mercredi 24 avril 2024
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Marc Mourou : « Le secteur privé constitue une réelle alternative en principauté »

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Le secteur public est le premier pourvoyeur d’emplois pour les jeunes Monégasques, avec près de 6 000 emplois recensés, comme le rappelle la commission d’insertion des diplômés.

Mais qu’en est-il du secteur privé ? Est-il vraiment frileux à l’idée d’embaucher des Monégasques ? Monaco Hebdo a posé la question à Marc Mourou, le président de la commission de l’éducation, de la jeunesse et des sports du Conseil national.

Est-il difficile pour les jeunes diplômés Monégasques de s’insérer professionnellement dans le privé, un secteur dans lequel ils semblent moins représentés ?

Le secteur privé constitue une réelle alternative en principauté. Il permet à nos jeunes compatriotes de s’émanciper et d’ouvrir la voie vers plus d’opportunités économiques. Les partenariats mis en place par la commission d’insertion des diplômés depuis sa création en 2010, ont permis de créer des synergies avec 205 entreprises, à ce jour. Ces partenariats favorisent l’insertion des jeunes actifs monégasques dans le monde du travail. Ces entreprises voient postuler de jeunes nationaux montant en qualification d’année en année, particulièrement motivés, et à qui il est important de confier de réelles responsabilités. Malgré un chiffre toujours assez faible de Monégasques dans ce secteur, de plus en plus d’entre eux sautent le pas et trouvent leur bonheur en entreprise ou en devenant porteur de projets avec des start-ups par exemple. De l’autre côté, petites, moyennes ou grandes entreprises recherchent de plus en plus des jeunes locaux connaissant bien le marché monégasque, et désireux de s’investir sur la durée.

Comment lutter contre ce phénomène, s’il persiste ?

La commission d’insertion des diplômés a pour mission d’aider les jeunes diplômés dans leur future insertion professionnelle. L’objectif est de proposer de vraies opportunités de carrière dans le secteur privé, sans oublier de s’occuper du retour au pays des expatriés. La nécessité d’agir en amont pour une meilleure insertion de ces étudiants est un élément clé. Toutefois, il arrive que certains compatriotes n’arrivent pas à trouver un emploi immédiatement. Il est capital de les rassurer en cette période de crise, en leur indiquant que le temps ne jouera pas en leur défaveur. En effet, ils peuvent profiter de passerelles qui se multiplient et les autorisent à changer de voie, ou à compléter leur formation, pour obtenir une double compétence. Ce dernier point les aidera à obtenir un profil encore plus complet et attractif pour être recruté. Bien évidemment, tout cela doit être combiné avec le contrôle du service de l’emploi et de l’inspection du travail, qui jouent un rôle important pour s’assurer que les jeunes Monégasques soient privilégiés dans leur embauche, avec les compétences requises.

« Cette idée comme quoi les Monégasques offriraient moins de souplesse à un employeur du privé est à oublier »

Peut-on se séparer moins facilement d’un candidat monégasque, si la situation l’exige ?

Cette idée comme quoi les Monégasques offriraient moins de souplesse à un employeur du privé est à oublier. La nouvelle génération est particulièrement motivée et de plus en plus diplômée. Elle a souvent pu emmagasiner de l’expérience à l’international. Elle n’aspire qu’à prouver sa valeur. Il faut donc continuer à leur donner leur chance. Nous avons ici à Monaco des compatriotes qui sont parfaitement qualifiés et capables de faire de belles carrières, avec des postes à haute responsabilité. Bien évidemment, comme dans tous les pays, il peut exister des cas conflictuels à la fin d’une collaboration. Mais ils restent minoritaires et ils sont régis par la loi. Toute personne, quelle que soit sa nationalité, a droit au respect de sa dignité dans le travail. Mais elle doit également respecter les règles de l’entreprise. Le contrat de travail doit être exécuté de bonne foi, tant par l’employeur que par son salarié.