mercredi 24 avril 2024
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Conseils de navigation en pleine tempête financière

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Crise financière
© Photo D.R.

Rien ne va plus sur les marchés financiers. Réduire le risque dans les portefeuilles devient une priorité pour les prochains mois.

Avec la crainte d’un défaut de la Grèce, voire d’autres Etats européens, et d’un risque systémique pour le système financier, les indices actions ont été précipités à de nouveaux plus bas depuis plus de deux ans. A quoi s’ajoutent la perspective d’un ralentissement marqué de l’économie au second semestre de part et d’autre de l’Atlantique et les craintes d’une nouvelle récession. Dans un tel contexte, il y a bien peu de chances que la situation s’améliore de façon significative rapidement. Les marchés, notamment d’actions, vont donc rester très nerveux dans les prochaines semaines et la prudence s’impose plus que jamais. Voici quelques conseils pour essayer de traverser la tempête financière tant bien que mal.

Constituez des liquidités

Avoir des liquidités est un atout précieux au regard des tensions sur les marchés. Cet intérêt se trouve renforcé par les incertitudes pesant sur les perspectives économiques et par la valorisation dorénavant élevée des classes d’actifs traditionnellement considérées comme refuge, notamment les emprunts d’Etat. Qui plus est, ce « cash » pourra être réinvesti le moment venu.

Soyez prudent sur les obligations d’Etat

Avec le regain de tension sur la crise de la dette souveraine en zone euro, les meilleures signatures, Allemagne en tête, ont servi de valeur refuge. Concrètement, les investisseurs se sont rués en août sur les obligations émises par ces Etats. Ce mouvement de fuite vers la qualité, le fameux « flight to quality », a entraîné une envolée des prix de ces obligations, et, donc, une forte baisse de leur rendement. Désormais très chères et peu rémunératrices, autant ne pas s’y positionner.

Ne faites que du « stock picking » sur les actions

Au plus bas depuis plus de deux ans, les actions européennes s’affichent à priori à des niveaux de cours attractifs. Mais attention, les turbulences ne sont pas finies et les phases de rebond purement techniques. Il faut donc être très prudent et ne revenir qu’au cas par cas, sur les actions. La sélectivité est d’autant plus nécessaire que la déjà faible croissance européennes sera davantage pénalisée par la surévaluation de l’euro et la nécessité de mener une politique d’austérité à marche forcée, notamment dans les pays périphériques, dont l’Italie. Il est donc préférable de sélectionner des valeurs qui offrent des « business model » très lisibles, ayant une forte capacité à imposer leurs prix et exposées à la croissance des pays émergents. Les actions aurifères, et plus généralement minières, demeurent attractives dans une perspective où les cours des matières ne rebaissent pas fortement. En revanche, la persistance d’interrogations autour de la solvabilité des Etats devrait continuer de pénaliser davantage les valeurs financières. La dégradation des perspectives économiques ne devrait pas non plus se révéler favorable à un rebond des valeurs cycliques à court terme. Enfin, la nécessaire consolidation budgétaire des Etats pourrait nuire aux secteurs les plus sensibles à la fiscalité et aux dépenses publiques, tels les services aux collectivités, les fameuses « utilities ».

Ne négligez pas les obligations convertibles

Dans un environnement plus risqué, la double nature des obligations convertibles (sensibilité aux actions et coussin obligataire) permet de participer partiellement à la hausse des actions, tout en disposant de caractéristiques défensives des obligations amortissant les phases de baisse des marchés. A condition de sélectionner des titres au profil dit « mixte » qui permettent de profiter de ces deux aspects. Il faut donc choisir des « OC » dont le « delta », c’est-à-dire la sensibilité aux actions, est assez faible afin de minimiser les risques actuels. Le mieux étant d’investir via un FCP?: son gérant fera la sélection à votre place.

Pensez aux actifs réels

L’immobilier pourrait continuer d’attirer les investisseurs indépendamment de sa valorisation, et ce en raison du maintien des taux réels à des niveaux très faibles. La « pierre » offre par ailleurs des taux de rendement désormais intéressants au regard de la faible rémunération des placements monétaires. Conservez également de l’or. Bien que très surévalué au regard des fondamentaux, le métal jaune continuera de jouer son rôle de valeur refuge en cas d’aggravation de la crise financière ou de défiance sur le dollar.

La croissance va aussi se tasser en Asie
La croissance des économies émergentes en Asie sera moins soutenue que prévu en 2011 et 2012. Les raisons?? Le recul des exportations vers les Etats-Unis et l’Europe ainsi qu’une inflation élevée. Selon le dernier rapport de la Banque asiatique de développement (BAsD), la croissance économique de la région (hors Australie, Nouvelle-Zélande et Japon) devrait ressortir à 7,5 % en 2011 et 2012, contre respectivement 7,8 % et 7,7 % estimés en avril. La BAsD estime par ailleurs que l’inflation « fait toujours planer une menace au-dessus de nombreuses économies » de la région, avec un taux moyen de 5,8 % attendu en 2011, contre 5,3 % anticipé en avril. La hausse des prix devrait se tasser à 4,6 % en 2012 à la faveur d’une chute des cours des matières premières « mais les banques centrales devront rester très vigilantes », prévient la BAsD.
Les rescapés de la tempête financière
A la mi-septembre, seule une dizaine de valeurs de l’indice SBF 120 s’affichait encore dans le vert depuis le début de l’année. Alors que l’indice perdait plus de 20 % sur la période, Hermès affichait une envolée insolente de quelque 70 %, porté par la spéculation depuis l’entrée de LVMH à son capital. Parmi les rescapés figurent aussi Maurel & Prom, EADS, Essilor, Rémy Cointreau ou encore Gemalto avec des progressions comprises entre 10 % et 25 %.