Un look ravageur, une identité forte, un moteur 100 % thermique : doté du pack Compétition, le RS4 a de quoi séduire. Mais, sous le capot, pas de changement. C’est la boîte tiptronic qui s’occupe de tout, pour un tarif de 98 410 euros. Le test de Monaco Hebdo, c’est par ici.
Le nouveau pack compétition annonce-t-il le chant du cygne pour le RS4 ? Pas si sûr, car il faudra encore attendre quelques années pour que disparaisse du catalogue Audi le fameux break ultra sport de la marque. Mais ce jour fatidique, d’une fin annoncée certes, n’est pas à l’ordre du jour à Ingolstadt. C’est plutôt le contraire qui se profile à l’horizon. D’ailleurs, Audi prévoit un dernier baroud d’honneur en concoctant une dernière RS4 plus puissante, comme un au revoir à jamais avant d’opter pour une électrification partielle ou totale. Les amateurs de breaks super puissants peuvent donc être rassurés. Audi met un point d’honneur à perpétuer cette lignée de breaks sportifs, les dignes héritiers de la RS2 des années 90 qui a lancé, à l’époque, une nouvelle génération de voitures dont le succès n’était pas évident. Mettre un gros moteur dans un break était une opération incongrue. Mais la greffe a réussi et il s’en est suivi une série de breaks « sport » siglés de noms devenus des légendes RS4, RS6 puis RS5. Une déclinaison sportive haut de gamme, alliant des qualités routières indéniables et un confort de berlines. Alors, la version RS4 Compétition est la digne héritière d’une histoire riche qui va bientôt devoir se réinventer.
Boîte magique
D’ailleurs, d’autres constructeurs non moins prestigieux ont déjà effectué leur mue. C’est le cas de la Mercedes C63 AMG qui a coupé dans le vif en remplaçant le V8 par un quatre cylindres épaulé par un système électrique. Le prestige n’est pas le même. D’autres résistent, à l’image d’Audi. BMW prépare une M3 Touring entièrement thermique de 510 chevaux avec le six cylindres maison. Pour Audi, le pack compétition du RS4, le V6 de 2,9 litres ne gagne pas de chevaux et développe toujours 450 chevaux pour un couple maxi de 600 Nm. Mais alors où se situent les modifications pour espérer avoir plus de sensations ? Essentiellement grâce à la reprogrammation de la boîte de vitesses tiptronic à huit rapports. En mode dynamic, les passages sont plus rapides, le moteur monte plus haut dans les tours ce qui permet de grappiller deux dixièmes sur le 0 à 100 km/h. La différence avec le RS4 sans ce fameux pack n’est pas très expressive. Les futurs acquéreurs n’auront même pas le droit aux suspensions réglables abaissées de dix millimètres, du différentiel Quattro sport et à une direction plus directe de série.
Précision
Mais alors, que reste-t-il à ce break ? Un look de méchante. Cette Audi se différencie de ses sœurs grâce à quelques éléments de carrosserie. On remarquera les inserts en carbone au niveau du diffuseur et de la face avant, sans oublier les rétroviseurs mats. L’auto est dotée de roues en vingt pouces. Il ne faut pas oublier la sortie d’échappement mat dont la sonorité a été retravaillée. Derrière le volant, les sensations sont perceptibles. On a bien cette poussée et ce son rauque qui rappelle le côté sport de l’auto. La vitesse maxi a été relevée à 290 km/h. Les suspensions plus fermes apportent un gain en tenue de route. Sur la piste, le train avant plus dynamique apporte plus de précision. En confiance au bout de quelques tours, l’allure s’intensifie et les passages en virage sont plus rapides, jusqu’au moment où le train arrière décroche sans prévenir.
Pack onéreux
Performante et puissante, les changements d’appuis se font sentir. Il faut dire que le RS4 accuse 1,8 kg sur la balance et ce n’est pas les huit kilos de moins par rapport à la version classique qui feront la différence. Mais les quelques dixièmes de différence suffisent-ils à expliquer la différence de tarif entre un RS4 classique et celui doté du pack compétition ? Sans oublier les 13 300 euros supplémentaires qu’il faudra ajouter pour acquérir ce fameux pack. À cela, il faut ajouter le malus élevé au prix de la voiture : comptez 35 324 euros pour une immatriculation en France. Un pack qui, au final, revient cher pour quelques dixièmes, ou pour le look peut-être. À vous de choisir.
Note globale : 4,5/5
À conduire : 4/5
À financer : 4/5
Valeur CO2 : 4/5
Technologie : 5/5
Les Plus : moteur V6 en forme et présent, sonorité envoûtante, qualités routières indéniables, qualité de fabrication
Les Moins : tarif
