, le conseiller de gouvernement-ministre de l’intérieur Patrice Cellario, le président du Conseil national Stéphane Valeri, ou encore le maire Georges Marsan : « Plus que jamais, la sécurité représente une composante indispensable au rayonnement de notre pays, ainsi qu’à la qualité de vie qu’il offre. La police de Monaco assure par sa présence visible, régulière et de proximité avec la population un rempart manifeste de l’autorité, et pour chacun d’un entre nous, une présence rassurante. […] Cet événement est pour moi l’opportunité d’exprimer aux hommes, et aux femmes, qui servent cette institution avec loyauté, ma gratitude et celle de la population monégasque pour le dévouement dont ils font preuve au service des autres ».

« Plus que jamais, la sécurité représente une composante indispensable au rayonnement de notre pays, ainsi qu’à la qualité de vie qu’il offre. La police de Monaco assure par sa présence visible, régulière et de proximité avec la population, un rempart manifeste de l’autorité. Et pour chacun d’entre nous, une présence rassurante »

Le prince Albert II

« L’un des États les plus sûrs au monde »

Ces dernières années, différents programmes auront permis de faire de la principauté « l’un des États démocratiques les plus sûrs au monde », s’est félicité le souverain. On citera pêle-mêle le Plan sûreté 2020, auquel succédera prochainement le Plan sûreté 2025, dont l’objectif restera « d’affiner, encore et toujours, nos dispositifs, de se doter de moyens adaptés, d’améliorer notre logistique, d’augmenter nos effectifs, et d’actualiser nos techniques d’intervention », précise Richard Marangoni. Sans oublier le projet Monaco Safe City, lancé en 2018, qui aura contribué à prévenir toutes formes de délinquance en principauté grâce à des « partenariats intelligents » noués avec les principaux acteurs privés et publics locaux. « L’action de nos personnels a permis, non seulement une maîtrise très appréciable de la délinquance, mais également de donner à nos résidents une qualité de vie sans équivalent », constate avec satisfaction le directeur de la sûreté. Il n’empêche, la police de Monaco doit aujourd’hui faire face à de nouvelles menaces, comme la cybercriminalité ou le terrorisme, qui réclament la plus grande vigilance. Le prince Albert II a d’ailleurs pu le constater lors d’un récent voyage à Oslo, où une attaque terroriste a fait deux morts et une vingtaine de blessés le 24 juin 2022. « La communauté internationale est, au quotidien, confrontée à de nouveaux défis de sécurité », a reconnu le prince. Avant de rappeler l’importance de la coopération entre polices : « Protéger les populations contre les menaces nouvelles ne peut se faire qu’avec une solidarité des États au sein des organisations intergouvernementales. Et, bien évidemment, grâce à l’entraide essentielle que nous opérons avec nos pays voisins, la France et l’Italie ». « Qu’elle soit préventive ou répressive, notre activité se doit d’être en permanence en phase avec son monde, a de son côté insisté le directeur de la sûreté publique. Un de nos objectifs sera, aussi et surtout, de savoir transmettre. Lorsque le moment arrivera à chacun d’entre nous de s’effacer, il en sera de notre mission et de notre devoir que nos successeurs puissent être placés en pleine capacité d’accomplir leurs tâches quotidiennement dans l’excellence et le dévouement ». Des valeurs parfaitement illustrées par Guillaume Oversteyns et Charly Dubrulle, deux agents décorés vendredi par le prince Albert II, pour avoir sauvé un de leurs collègues, victime d’un accident cardiaque.

« Protéger les populations contre les menaces nouvelles ne peut se faire qu’avec une solidarité des États au sein des organisations intergouvernementales. Et, bien évidemment, grâce à l’entraide essentielle que nous opérons avec nos pays voisins »

Le prince Albert II
120 ans sûreté publique
© Photo Manuel Vitali / Direction de la Communication

Hymne, prière, livres, timbre… La police de Monaco mise à l’honneur

À anniversaire exceptionnel, célébrations exceptionnelles. Pour fêter ses 120 ans d’existence, la sûreté publique a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Après le retour de la célébration de la Saint-Georges en avril 2022 et la cérémonie de ce vendredi 1er juillet 2022, les commémorations devraient se poursuivre le jour de la fête nationale, en novembre 2022, avec « deux autres surprises » a annoncé, le directeur de la police monégasque Richard Marangoni, sans en dire davantage. Mais ce n’est pas tout. En plus de ces moments phares, plusieurs initiatives commémoratives ont vu le jour, ou verront le jour, au cours de l’année à l’occasion de ces 120 ans. Parmi elles, on retrouve notamment une carte de vœux imaginée par les collégiens de la principauté, une toile numérique du prince Albert Ier fondateur de la sûreté publique, un timbre confectionné avec l’office des émissions de timbres-poste ou encore une médaille commémorative ornée sur son recto de l’effigie du prince Albert II face à son trisaïeul, le prince Albert Ier, et sur son verso, de l’écusson de la sûreté et de la casquette du policier. Le corps s’est également doté d’une prière rédigée par le père Julien Gollino à l’occasion de la Saint-Georges, saint patron de la sûreté publique. Plus surprenant encore, l’Académie de musique Rainier III a composé un hymne propre à la sûreté publique. Cette œuvre, qui s’inspire de l’hymne allemand et de la Fanfare For The Common Man d’Aaron Copland, a été présentée pour la première fois vendredi 1er juillet 2022. Une bande dessinée éditée aux éditions du Précurseur et un livre de 460 pages retraçant l’histoire de la police monégasque depuis sa création en 1902 ont également vu le jour. Enfin, un tableau naïf du peintre et ancien policier Claude Gauthier, baptisé « Fides. Diligentia. Virtus. » en référence à la devise de la maréchaussée monégasque, et deux montres conçues par la manufacture Tudor complètent ce panel de réalisations imaginées pour célébrer les 120 ans de la sûreté publique.