samedi 27 avril 2024
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Just married?! Viva i spusi?!

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© Photo Jean-Philippe Marty / Monaco Hebdo.

Durant près de trois jours, Monaco était une ville en fête. Du mariage civil au feu d’artifice clôturant des festivités inoubliables, Monaco Hebdo vous propose de retrouver, dans ce dossier spécial, les moments forts du mariage princier.

La salle du Trône où officiait Philippe Narmino
La salle du Trône où officiait Philippe Narmino a accueilli les 80 invités (familles, membres du gouvernement, ambassadeurs de France, d'Italie et d'Afrique du Sud, etc). © Photo Palais Princier.

Charlene, princesse de Monaco

C’est le 1er juillet que Charlene Wittstock est devenue princesse de Monaco. Marié civilement, le couple princier est parti à la rencontre des Monégasques.
Par Milena Radoman.

«Une nouvelle page de l’histoire de la principauté s’ouvre aujourd’hui. » Sur la place du palais, Albert II, au côté de celle que l’on peut désormais appeler princesse Charlene, s’adresse aux Monégasques qui l’entourent. Prêt à partager un moment unique avec son peuple. Quelques dizaines de minutes auparavant, le chef d’Etat vient effectivement d’ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de Monaco, en épousant civilement Charlene Wittstock dans la salle du trône du Palais. Une cérémonie civile rapide et millimétrée, d’à peine un quart d’heure, célébrée par le président du conseil d’Etat Philippe Narmino, devant près de 80 officiels et membres des familles Grimaldi, Kelly et Wittstock. Donatella Knecht de Massy (l’épouse de l’un des petits-fils de la princesse Antoinette) et Christophe Le Vine, un cousin germain du prince, assurent d’ailleurs le rôle de témoin. Dans son discours, le directeur des services judiciaires a lui aussi rappelé l’étroitesse des liens entre la famille Grimaldi et les Monégasques?: « En épousant le prince, vous épousez aussi un pays, la principauté de Monaco d’aujourd’hui et d’hier, riche de son histoire et de ses traditions. » Un pays dont 4?000 de ses citoyens attendaient de pied ferme d’accueillir officiellement leur nouvelle princesse — le maire Georges Marsan a d’ailleurs remis aux époux au nom des nationaux une sculpture baptisée L’Enfant endormi réalisée par Émile-Antoine Bourdelle et une gouache du peintre Vassily Kandinsky.

les époux ont échangé leurs consentements
A 17h09 précisément, les époux ont échangé leurs consentements. © Photo Palais Princier.

Stéphanie émue aux larmes

Il n’y avait qu’à voir les 4?000 Monégasques affluer place du palais pour s’assurer de ce « lien » identitaire. A peine le « Oui » échangé par les deux époux, est retransmis sur deux écrans géants place du palais, que les applaudissements s’élèvent. Une salve immédiatement rééditée lorsque le couple apparaît au balcon, saluant la foule et échangeant quelques baisers. Les drapeaux s’agitent, les hourras s’envolent. Après la marche solennelle dédiée à la nouvelle princesse, la fanfare des carabiniers interprète l’hymne national.
Ce mariage qui a ému aux larmes la princesse Stéphanie restera aussi dans les mémoires des Monégasques pour sa fête populaire. Buffet gargantuesque servi par les équipes du Fairmont aux saveurs d’Afrique du Sud, prestation endiablée de la fanfare de Toute la musique que j’aime ou Pas de boogie-woogie… Chacun se rappellera d’une ambiance décontractée. A l’image même du bain de foule du couple princier qui traverse la place pour saluer ses invités. Comme il le fera le soir lors d’une réception pour les résidents sur le port, juste avant le concert de Jean-Michel Jarre. Mais chacun espère également secrètement que cette union marque aussi un tournant pour l’image de Monaco. « Une nouvelle fois dans son histoire sept fois centenaire, la dynastie des Grimaldi s’ouvre à un autre monde. En y pénétrant, Mademoiselle, vous apportez la fraîcheur de vos jeunes années, la richesse d’une autre culture, la nouveauté de votre regard. Ces atouts seront précieux à la Principauté toute entière », avait ainsi déclaré Philippe Narmino, dans son discours, à la nouvelle First Lady. L’Histoire dira si le directeur des services judiciaires avait raison.

le cortège
La facture finale du mariage princier s'élèverait, selon les autorités, à moins de 20 millions d'euros. © Photo Jean-Philippe Marty / Monaco Hebdo.

Le mariage en chiffres

Du nombre d’invités aux dépenses engagées par l’Etat, Monaco Hebdo vous livre les chiffres du mariage.
Par Céline Galbrun.

Selon Paul Masseron, conseiller pour l’Intérieur, Monaco aurait accueilli 200?000 personnes durant ce week-end de fête. Toujours selon les autorités, pas moins de 15?000 personnes auraient été recensées lors du concert des Eagles, 85?000 lors du son et lumière de Jean-Michel Jarre (100?000 étaient attendues au départ) et 15?000 pour le feu d’artifice du samedi soir.

Le Palais a envoyé 5?050 invitations, soit une par foyer, aux familles monégasques pour la cérémonie religieuse du mariage princier. Il y a eu 5?150 souhaits de participation. Au final, 4?000 Monégasques ont pu assister, place du Palais, au mariage religieux le 2 juillet.

Afin de mettre la ville princière aux couleurs du mariage, 616 drapeaux spécialement conçus pour l’événement ont été placés dans différents points stratégiques de la ville (Casino, Palais, commerçants…). Dix personnes se sont occupées de leur mise en place.

Pour assurer la sécurité du couple princier et des personnalités importantes invitées pour le mariage, 6?000 barrières qui ont été placées entre la place du Palais, l’église Sainte Dévote et le port Hercule. Soit les lieux du passage du cortège matrimonial.

Durant ces trois journées de festivités, 550 policiers monégasques ont assuré la sécurité et le bon déroulement de l’événement, ainsi que 120 carabiniers du Prince et 140 sapeurs pompiers. Deux tiers des hommes du dispositif étaient en uniforme, les autres en civil. Sans oublier les 1?500 caméras de surveillance présentes dans tout Monaco.

Près de 1?100 hôtesses d’accueil ont reçu les invités et visiteurs dans les aéroports ou hôtels pour leur plus grand confort. Et 2?600 chambres, soit la totalité de la capacité hôtelière, étaient occupées.

Le feu d’artifice, créé par Joseph Couturier, qui a ébloui la ville princière samedi soir a nécessité 10 tonnes de matériels, dont 3 tonnes de bombes. Les feux sont montés à 300 mètres d’altitude pour le final. 1?001 roses sont apparues lorsque la mélodie de l’Hymne à l’amour a résonné.

Sur les trois jours de fête, les autorités ont enregistré une cinquantaine d’incidents mineurs et 25 malaises gérés par la Croix-Rouge monégasque et les sapeurs-pompiers.

La page officielle Facebook du mariage princier compte 22?381 fans.

La facture finale du mariage princier engloberait, selon les autorités, 9,85 millions d’euros de dépenses de l’Etat (inscrits au rectificatif 2011) et une enveloppe équivalente payée par l’administration des biens du Palais. Ce qui dément les 50 millions d’euros annoncés dans la presse internationale. Toujours selon les autorités, le concert de Jean-Michel Jarre aurait coûté 2 millions d’euros et celui des Eagles un peu plus de 1 million d’euros (500?000 euros pour l’organisation et environ 600?000 euros pour le cachet des artistes).

Les retombées économiques sont encore méconnues. Le 13 juillet, le gouvernement annoncera la méthode de calcul utilisée par l’Institut monégasque de statistiques (Imsee), servant à les comptabiliser. A noter que l’Imsee a par exemple chiffré les retombées économiques du Monaco Yacht Show 2010 à 15 millions d’euros.

Concert de Jarre
© Photo Jean-Philippe Marty / Monaco Hebdo.

Ils n’y ont vu que du feu

Le port Hercule a été le théâtre de deux soirs de festivités offertes par le prince Albert II et la princesse Charlene de Monaco.
Par Adrien Paredes.

En se rendant sur le port Hercule, vendredi soir, les spectateurs étaient venus voir un vrai show. Celui de Jean-Michel Jarre avec ses ambiances électroniques mais aussi avec ses jeux de lumières et feux d’artifices à tire-larigot qui ont illuminé le ciel de la principauté. Si la darse Nord avait fait le plein, le public, darse Sud, apparaissait plus dispersé. 85?000 personnes étaient présentes selon les autorités. Sur le terrain, l’estimation semblait bien en-deça, à savoir 40?000 spectateurs. Ces derniers n’ont cependant pas été déçus du déplacement. Tout d’abord pour le cadre du concert?: une scène majestueuse de 60 mètres nécessitant 250 techniciens et 400 tonnes de matériel au milieu des bateaux. Puis pour l’ambiance. Après avoir plongé Monaco dans le noir et décompté dix longues secondes en cinq minutes, l’artiste est apparu. Il a fendu les flots, cheveux au vent, tout en saluant la foule avec son micro. Son arrivée sur la scène magistrale du port a été marquée par un premier tableau aux couleurs de Monaco. Grésillements rouges et blancs sur les installations, pétards de coloris identiques dans le ciel monégasque. Le couple princier a ainsi fait son entrée sous les vivats de la foule. Se muant un instant en animateurs, le prince Albert II et la princesse Charlene de Monaco ont lancé ensemble les festivités en annonçant Jean-Michel Jarre. Le musicien a ainsi offert deux heures de live où d’anciens morceaux tels qu’Oxygène et Equinoxe se sont mêlés à des surprises comme une marche nuptiale électro-acoustique ou encore un titre joué en l’honneur de la nouvelle princesse.

1?000 km pour « le prince des musiciens »

Ce concert a fait le bonheur de milliers de fans venus spécialement pour l’occasion. Sergio et ses amis ont parcouru plus de 1?000 kilomètres. Arrivés une semaine plus tôt, ils sont venus de Bilbao pour voir leur idole, « le prince des musiciens ». Arborant des tee-shirt « Jean-Michel Jarre live in Monaco », ils s’étaient positionnés dès vendredi midi sous une chaleur accablante, au dessus de la piscine municipale. Une trentaine d’autres inconditionnels avait fait de même. « C’est un sacrifice nécessaire », concède Sergio. « Dès lors que nous avons eu confirmation de la venue de Jean-Michel pour le mariage, à la mi-avril, nous avons réservé l’hôtel à Nice », raconte le fan espagnol. Avec ses amis, Sergio se rend à tous les concerts de Jarre en Espagne. En bon pèlerin, il a suivi son idole lors d’un show à Saint-Jacques de Compostelle l’année dernière, et l’a même rencontré au lendemain du concert. « Monaco, c’était quelque chose d’unique. On ne pouvait pas le rater », confie Sergio. Sa passion pour la musique de Jarre a commencé à l’âge de 13 ans, lorsqu’il a écouté le premier disque du showman. « Il a une manière si particulière de nous faire entrer dans sa musique, dans son atmosphère », dit Sergio. Pour lui, Oxygène, bien que datant de 1976, demeure « encore une pièce actuelle ». Jean-Michel Jarre n’a pas manqué de le démontrer vendredi soir.

Un dernier artifice

Samedi soir, même décor, autre spectacle. Si le feu d’artifice du cœur, apothéose du mariage, s’est révélé moins phénoménal que prévu, il a tout de même drainé quelques milliers de personnes. Les tableaux de Jacques Couturier et de son fils Joseph se sont enchaînés sur des musiques romantiques parfois surprenantes telles qu’Unchained Melody des Righteous Brothers. Un des moments forts restera sans conteste le bouquet pyrotechnique de roses rouges lancé sur les paroles de l’Hymne à l’amour. Les feux d’artifice en forme de cœur ont aussi fait forte impression. Il y avait, en revanche, de quoi rester sur sa faim pour le bouquet final aux couleurs de Monaco. De nombreux spectateurs pensaient que d’autres feux allaient être lancés et ont attendu le son des cornes de brume pour partir. Un dernier spectacle sonore avant que le rideau ne tombe définitivement sur la principauté.

Le tour de piste d’Albert II et Charlene
Décontractés, souriants et complices. Le prince Albert et Charlene Wittstock, tous deux vêtus de noir, ont créé la surprise en s’offrant un tour de piste au stade Louis II juste avant le concert des Eagles. Le couple s’est rendu en tribune présidentielle où se trouvaient également la princesse Caroline et ses enfants. 15?000 Monégasques, résidents et salariés de la principauté avaient pris gratuitement leur tickets pour assister à ce show dont la première partie était assurée par le chanteur sud-africain Jason Hartman. Actuellement en tournée, le groupe country rock californien formé dans les années 70 n’a pas fait attendre très longtemps l’assistance avant de faire résonner le tube planétaire Hotel California, repris en choeur par le public. Glenn Frey, Don Henley, Joe Walsh, Timothy B Schmit et Stewart Smith ont également rendu un hommage au couple en leur dédiant une chanson intitulée Love will keep us alive (L’amour va nous garder en vie). Les Eagles ont assuré plus de deux heures de show, dans une ambiance bon enfant.