Pour Laurent Demeure, Président de Coldwell Banker France*, l’immobilier d’exception reste une valeur refuge pour une clientèle aisée. La demande ne faiblit pas à Paris.
Monaco Hebdo?: Les prix de l’immobilier d’exception vont-ils baisser à Paris??
Laurent Demeure?: Compte tenu de la conjoncture, ce sera sans doute le cas pour une grande partie des biens immobiliers parisiens, c’est-à-dire ceux dont le prix est inférieur à 750?000 euros. Mais certainement pas pour l’immobilier de prestige qui reste toujours très recherché par la clientèle aisée. Les biens d’un prix supérieur à 1,5 million d’euros pourraient même voir leur prix légèrement augmenter. Paris conserve son pouvoir d’attraction sur une grande partie des acquéreurs internationaux et les biens d’une valeur supérieure à 1 million d’euros trouvent des preneurs sans difficulté, et ce d’autant plus qu’ils sont moins nombreux que dans d’autres grandes villes. A Paris, il se vend chaque jour un bien dont le prix excède deux millions d’euros.
M.H.?: Qui sont les acheteurs??
L.D.?: La demande française reste conséquente mais elle est de plus en plus épaulée par une demande internationale. 8 % des transactions immobilières parisiennes sont en effet réalisées avec des étrangers et concernent souvent les quatre arrondissements parisiens les plus recherchés que sont les 7ème, 8ème, 16ème et 17ème. Pour des biens d’une valeur supérieure à 1 million d’euros, près d’un quart des transactions est réalisée avec des étrangers. Cette proportion monte même à la moitié pour des biens d’une valeur supérieure à 2 millions d’euros. Cette demande étrangère est plus que bienvenue sur le marché, car les dernières annonces fiscales du gouvernement commencent à décourager un certain nombre de Français qui envisagent de plus en plus de délocaliser leurs investissements immobiliers à l’étranger. L’intérêt est notamment croissant pour les Etats-Unis afin de profiter de la faiblesse du dollar face à l’euro.
M.H.?: La demande étrangère pour l’immobilier parisien de prestige est-elle homogène??
L.D.?: Non. Chaque nationalité a ses préférences. Les Italiens optent souvent pour le centre historique, notamment le Marais, alors que les Américains préfèrent l’Ile Saint-Louis et le 7ème. Quant aux Russes et la clientèle du Moyen-Orient, ils restent fidèles au fameux triangle d’Or, dont les Champs-Elysées font partie.
M.H.?: Ce marché attire-t-il la clientèle chinoise??
L.D.?: Nous observons un intérêt grandissant de la part des acheteurs chinois. Alors qu’ils représentaient que 0,3 % des acheteurs en 2009, leur poids est passé à 0,5 % en 2010 et à 1,2 % en 2011. Nous prévoyons plus de 2 % en 2012. Doucement, mais sûrement, la clientèle asiatique très aisée s’implante donc à Paris en achetant des propriétés dont les prix évoluent entre 1,5 et 3 millions d’euros. Par ailleurs, les bureaux de Coldwell Banker en Chine nous font part d’un nombre grandissant de Chinois intéressés par l’immobilier de prestige parisien.
M.H.?: Qu’en est-il de la demande de résidents monégasques??
L.D.?: La proximité géographique entre Paris et Monaco fait de la capitale parisienne une place toujours très recherchée. Bien que la clientèle monégasque soit constituée d’un très grand nombre de nationalités, la demande est toutefois assez homogène avec une concentration sur les biens de prestige très qualitatifs comme de très beaux triplex ou penthouses avec de très belles parties communes, de très belles terrasses superbement aménagées offrant une vue imprenable sur Paris. Les critères architecturaux sont très proches des standards internationaux du très haut de gamme et donc moins focalisés sur le cachet historique de certains quartiers parisiens.