vendredi 19 avril 2024
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Prison ferme pour les agresseurs d’une mineure

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Tribunal
© Photo Fanny Cotin.

Deux des sept agresseurs d’une jeune fille de 16 ans, majeurs, ont écopé de un à deux mois de prison ferme.

En passant son dimanche après-midi sur la plage du Larvotto avec une amie, cette adolescente de 16 ans ne se doutait pas du calvaire qui l’y attendait. Une bande de sept jeunes Niçois, dont cinq mineurs, s’en est pris à elle ainsi qu’à son amie. Les deux majeurs, Frédéric et Mohammed, âgés de 21 et 19 ans, ont comparu en correctionnelle, faisant preuve d’une attitude désinvolte. Les faits se sont déroulés le 3 juillet dernier. La victime et son amie s’apprêtent à se baigner au Larvotto. Elles se font importuner, sur la plage, une première fois par le groupe. « Oh léopard, viens là », l’apostrophe Frédéric en référence au maillot de bain léopard que portait l’adolescente de 16 ans. Celui-ci demande un baiser à la jeune fille et devant le refus de celle-ci, lui saisit le visage et l’embrasse sur la bouche. « Vous la connaissiez?? », demande le président du tribunal Marcel Tastevin au prévenu, qui répond par la négative. « Ça a été une séduction très rapide alors?? », ajoute le magistrat. Les deux jeunes filles sont rejointes par trois amis sur l’esplanade du Larvotto. La petite bande niçoise les importune de nouveau en leur taxant, sous la menace, des cigarettes à plusieurs reprises. Frédéric, le meneur de la bande, s’approprie même les lunettes de soleil d’un ami de l’adolescente et les fait passer de main en main. « Je les ai prises pour les essayer, j’allais pas les voler », affirme le prévenu. L’autre, Mohammed, fouille dans le répertoire téléphonique du mobile de la victime pour en extraire son numéro de portable. Se prenant pour des caïds, les sept agresseurs « interdisent de plage » la victime et ses amis.
Afin que les choses ne dégénèrent pas, l’adolescente et l’autre jeune fille décident de quitter les lieux pour se rendre à la gare. Sauf que les voyous les ont suivi. A la sortie du tunnel Louis-II, ordre est donné par le leader de la bande au plus jeune de frapper l’adolescente de 16 ans. Le mineur la frappe violemment dans le bas du dos, l’insulte et lui crache dessus. Les deux jeunes filles sont ensuite malmenées par leurs agresseurs, qui les bousculent, les invectivent et leur crachent dessus. Voulant alerter un policier, la plaignante est retenue par les cheveux et mise à terre. Les adolescentes parviennent à prendre la fuite et finissent par trouver refuge dans la gare auprès d’un carabinier. « On a été insultés », se sont défendus les prévenus.

« Les Dalton en beaucoup moins sympathiques?! »

La plaignante, portant une minerve, a fondu en larmes à la barre. Sa mère, en pleurs également, s’en est pris verbalement à Frédéric, qui avait forcé sa fille à l’embrasser. « Je ne te le pardonne pas. Elle n’a que 16 ans. C’est de la pédophilie, ce que tu as fait », a-t-elle tempêté. 4?000 euros de dommages et intérêts ont été demandés. Le substitut du procureur Michaël Bonnet a requis deux mois et un mois de prison ferme à l’encontre de Frédéric et Mohammed. « C’est un phénomène de bande, avec un fait humiliant et dégradant qu’est celui de cracher au visage de la victime. On dirait les Dalton en beaucoup moins sympathiques », a résumé le ministère public. Plaidant le sursis, Me Filippi, avocate des deux prévenus, a fustigé « des réquisitions sévères ». Frédéric et Mohammed ont écopé de deux et d’un mois de prison ferme. Le premier devra également verser 1?500 euros à la victime.