vendredi 26 avril 2024
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L’atelier à blagues de Silvio Berlusconi

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le livre de simone barillari

Monsieur Strauss-Kahn, encore et toujours. DSK, les secrets d’un présidentiable, le petit brûlot que lui consacrait une certaine Cassandre l’an passé, est réédité, chez Plon, à 5?000 exemplaires. Mieux?: il est demandé à l’étranger. Les traductions en grec et en américain sont lancées. En Italie, le livre de Simone Barillari Il Re que ride – comprendre?: « Le roi qui rit » – nous cause bien du chagrin. Consacré au facétieux Silvio Berlusconi, il nous apprend que chacune des bonnes blagues du président du Conseil italien est longuement travaillée, puis rôdée auprès de l’entourage du grand homme, avant d’être utilisée dans sa communication. Tant pis pour la spontanéité?! C’est un véritable atelier à blagues que s’est constitué Monsieur Berslusconi, doté d’une équipe chargée de les repérer sur Internet, dans les vieux films, dans les vieilles émissions de télévision ou auprès de ses gardes du corps, puis de les restaurer au goût du jour pour faire briller il Cavaliere. Tout un travail quand on sait que Monsieur Berlusconi en utilise entre cinq et dix par jour. Dernier filtre?? Umberto Martinotti, le collaudatore di barzelette, le cobaye à blagues, sur lequel son maître mesure l’effet de ses plaisanteries, en perfectionne le style, les pauses et le rythme général. Ces bonnes blagues si ouvragées sont devenues la parole politique de Monsieur Berlusconi, qu’il sait aussi utiliser contre d’ex-amis. Ainsi, quand Gianfranco Fini, leader du parti post-fasciste de l’ex-Alleanza nazionale, lui posa quelque souci, le président du Conseil eut-il ce mot?: « Même Fini a eu un parent mort à Auschwitz. Il est tombé d’une tourelle ». Le grand art ne s’improvise pas.