Près de trois mois après la reprise de la Ligue 2, les supporters, par la voix de leurs responsables, dressent un premier bilan, sur le terrain comme en tribunes.
Début de saison réussi. Voilà comment qualifier les premiers mois de compétition de l’AS Monaco. Leaders du championnat ex-æquo avec Angers (mais devant à la différence de buts), toujours en course en coupe de la Ligue, autant dire que les hommes de Claudio Ranieri répondent aux attentes placées en eux. Même si tout n’est pas toujours simple, comme l’explique Jean-Paul Chaude, président du Club des supporters monégasques. « Il ne fallait pas croire qu’on allait faire cavalier seul, même Paris n’y arrive pas avec les joueurs qu’ils ont ». Pour Nassim Lababedi, président des Ultras 1994, « c’est une grande satisfaction, tant au niveau sportif qu’au niveau de la cohésion structurelle du club ». Mais c’est surtout la première place qui rend le sourire à ces aficionados du club de la Principauté. « Cette place de leader est très importante car cela fait longtemps que Monaco n’a pas été leader de quelque chose », se réjouit le numéro un des Ultras.
Du jeu et des recrues
Si l’ASM ne caracole pas encore en tête loin devant ses poursuivants, c’est en partie à cause des 6 matchs nuls qui ternissent un peu le bilan de ses 10 premiers rounds. « On n’est pas vraiment déçus par ces matchs, surtout après les années qu’on a passées. On ne va pas se plaindre, mais il faut dire que les équipes qui viennent ferment pas mal le jeu », explique Jean-Paul Chaude. Un point qui n’empêche pas l’ASM d’avoir la meilleure attaque du championnat, avec un Touré serial buteur, mais dont « l’équipe est assez dépendante, et il ne pourra pas jouer tous les matchs, c’est pour ça qu’on espère que Ribas va vite revenir », précise le président du club des supporters.
Des recrues qui satisfont les supporters d’ailleurs, à l’image justement de l’avant-centre sénégalais. Nassim Lababedi n’en n’oublie pas pour autant l’identité du club, à travers Valère Germain, « un joueur qui a fait ses classes à l’ASM », et pour qui « il est important qu’un jeune du centre de formation soit sur le devant de la scène pendant la remontée du club ».
Mornes tribunes
Si le côté sportif suscite plaisir et enthousiasme du côté des supporters, les choses ne sont pas tout à fait les mêmes du côté des tribunes. Classé 12ème en terme d’affluence (5?623 spectateurs en moyenne), le stade Louis II peine encore à se remplir, alors que l’ASM joue les premiers rôles de L2. Les responsables de groupe de supporters ont leurs idées quant à ce problème. Si le président des Ultras pointe du doigt des « horaires qui ne permettent pas aux supporters habitant hors de Monaco de venir après le travail », son homologue du CSM pense surtout que « cela va prendre du temps avant de revoir beaucoup de monde au Louis II ». Mais si la montée est jouable en fin de saison, il n’hésite pas à s’avancer pour dire que les « gens se battront pour aller au stade ». Autre problème criant dans les travées de l’enceinte asémiste, le manque d’ambiance. Un problème auquel les Ultras sont très sensibles, eux qui ne « peuvent plus entrer en Pesage avec drapeaux et autres bâches », comme le précise leur président. Même son de cloche du côté du CSM?: « Pour l’instant, les bâches sont interdites parce qu’il y a eu des problèmes l’an dernier. » Des fumigènes et pétards avaient été allumés et la Sûreté publique suspectait les bâches de pouvoir camoufler l’envoi de ces engins pyrotechniques… Le président des Ultras déplore un manque de dialogue avec les autorités, et pense qu’un « assouplissement doit passer par un dialogue véritable et des solutions durables ». Des efforts sont entrepris du côté du CSM, qui, de concert avec l’ASM, « prévoit de faire un peu comme à Lens avec un kop en Première, parce que cette tribune est de plus en plus remplie ». La tâche ne sera pas aisée, tant le spectateur et le supporter ne sont pas les mêmes personnes. « On a mis des feuilles blanches et rouges pour faire un tifo aux couleurs de l’ASM, mais les gens s’en servent pour faire des boulettes », précise Jean-Paul Chaude. Avant de continuer?: « Il y a toute une éducation de supporter à refaire ».
