mercredi 24 avril 2024
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Quelle stratégie d’investissement pour le second semestre??

Publié le

Georges Papandreou
Afin de protéger les portefeuilles contre une défaillance de la Grèce et d'un effet « domino », la plupart des stratèges ont renforcé le poids des Bunds – emprunts d'Etat allemands – et des bons du Trésor américain à 10 ans. © Photo D.R.

Les risques s’accumulent à très court terme, en particulier pour les marchés actions. Mais ces incertitudes et la volatilité qui va probablement s’en suivre cet été pourraient offrir des opportunités de réinvestissements ou d’arbitrages au second semestre. Decryptage.

Actions?: nervosité à court terme mais encore du potentiel pour le moyen terme

Un premier semestre pour rien?! A mi-juin, la plupart des indices actions sont en léger recul depuis le début de l’année. Les bons résultats des entreprises et leur situation financière saine sont en effet contrebalancés par de moins bonnes perspectives économiques dans le sillage des pressions budgétaires et des resserrements monétaires, des pressions inflationnistes dans le sillage de la flambée des cours des matières premières et des inquiétudes persistantes sur les dettes publiques. Les experts attendent donc un été en dents de scie sur les marchés d’actions. Mais ils conseillent aussi de profiter des replis pour reprendre des positions car, de leur avis, les niveaux de cours sont encore très intéressants pour le moyen terme, notamment au regard des faibles rendements qu’offrent la plupart des produits obligataires. Ils anticipent même, pour la plupart, un bilan 2011 positif sur les grands indices, de l’ordre de 10 % en moyenne. La sélectivité reste néanmoins de mise?: grandes capitalisations « défensives », opérations de fusion-acquisition, dividendes et « marques » fortes capables de maintenir les marges, tels sont les thèmes privilégiés pour le second semestre. Les experts sont par ailleurs de plus en plus nombreux à conseiller de revenir progressivement sur les actions émergentes, Asie et Chine plus spécifiquement. En net recul depuis le début de l’année, ces marchés, très en avance sur le cycle de resserrement monétaire, pourraient bénéficier de croissance relative plus favorable.

Obligations?: les emprunts des grands Etats sont chers

Alors que la crise de la zone euro tarde à se résoudre, les obligations des grands Etats récupèrent leur statut de valeur refuge. Afin de protéger les portefeuilles contre une défaillance de la Grèce et d’un effet « domino », la plupart des stratèges ont renforcé le poids des Bunds – emprunts d’Etat allemands – et des bons du Trésor américain à 10 ans. Mais ce statut « défensif » se paie?: avec des rendements d’à peine plus de 3 %, ces titres sont désormais très chers*. Les stratèges de marché conseillent donc de conserver en portefeuille des obligations d’entreprises, les fameux « corporate », même si le potentiel de gain est désormais plus réduit après des belles performances ces deux dernières années. Mais les inquiétudes sur l’évolution de la croissance pourraient créer des occasions d’achat à bon compte sur ces obligations privées ainsi que sur les obligations convertibles qui, bien choisies, permettent, rappelons-le, de profiter d’une partie de la hausse des actions tout en offrant un « coussin » de protection à la baisse grâce à leur composante obligataire. Par ailleurs, pour se protéger des risques européens et d’une rechute éventuelle de l’euro, les placements obligataires sensibles à l’appréciation du dollar, comme les obligations émergentes, redeviennent attractifs.

Or?: la valeur « assurance » par excellence

A plus de 1?500 dollars l’once mi-juin, le métal jaune évolue au plus haut depuis 31 ans. L’or joue toujours comme une « assurance » contre les inquiétudes sur le rythme de la reprise économique et sur un effet « domino » potentiel causé par la crise grecque. Par ailleurs, les investisseurs cherchent à se protéger de l’inflation future en achetant des actifs tangibles comme l’or. Même si une consolidation, somme toute logique, pourrait intervenir dans les prochaines semaines, la tendance de fonds reste très solide. Le décalage structurel entre une forte demande, aussi bien de la part des banques centrales, notamment émergentes, que des acteurs privés, là encore émergents, et une offre qui se tarit soutient les cours. Si les investisseurs ont tendance à privilégier l’or physique ou les ETF**, ils auraient intérêt, selon les spécialistes, à porter leur attention sur les sociétés cotées exploitant des mines d’or car elles n’ont pas connu la même poussée en Bourse et recèle encore du potentiel de hausse. Leurs cours boursiers intègrent des cours de l’or nettement moins élevés alors même que leur perspective de croissance sont bonnes au regard du déficit d’offre.

* Le prix d’une obligation est inversement corrélé aux taux d’intérêt. Plus les taux baissent, plus le prix des obligations a tendance à monter, toute chose égale par ailleurs.

** Les ETF (Exchange Trading Funds), également appelés Trackers, sont des fonds indiciels cotés en Bourse qui permettent de répliquer parfaitement la performance d’un indice ou d’un sous-jascent, en l’occurrence l’évolution du cours de l’or dans le cas présent. Ils se négocient comme une action.

L’euro, future monnaie de réserve mondiale??
Western Asset Management, filiale de Legg Mason, estime que l’euro pourrait devenir une monnaie de réserve mondiale et que la zone euro pourrait accueillir de nouveaux membres au cours des prochaines années. Selon la société de gestion basée aux Etats-Unis, la très probable restructuration de la dette de certains Etats périphériques ne devrait pas provoquer l’effondrement de l’euro. A court, voire moyen, terme, la monnaie unique pourrait même consolider sa position de devise stratégique avec la possible entrée dans l’Union d’anciens Etats du bloc soviétique. L’Estonie a récemment fait son entrée dans la zone euro, tandis que la Lettonie, la Lituanie et la Pologne se sont fixées 2015 comme date butoir.
Année record pour l’épargne salariale en France
Les encours d’épargne salariale ont atteint en France 88,6 milliards d’euros fin 2010, affichant une progression de 4,5 % sur un an, selon l’enquête de l’Association française de la gestion financière (AFG). L’épargne salariale dépasse ainsi légèrement les niveaux record atteints en 2007 (87,6 milliards), après deux années en net retrait en raison de la crise financière.