A peine le budget rectificatif 2013 voté, le gouvernement a présenté les prévisions pour l’exercice 2014. Objectif : doper la politique d’investissements et d’équipements du pays.
Le timing est serré. En 2014, le premier coup de pioche sera donné pour l’opération Pasteur. C’est dans cette zone stratégique des terrains délaissés SNCF que doivent être bâtis le nouveau collège, des bureaux, un hôtel et le centre de tri de la Poste. Tandis qu’en parallèle, doivent être (re)lancés les projets de centre commercial de Fontvieille et de rénovation de l’héliport. Sans oublier le choix du groupement candidat qui réalisera l’extension en mer du Portier.
Pour mettre en musique ces investissements lourds, le gouvernement a donné une nouvelle impulsion dans ses prévisions budgétaires. Pour 2014, il mise sur 951 millions d’euros de recettes (+8 % par rapport à 2013) et 973 millions de dépenses (+5,8 %). Le déficit budgétaire prévu serait alors de 22 millions d’euros. La hausse des recettes vient en partie du passage de la TVA à 20 % à partir du 1er janvier 2014. Si le taux de l’impôt sur les bénéfices reste le même, Monaco a en effet dû s’aligner sur la France pour cette taxation indirecte. Et côté dépenses, le ministre d’Etat annonce une augmentation des dépenses d’équipements. Lors de la présentation du BP 2014 à la presse du 11 octobre, Michel Roger a en effet insisté sur le fait que « cette année, le gouvernement consacre 261,7 millions à la poursuite des chantiers en cours et au lancement d’opérations nouvelles, structurantes pour le pays, qui seront porteuses d’activités pour les entreprises locales. »
20 millions issus du transfert des actions SBM
« Les dépenses d’équipements et d’investissements s’élèvent à 261,7 millions d’euros. Les dépenses d’acquisitions d’immeubles et les dépenses de matériel d’équipement cumulées aux dépenses de travaux des sections 1 à 6 (42,1 millions d’euros) portent le total de l’effort de l’Etat à 303,8 millions d’euros, soit 31,2 % des dépenses totales de l’Etat. On investit pour l’avenir tout en maintenant une certaine forme d’orthodoxie budgétaire », ajoute le conseiller pour les finances Jean Castellini. Ce qui permet, pour le coup, d’atteindre la barre du tiers du budget dédié à l’équipement exigé par la majorité parlementaire… Comment ? En changeant quelque peu de fusil d’épaule, le gouvernement s’appuie aujourd’hui résolument sur le fonds de réserve constitutionnel, « notre bas de laine ». Par exemple, à partir de 2014 a été décidé un transfert progressif des 6 millions d’actions de la Société des bains de mer détenues aujourd’hui par le budget. L’idée, reposant sur une préconisation de la commission supérieure des comptes, est, grosso modo, de basculer chaque année, 10 % de ce pool d’actions – estimées au cours actuel de 40 euros à 240 millions d’euros. Et ce, sur une période de 10 ans. « Comme le fonds de réserve n’a pas vocation à être un budget bis, le budget n’a pas vocation à devenir un FRC bis… », a plaisanté Michel Roger pour justifier cette mesure.
L’équilibre budgétaire, facteur d’attractivité
L’autre objectif de l’Exécutif est de « viser l’équilibre budgétaire ». Attaché au cercle vertueux émanant de finances publiques maîtrisées, Jean Castellini a répété qu’il s’agit d’un « facteur d’attractivité évident » : « Je parle tous les jours à des hommes et des femmes d’affaires qui ont choisi Monaco car ils trouvent insupportable l’insécurité qui règne au niveau fiscal et de la politique d’investissements », souligne le conseiller pour les finances. Avant d’indiquer que Monaco peut se faire son trou dans un « monde où l’imposition augmentera » forcément. Pour la Principauté, 2012 a marqué un retour à l’équilibre après que l’Etat a cumulé 130 millions de déficit en 2010 et 2011, couverts par les intérêts du FRC. Aujourd’hui, l’objectif est de transformer l’essai et de rendre ce retour à l’équilibre « durable ».