vendredi 26 avril 2024
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Présentations vertes au Monte-Carlo Bay

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Lundi 10 février s’est tenue la 3ème rencontre pour la transition énergétique au Monte-Carlo Bay.

L’occasion pour le gouvernement de présenter des projets en cours et de vanter son action en la matière.

Le salon Marigold du Monte-Carlo Bay accueillait les tenanciers de la transition énergétique ce lundi 10 février 2020 pour la troisième rencontre du nom. Au programme, quatre interventions. Chacune des présentations s’est faite sur un thème différent, lié à la transition énergétique en principauté. En introduction, Marie-Pierre Gramaglia, conseillère-ministre à l’environnement, l’urbanisme et l’équipement, a rappelé « l’objectif ambitieux » de réduction de 50 % des gaz à effet de serre en 10 ans. Un objectif que le gouvernement estime pouvoir atteindre grâce au Pacte national pour la transition énergétique. Celui-ci a été signé par 1 200 personnes, dont 100 entreprises, institutions ou associations. « L’esprit est de montrer que la transition énergétique est en marche », a ajouté Annabelle Jaeger-Seydoux, directrice de la mission pour la transition énergétique (MTE). Les trois axes majeurs sur lesquels repose cette mission sont les suivants : mobilité, déchets, énergie.

Tout électrique

La stratégie se niche toujours dans le tout électrique, l’hydrogène n’étant pas encore considéré pour le transport monégasque. Mais le gouvernement annonce œuvrer à la création d’énergies renouvelables sur les communes limitrophes, notamment Roquebrune Cap-Martin. « On a créé la société Monaco énergies renouvelables (Mer) associée à la Société monégasque de l’électricité et du gaz (Smeg) pour acheter en territoire voisin des fermes photovoltaïques et pour avoir de plus en plus d’électricité verte en principauté. On développe aussi d’autres énergies, comme les pompes à chaleur. Nous sommes pionniers en la matière », estime la conseillère-ministre. L’électricité provient majoritairement de la France. Concernant les déchets, Marie-Pierre Gramaglia a annoncé l’installation d’un « centre de déchets recyclés à sec » pour fin 2023 en principauté, sur l’îlot Pasteur. Une nouvelle usine de traitements de déchets est toujours prévue sur l’îlot Charles-III. Une déchetterie est également à l’étude, manquante en principauté, pour « favoriser le tri des déchets ». Après ce propos introductif, quatre acteurs participant à cette transition ont présenté leurs actions. En fin de matinée, rendez-vous a été donné pour la prochaine rencontre en mai-juin 2020.

Mobilité

Benoîte de Sevelinges, directrice du centre hospitalier princesse Grace (CHPG), était présente pour montrer le plan mobilité de son hôpital. Celui-ci s’inscrit « dans une démarche globale », en attendant « d’être bien meilleurs » avec le futur bâtiment en construction, aux normes Haute Qualité Environnementale (HQE). A travers sa présentation, la directrice de l’hôpital a détaillé quelques mesures mises en place au sein de son établissement : remboursement d’une partie de l’abonnement aux transports en commun pour inciter le personnel hospitalier à les utiliser pour venir travailler, mise à disposition de fauteuils roulants pour les patients afin de pouvoir se déplacer sans voiture sur site, remplacement de la flotte actuelle par des véhicules électriques pour les professionnels de santé, promouvoir le covoiturage, prime annuelle octroyée aux agents utilisant un transport 100 % électrique ou un simple vélo, et aussi navette allant de la gare de Monaco jusqu’au CHPG pour optimiser le trajet.

Réduction des déchets

Céline Varenio, ambassadrice du tri à la société monégasque d’assainissement (SMA), a présenté le programme de réduction à la source des déchets. A l’occasion de la semaine européenne de réduction des déchets, la SMA a expérimenté sur deux familles le défi zéro déchet. Ces deux familles, un « jeune couple et une famille avec deux enfants », ont été conseillées et équipées par la SMA. Évidemment, l’opération s’est avérée concluante, puisque les deux familles ont réduit de moitié leurs déchets en ayant recours à « plus de cuisine », une gourde, des courses en vrac, remplacer le jetable par du durable (un torchon plutôt que de l’essuie-tout par exemple) etc. Un plan centré sur l’individu et les ménages, les entreprises étant exemptes de la réflexion de la SMA, hormis pour la seconde expérience présentée où trois entreprises ont été associées à l’opération. Celle-ci a consisté en l’utilisation du lombricompostage (le lombric étant le ver utilisé pour réaliser le compost), pour réutiliser les matières organiques, notamment pour de l’engrais. Céline Varenio a conclu sa présentation par ces mots : « Le déchet le moins polluant reste encore celui qu’on n’a pas produit ».

Recycler les mégots

« Un petit déchet qui est un gros problème », selon les mots d’Annabelle Jaeger-Seydoux. Il s’agit du mégot de cigarette. Guillaume Tarro-Tomà, responsable des services généraux du groupe SBM Offshore, a apporté sa contribution pour réduire, et même recycler les mégots de cigarettes de Monaco. Il a égrainé quelques chiffres pour donner l’ampleur du problème, sans toutefois mentionner leur source : 57 % des mégots finissent par terre, ils polluent jusqu’à 500 litres d’eau et mettent 12 ans à se détruire. Pour ce faire, il a fait appel à l’entreprise EcoMégot, située à Bordeaux. Celle-ci propose d’installer des bornes pour récupérer les mégots, puis de les collecter et de les acheminer à Montpellier, et enfin de les recycler pour les « transformer en matière plastique, ou les valoriser énergétiquement ». Guillaume Tarro-Tomà a lancé en janvier 2019 cette opération de récupération de mégots au sein de SBM Offshore. Soixante-six mille mégots ont été collectés en un an grâce à cette opération.

Economie circulaire

Seul intervenant à s’exprimer sans l’aide d’un montage Powerpoint à l’écran, Sébastien Duprat est venu parler de son entreprise, CycleUp. Depuis sa création, il y a un an et demi, elle propose d’augmenter la durée de vie des matériaux utilisés dans la construction. Notamment, en les réutilisant dans d’autres chantiers, après la déconstruction. Moquettes, poignées de porte, cloisons, faux-plafonds, portes, etc. CycleUp propose de doubler la durée de vie de ces objets avant de penser au recyclage. L’objet de l’entreprise s’inscrit dans les principes d’économie circulaire. « On est aujourd’hui sur trois enjeux planétaires majeurs que l’économie circulaire peut contribuer à résoudre. […] On a un vrai enjeu dans le bâtiment et la construction, qui est le plus gros émetteur de déchets, c’est de produire et promouvoir l’économie circulaire », a avancé Sébastien Duprat. A la manière de certaines entreprises digitales, CycleUp propose la préemption d’un marché de l’économie circulaire existant déjà. En permettant via sa plateforme, que les professionnels s’échangent des matériaux