vendredi 26 avril 2024
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“Le matraquage d’infos générateur de stress”

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Patrick Lemoine psychiatre
© Photo D.R.

Accident nucléaire au Japon, crises financières sur la planète?: faut-il se protéger du stress lié à la médiatisation continue des infos?? C’est la thèse du psychiatre Patrick Lemoine qui, dans son dernier ouvrage Les mystères du Nocebo (1), s’inquiète de possibles effets sur la santé. Explications.

Monaco Hebdo?: Dans votre livre, vous parlez de l’effet « hautement toxique » pour notre santé lié au matraquage d’informations dans les médias. Qu’entendez-vous par là??

Patrick Lemoine?: Attention, je ne dis pas que l’information est toxique en soi?! Bien au contraire?: elle est essentielle à notre survie d’humain. C’est elle qui nous aguerrit au quotidien, qui nous prévient contre d’éventuels dangers. Un peu comme le tocsin au Moyen-Age qui permettait de se réfugier dans le donjon. Mon inquiétude porte bien plus sur le matraquage d’infos que l’on subit au quotidien. Un matraquage qui devient trop souvent générateur de stress là où il devrait nous aider à nous situer et nous mettre en perspective. C’est d’autant plus le cas que l’info est livrée brute et volontiers dramatisée. Regardez l’exemple de la centrale de Fukushima. On y débat du risque nucléaire mais on évoque très peu les moyens de se prémunir concrètement – d’accéder à des stocks d’iode, d’éviter certains fruits ou légumes en cas de radiations… Cumulée, cette charge de stress peut avoir des conséquences réelles sur notre santé.

M.H.?: Que sait-on justement de ces effets sur la santé??

P.L.?: Là encore, c’est un effet à double tranchant. Le stress des infos peut être stimulant s’il est maîtrisé. Le problème est quand il n’est plus contrôlé. Les études en laboratoire montrent qu’il peut alors se transformer en facteur aggravant de maladies existantes – ulcères, migraines, troubles cardiaques voire cancers. Il peut également affecter notre système immunitaire et nous exposer davantage aux agressions extérieures. Ces effets varient d’une personne à l’autre car chacun exprime le stress sous des formes qui lui sont propres et parce que certains savent mieux s’en protéger que d’autres.

M.H.?: Pour limiter ce stress, faut-il mieux réguler le contenu des infos voire restreindre les « mauvaises nouvelles »??

P.T.?: En Roumanie, une loi a été votée en 2008 pour obliger les médias à diffuser au moins 50 % d’informations positives. Selon les auteurs de la proposition, il s’agissait « d’éviter l’extraordinaire nocivité des informations négatives. » Il n’est bien sûr pas question de définir ainsi des quotas de bonnes ou de mauvaises nouvelles?! J’ai d’ailleurs recensé dans l’ouvrage les bonnes et mauvaises nouvelles dans les JT à la télé et à la radio courant 2008. Les mauvaises nouvelles sont loin d’être aussi prédominantes que l’on peut l’imaginer. Par contre, leur impact est plus fort?! L’enjeu est donc plus d’agir sur le traitement de ces informations, pour limiter le caractère anxiogène qu’elles peuvent porter. Cela peut passer par un travail de sensibilisation des journalistes qui n’ont souvent pas conscience du stress engendré, voire par la création d’une Haute autorité de médias, à l’image de notre Ordre des médecins, qui parerait aux dérives liées à la dramatisation de l’information.

M.H.?: Comment est-il possible d’aider à prendre du recul au niveau individuel??

P.T.?: Là encore, il y a un important travail de sensibilisation à mener auprès des médecins généralistes qui connaissent peu et minimisent souvent ces symptômes. Il y a également un travail d’auto-régulation possible, en commençant par contrôler le temps passé devant le net ou les journaux télévisés, afin de ne pas se laisser submerger. J’ai prescrit des privations d’infos à des patients qui développaient des stress très importants. Sans aller jusque-là, chacun peut composer son propre chemin pour se préserver.

(1) Le mystère Nocebo. Editions Odile Jacob. 2011.

Les capsules de café, dangereuses pour la santé??
Après avoir déchaîné les foudres des écologistes en négligeant le recyclage de leurs produits, les fabricants de capsules de café risquent cette fois l’accusation de menace sur la santé des consommateurs. En cause?? Le furane, un composé toxique potentiellement cancérigène et naturellement présent dans les graines de café. Selon des chercheurs de l’Université de Barcelone, les capsules hermétiques empêcheraient le dit furane de s’échapper lors du passage de l’eau chaude. Résultat?? Les concentrations de furane seraient deux fois plus importantes en moyenne dans les capsules très en vogue que dans le café moulu habituel?! Pas de quoi paniquer pour autant?: selon les mêmes chercheurs, pour dépasser les valeurs maximales autorisées, une personne devrait boire au moins vingt tasses de café en capsule par jour…
Le vaccin HPV… jusqu’à quel âge??
Destiné en première intention aux adolescentes de 14 à 21 ans, le vaccin contre le papillomavirus ne pourra plus être prescrit pour les femmes de plus de 27 ans aux Etats-Unis. La puissante FDA (Food and Drug Administration) vient de refuser au laboratoire qui commercialise le Gardasil (l’un des deux vaccins existants contre les HPV) d’étendre le champ de vaccination au-delà de cet âge. Selon les experts américains, le vaccin perdrait son efficacité chez la femme adulte. Le laboratoire devra même ajouter des mises en garde sur l’étiquette du produit, déconseillant l’emploi au-delà de 27 ans.
Pour les vacances, rien ne vaut le farniente?!
C’est tout du moins la conclusion de chercheurs britanniques qui ont sondé par électro-encéphalogramme nos aspirations les plus profondes au repos. Plusieurs volontaires équipés ont ainsi noté des images d’activités typiques de vacances?: chaise longue et plage, trekking et rando ou boîte de nuits et visites de musées. Résultat?: le farniente est l’option qui stimule le plus le cerveau.