vendredi 26 avril 2024
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Devenir entrepreneur « par procuration » avec l’investissement participatif

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l'investissement participatif
© Photo D.R.

Pour Anne Saint-Léger, fondatrice et présidente de Finance Utile, l’investissement participatif à destination des PME répond aux besoins des investisseurs particuliers et des chefs d’entreprise dans un environnement financier difficile.

Monaco Hebdo?: Qu’est-ce que l’investissement participatif??
Anne Saint-Léger?: Ce concept repose sur le « crowd funding », c’est-à-dire le « financement par la foule ». Chaque internaute investit dans un projet une petite somme d’argent. Mises bout à bout, ces petites sommes permettent de financer un projet d’envergure. Chaque investisseur est ensuite tenu régulièrement au courant des avancées du projet et participe à son développement. Le « crowd funding » est né aux Etats-Unis dans les années 2000, tout d’abord autour de dons pour de petits projets humanitaires. Très vite, le sport et le monde du spectacle se sont emparés de l’idée et l’ont adaptée. Le concept a aussi traversé l’Atlantique avec, par exemple en France, MyMajorCompany, à l’origine du succès du chanteur Grégoire. Ce principe s’étend aujourd’hui à la sphère financière.

M.H.?: Pourquoi avez-vous créé Finance Utile??
A.S.L.?: Créée fin 2009, Finance Utile est la première plate-forme web d’investissement participatif à destination des PME et des start-up tous secteurs confondus. Son objectif est de démocratiser l’accès au financement de ce type de sociétés, afin de pallier leur manque cruel de moyens pour se développer, alors même qu’elles représentent 60 % des emplois. Paradoxalement, en France, trouver un ou deux millions d’euros est plus facile que de réunir 100?000 à 500?000 euros. Même si le nombre de Business Angels, interlocuteurs souvent naturels, a doublé dans l’Hexagone en trois ans, ils sont encore trop peu nombreux. Parallèlement, la volonté d’entreprendre est bien réelle en France. Selon un sondage d’OpinionWay réalisé début 2010, près d’un jeune sur deux de 18 à 29 ans souhaitait créer un jour son entreprise. Mais la difficulté à trouver des financements est l’une des principales raisons d’abandon des projets.

M.H.?: Concrètement, comment cela fonctionne-t-il??
A.S.L.?: Pour démocratiser ce type de financement, il faut permettre aux particuliers d’investir un montant adapté à leur budget. Ils peuvent ainsi, avec Finance Utile, devenir un Business Angel dès 1?200 euros* d’investissement. Nous avons déjà réussi à trouver des financements pour 12 sociétés pour un montant total de 1,8 millions euros. La preuve que des particuliers sont prêts à investir une petite partie de leur épargne dans de jeunes sociétés, tant que cela ne remet pas en cause leur équilibre financier. L’investissement moyen ressort à 3?000 euros* par société.

M.H.?: Comment expliquez-vous un tel démarrage??
A.S.L.?: Depuis la crise financière, les épargnants veulent savoir où ils mettent leur argent. Ils recherchent des produits transparents, qu’ils comprennent et qui aient du sens. Dans le cas de Finance Utile, le particulier choisit la société dans laquelle il souhaite investir, bénéficie d’un suivi transparent et de qualité avec un grand nombre d’outils interactifs comme des actualités sur le blog dédié, un reporting financier régulier, la possibilité de poser des questions à l’entrepreneur ou encore participer aux assemblées générales en ligne. Le particulier peut donc devenir un « entrepreneur par procuration ». Cela peut même être un tremplin pour se mettre à son compte en se constituant un réseau et en testant son idée auprès de la communauté d’investisseurs de Finance Utile.

M.H.?: Quel type de sociétés sélectionnez-vous??
A.S.L.?: Nous recherchons des sociétés pionnières dans leur secteur ou qui détiennent des actifs, des brevets pour ce qui concernent les sociétés technologiques. Notre premier critère de sélection est la qualité de l’équipe dirigeante car c’est toujours la clé de la réussite d’une société. Elle doit notamment être capable de faire face à la concurrence et d’anticiper l’avenir. Le produit ou service proposé doit aussi répondre à un besoin ou une attente. Nous vérifions également que le modèle économique puisse garantir, à priori, la pérennité de la société et qu’il apporte une vraie valeur ajoutée par rapport à la concurrence. Nous proposons actuellement 10 sociétés aux activités très diverses comme Paysans. fr, qui commercialise via internet et livre des produits ultra-frais ou Cliris, un des leaders européens du marché de l’analyse du comportement par traitement d’images.

*?Ces investissements viennent en réduction de l’impôt pour les contribuables français (22 % IRPP et 50 % ISF) à condition d’une détention de 5 ans minimum.

La tentation du retour au deutsche mark
Plus d’un Allemand sur deux (54 %) souhaite le retour du deutsche mark comme monnaie de paiement, selon un sondage pour le magazine Stern. Dans les régions d’ex-RDA, l’attachement au deutsche mark, introduit en 1990, moins d’un an après la chute du Mur de Berlin, est encore plus fort. 67 % des habitants de l’ex-RDA souhaiteraient son retour en remplacement de la monnaie unique européenne. Alors que la zone euro traverse une crise sans précédent, le deutsche mark reste associé à la puissance économique et financière de l’Allemagne d’Après-guerre. Déjà en juin 2010, un sondage montrait que la moitié des Allemands voulait le retour du deutsche mark.
Vers un octobre noir en Bourse??
Les actions européennes viennent de clôturer un troisième trimestre désastreux, le pire depuis 10 ans, avec un repli moyen de près de 17 % et une volatilité sans précédent. Le mois d’octobre n’a pas vraiment débuté sous de meilleurs auspices faisant craindre à certains un « octobre noir ». « Octobre est un mois réputé particulièrement dangereux en bourse. Mais il y en a d’autres?: juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février ». Cette célèbre maxime de Mark Twain, écrivain et humoriste américain, exprime assez bien l’état d’esprit qui règne aujourd’hui sur les marchés boursiers.