vendredi 29 mars 2024
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Arnaud Alessandria : « C’est une pression, mais elle est positive »

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Le skieur et porte-drapeau de la principauté, Arnaud Alessandria (descente, super-G et combiné) est le premier athlète a avoir rejoint la Chine pour les Jeux olympiques d’hiver à Pékin. Il entrera en lice le dimanche 6 février dans l’épreuve de descente. Il a répondu aux questions de Monaco Hebdo avant son départ.

En tant que porte-drapeau, que ressentez-vous ?

C’est magique, c’est un honneur. Je n’ai pas vraiment de mots.

Quelles sont vos ambitions pour ces Jeux Olympiques (JO) ?

Finir dans les 30 premiers, forcément, et puis donner le maximum en descente. On fera les comptes à l’arrivée.

Quand partez-vous ?

Le 28 janvier [cette interview a été réalisée le 18 janvier 2022 — NDLR], deux jours avant le bobsleigh pour m’entraîner sur place.

Vous connaissez les pistes, là-bas ?

Non, aucun athlète qui participe aux Jeux n’a jamais mis les pieds sur ces pistes. On a reçu une vidéo qui nous montre comment c’est. Mais on a que ça.

« C’est pesant, parce qu’on a quasiment plus de vie sociale. On est tout le temps testé, on reste dans une bulle, on ne fait plus la bise aux parents »

Rien d’autre ?

On a des infos météo aussi. On sait, par exemple, qu’il fait froid là-bas, et que ce sera de la neige agressive, un peu comme ce qu’on peut rencontrer en Amérique du Nord en début de saison.

Où vous entraînez-vous avant les JO ?

Je m’entraîne avec l’équipe de France, car on a un partenariat entre les deux fédérations, monégasque et française. Donc on s’entraîne un peu partout, selon les conditions. Et je fais aussi de la préparation physique à Monaco.

Vous ferez combien de séances d’entraînement en Chine ?

Trois entraînements officiels, et quelques entraînements libres.

La montée des cas de Covid-19, notamment en Chine, vous inquiète ?

Oui, c’est pesant, parce qu’on a quasiment plus de vie sociale. On est tout le temps testé, on reste dans une bulle, on ne fait plus la bise aux parents… Mais ça en vaut la peine, pour participer aux Jeux.

Comment appréhendez-vous votre deuxième participation aux Jeux ?

Je l’aborde plus sereinement, car je sais un peu plus à quoi m’attendre, même si ce n’est jamais pareil. Je suis un peu moins pris par l’émotion. Elle sera quand même grande, certes, mais ce sera peut-être plus facile de rester « focus » [concentré — NDLR] sur la performance, et me faire un peu moins bouffer par cet événement, qui est monstrueux.

Votre dernière participation remonte à il y a huit ans, à Sotchi ?

Il y a eu d’autres gros événements entre-temps, comme les championnats du monde, même si ça n’a pas la même grandeur que les Jeux. Mais je pourrai m’appuyer tout de même sur mon expérience de 2014 pour essayer d’être meilleur cette année.

Arnaud Alessandria
© Photo Stephane Danna / Direction de la Communication

« Je pourrai m’appuyer tout de même sur mon expérience de 2014 pour essayer d’être meilleur cette année »

Être porte-drapeau, c’est un poids supplémentaire sur les épaules ?

Je l’ai appris en même temps que vous, donc je n’ai pas trop eu le temps de me pencher là-dessus (rires). Mais je ne pense pas que ce soit un poids. C’est une pression, mais elle est positive.

Vous vous entraînez avec l’équipe de France : ça se passe comment ?

Super bien. Je suis pleinement intégré au groupe, entre le suivi médical, les séances de kiné, l’entraînement physique, etc. C’est top. Ça permet d’avoir de l’émulation et des repaires à chaque fois car s’entraîner tout seul, c’est vraiment compliqué. C’est une bonne émulation qui ne peut que me tirer vers le haut. C’est tout bénéfice pour moi.

Vous dépendez aussi des entraîneurs français ?

Oui, sur la piste, pour la reconnaissance, les débriefings en vidéo, les conseils… Tout se fait avec le staff de l’équipe de France. La seule différence, c’est que je ne représente pas le même pays.

Depuis huit ans, vous vous projetiez vers de nouvelles olympiades ?

Je devais être sélectionné il y a quatre ans, mais les quotas avaient changé. Pour participer aux JO, il faut être dans les 250 mondiaux désormais. J’étais forcément déçu. Mais ça m’a permis de rebondir, et de m’accrocher encore plus fort pour continuer.

À 28 ans, vous pouvez envisager d’autres JO ?

Tout dépendra de ma condition physique d’ici quatre ans, car c’est un sport très accidentogène. Mais il y a des cas comme Johan Clarey qui a 41 ans, et qui brille encore aujourd’hui en coupe du monde. En épreuves de vitesse, on peut espérer faire une longue carrière, à condition d’éviter les blessures et d’assurer les bonnes performances.

Comment arrive-t-on au ski alpin, quand on vient de Monaco ?

Mon père était moniteur de ski, en Italie, quand il était jeune. Dès le plus jeune âge, il nous a mis sur des skis. On montait le mercredi après-midi, les week-ends, et pendant les vacances scolaires. J’ai toujours connu les vacances au ski. Donc c’est venu naturellement.

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