On néglige à tort le cinéma nordique. Voyez Lars von Trier. Après son dérapage à Cannes où il se voulait nazi, il a déclaré la semaine dernière?: « A la suite des sérieuses accusations qui m’ont été portées, j’ai réalisé que je n’avais pas la capacité de m’expliquer clairement en public et j’ai donc décidé à partir d’aujourd’hui de refuser toute interview ou conférence publique. » Pas de conférence de presse, donc, pour Nymphomaniac, son prochain film, consacré à la vie sexuelle d’une femme de zéro à cinquante ans. Dommage. Cela aurait pu avoir un certain relief quand on sait que, cet été, sur la BBC, Monsieur von Trier expliquait avoir pensé établir un calendrier des cycles menstruels de Björk, durant le tournage de Dancers in the Dark, en 1999. Ce retrait du cinéaste danois sera compensé par la naissance d’un cinéma républicain aux Etats-Unis. Avec ce thème de prédilection des films américains actuels?: la religion. La semaine dernière, c’est Courageous, où les frères Kendrick nous content la vie de quatre policiers qui passent leur temps à prier, qui se faisait remarquer au box-office. Nos quatre amis bigots ont eu davantage la cote que Daniel Craig dans Dream House. Il faut dire que les muscles de Monsieur Craig se sont relâchés, depuis le jour où on l’admira, sublime coquette qui sortait de l’océan en maillot moulant dans Casino Royale. Sinon?? Confirmation du bon goût français?: le 10 octobre, les deux Guerre des boutons totalisaient plus d’1,8 million d’entrées en salles. Et quoi voir cette semaine?? Polisse, où Maïwenn filme en femme amoureuse Joey Starr, son compagnon. On n’oubliera pas non plus la sublimissime Deneuve du temps de sa splendeur dans la réédition de Le sauvage. Pas plus que la réédition, enrichie de vingt-cinq minutes inédites, de Metropolis.
