jeudi 28 mars 2024
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Des actions européennes décotées et de qualité

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Plage tropical
Parmi les récents paris de Metropole Gestion figure Thomas Cook, numéro deux des voyagistes européens. © Photo D.R.

Pour Metropole Gestion, spécialiste de la gestion « Value », il est possible de détecter des valeurs européennes sous-évaluées à fort potentiel, quelles que soient les conditions de marché.

Les investisseurs particuliers ne sont toujours pas réconciliés avec les actions, découragés de la volatilité persistante de ces marchés. « Pourtant, quand les incertitudes persistent, il paraît logique de placer son argent dans les seuls agents économiques qui ressortent gagnants de la crise, c’est-à-dire les entreprises, font valoir les spécialistes de Metropole Gestion. Plutôt que de chercher à anticiper les mouvements de court terme du marché pour générer de la performance, mieux vaut détecter les titres sous évalués mais de bonne qualité, dont le marché redécouvre la solidité en ces temps incertains. »

Stock picking

Cette société pionnière en Europe de la gestion « value », qui consiste précisément à investir dans des sociétés dont le potentiel de croissance ou de redressement n’est pas correctement pris en compte dans leur cours de Bourse, a fait entrer en portefeuille plusieurs valeurs ces derniers mois. « Elles ont déjà participé à la surperformance de nos fonds, mais leur potentiel reste important », précisent ces spécialistes adeptes du « stock picking », c’est-à-dire la sélection de valeur. « Metropole Sélection, notre fonds investi en actions européennes, progresse de 95 % (1) depuis sa création en 2002, alors que le marché européen des actions a stagné, se félicitent-ils. C’est une performance qui peut tout à fait se répéter lors du prochain cycle, quelle que soit sa vigueur. »

Parmi les récents paris de Metropole Gestion figure Thomas Cook, numéro deux des voyagistes européens. « Lors du dernier cycle, ce secteur s’est considérablement concentré poussant les acteurs à agir de façon rationnelle et l’offre à être ajustée, soulignent-ils. Les nombreuses faillites de petits acteurs ont échaudé les clients en quête d’horizons lointains, ce qui favorise les leaders du secteur qui apparaissent alors comme des valeurs sûres. La valeur de la marque a donc augmenté. » Ces spécialistes estiment que le potentiel du titre est supérieur à 60 %, et ce en tenant compte d’une croissance de chiffre d’affaires de 2 % seulement. « Cette prévision pourrait même s’avérer trop prudente, si l’on en croit les derniers chiffres meilleurs qu’attendus de la consommation en Europe », précisent-ils.

Marges opérationnelles élevées

Metropole Gestion s’intéresse également aux sociétés qui se sont totalement transformées ces dernières années et dont le changement de statut boursier commence à peine. C’est notamment le cas de Tomkins, société industrielle anglaise dont le recentrage sur les activités les plus rentables a rapidement attiré l’attention de fonds d’investissement canadiens, débouchant sur une OPA qui a participé à la surperformance du fonds Metropole Sélection. « De la même façon, Infineon est aujourd’hui totalement désengagé des mémoires D-RAM et des semi-conducteurs pour la téléphonie, qui sont désormais considérés comme des « commodités », soulignent-ils. L’activité de l’industriel du groupe est maintenant tournée vers des niches à forte barrière à l’entrée, les micro-contrôleurs et capteurs utilisés dans l’automobile ou pour améliorer l’efficacité énergétique. » Or, ces métiers ont des marges opérationnelles très élevées, de l’ordre de 15 à 20 %, et une faible intensité capitalistique. « C’est un vrai changement de métier et la valorisation boursière est encore figée sur le passé, ajoutent les gérants de Metropole Gestion. Le titre pourrait doubler à moyen terme. » Le même mécanisme de changement de statut boursier a permis de revaloriser – mais partiellement à ce jour, selon Metropole Gestion – la société Hays, spécialisée dans le travail temporaire et le recrutement. « Dans le passé, l’administration anglaise était son principal client et on imagine aisément le parcours boursier du titre lorsque le Royaume-Uni a annoncé son programme de resserrement budgétaire », expliquent les gérants. Mais à cette occasion, Hays a pu faire remarquer aux investisseurs que son profil avait énormément évolué ces dernières années. « En effet, cette société s’est énormément renforcée en Asie-Pacifique, qui représente désormais 65 % de ses bénéfices. Mais il faut du temps pour que le statut d’une valeur change en bourse, c’est pourquoi Hays est encore décotée aujourd’hui, avec un potentiel de 70 %. »

Partir à la retraite, une notion inconnue pour les grandes fortunes
Le 12ème volume de la série Barclays Wealth Insights examine le regard que portent des personnes fortunées du monde entier sur la question de la retraite. Selon cette étude, 60 % des sondés ne se sentiront jamais à la retraite. Le prolongement de l’espérance de vie, l’amélioration de l’état de santé et l’incertitude financière amènent en effet les personnes fortunées à reconsidérer la notion de « retraite ». « Pour beaucoup, l’âge de la retraite n’a plus aucun sens, souligne l’étude. Nombreux sont ceux qui continueront à travailler, sous une forme ou une autre, et l’augmentation du nombre « d’éternels actifs » va s’accompagner de nombreux avantages pour l’économie et le monde de l’entreprise. Le fait que ce vivier d’expériences reste actif va non seulement contribuer directement et indirectement au produit intérieur brut, mais également profiter aux directions et sociétés du monde de l’entreprise et des associations à but non lucratif. » Mais cela ne va pas sans soulever d’autres enjeux. « Le problème, en ce qui concerne les personnes fortunées qui ne font pas le choix d’une retraite traditionnelle, est qu’elles ne diffèrent pas le processus d’évaluation de leurs finances, et de planification des intérêts et successions qui auraient pris place à l’approche de l’âge de la retraite, précise cette étude. Une discussion continue, tant au sein des familles qu’avec des conseillers, est essentielle. »