Sandrine Knoell, de Five Stars Events, créatrice et organisatrice avec son équipe du bal de Noël, qui s’est déroulé le 11 décembre 2021 dans la salle Empire de l’hôtel de Paris, explique à Monaco Hebdo comment elle travaille, malgré la pandémie de Covid-19.
Comment organiser votre bal de Noël en pleine crise sanitaire ?
Nous avons la chance que notre soirée de gala soit assise. Le cocktail, qui a lieu en début de soirée, se déroulera à table, assis. Les participants porteront un masque, sauf pour dîner, bien sûr.
Comment allez-vous gérer la problématique du port du masque ?
Pour se déplacer, le port du masque sera obligatoire. Les gens pourront ôter leur masque pour manger. Pendant la vente aux enchères, pendant la prestation d’un chanteur qui restera sous la barre des 74 décibels, et pendant la vente aux enchères, tout le monde devra porter un masque. Pour le “photocall”, le masque sera aussi obligatoire, sauf s’il s’agit de membres d’une même famille. Comme lors du précédent bal de Noël, en décembre 2020, nous offrirons des masques à l’entrée. Ils seront proposés par Oscar Sciré, le styliste milanais qui fait notre défilé. Ce dispositif sera complété par du gel hydroalcoolique sur chaque table.
Le passe sanitaire sera obligatoire ?
Le passe sanitaire, ou un test PCR négatif, seront obligatoires. L’intégralité de notre staff est vaccinée. En plus, nous procéderons à des auto-tests, car le Covid-19 se propage tellement vite, qu’il vaut mieux prendre des mesures strictes.
« Le passe sanitaire, ou un test PCR négatif, seront obligatoires. L’intégralité de notre staff est vaccinée. En plus, nous procéderons à des auto-tests »
Cette année, vous bénéficiez de l’expérience du bal de Noël 2020, qui a été organisé pendant la pandémie de Covid-19 ?
En 2020, malgré les restrictions, nous avons réussi à organiser notre bal de Noël, de 18 heures à 22 heures, et sans musique. Nous avons accueilli 150 personnes, et les gens étaient ravis. D’ailleurs, nous étions complets, avec une liste d’attente. Nous avons alors été autorisés à proposer un défilé de mode, une vente aux enchères, et un dîner. Et je peux vous assurer qu’à 21h45, tout le monde était dehors.
Quel est le thème pour ce bal de Noël 2021 ?
En août 2021, j’ai pensé au thème de Casse-Noisette pour ce bal de Noël. Nous avons annoncé notre décision fin septembre 2021. Ce qui est amusant, c’est que cette année, on voit des Casses-Noisettes partout, que ce soit à Monaco, à Londres, ou à Milan. Casse-Noisette Cie sera d’ailleurs aussi au Grimaldi Forum, avec les ballets de Monte-Carlo, du 28 décembre 2021 au 4 janvier 2022.
Pour ce bal de Noël 2021, vous attendez combien de personnes ?
Cette année, nous attendons 220 personnes. Et nous sommes complets. Les années précédentes, hors pandémie de Covid-19, nous avions 265 personnes.
C’est la 16ème édition de ce bal : à l’origine il a été créé avec quel objectif ?
Avec mon agence d’événementiel, Five Stars Events, nous organisons une série d’événements. Par exemple, à Londres, nous travaillons sur un bal qui s’appelle le Art Ball, que nous n’avons pas pu faire en 2021, à cause des problématiques posées par les déplacements, suite à la pandémie de Covid-19. J’ai créé ce bal de Noël quand j’ai eu mon fils, en 2005. C’était au centre hospitalier princesse Grace (CHPG). Le professeur Alain Treisser, qui était au service maternité à l’époque, est originaire de Strasbourg, comme moi. Nous avons parlé du marché de Noël de Strasbourg, qui a bercé toute mon enfance, jusqu’à l’âge de 14 ans, âge à partir duquel je me suis installée à Monaco. Ce professeur m’a demandé si je pouvais imaginer une soirée, afin de lever des fonds pour le service pédiatrie. J’ai accouché en avril 2005. En décembre 2005, j’ai créé le premier bal de Noël, sous le patronage du prince Albert II.
Comment a évolué ce bal de Noël ?
Les deux premières années, le bal de Noël nous a permis de lever des fonds pour le service maternité du CHPG. La troisième année, l’argent récolté est allé au service pédiatrique, qui était alors dirigé par le docteur Jean-Claude Picaud. Ensuite, nous avons travaillé avec le service cardiologie du CHPG, avec le docteur Nadir Saoudi. Ce médecin est impliqué dans une association qui opère des enfants victimes de maladies cardiaques, avec le centre cardio-thoracique de Monaco. Les enfants sont opérés en principauté, puis ils sont placés dans des familles d’accueil pour leur convalescence, avant de retourner chez eux. Par la suite, nous avons organisé des bals en faveur de l’association mondiale des amis de l’enfance (Amade), de la fondation prince Albert II, de Mission Enfance… Depuis six ans, ce bal de Noël est placé sous le patronage de la princesse Charlène. Nous travaillons en soutien à sa fondation.
« En 2020, malgré les restrictions, nous avons réussi à organiser notre bal de Noël, de 18 heures à 22 heures, et sans musique. Nous avons accueilli 150 personnes, et les gens étaient ravis. D’ailleurs, nous étions complets, avec une liste d’attente »
Vous allez récolter de l’argent pour la fondation princesse Charlène, grâce à une vente aux enchères organisée par Sotheby’s : quels objets seront mis en vente ?
Sotheby’s Paris se déplace en principauté, en collaboration avec Sotheby’s Monaco. Ils ne prennent aucune commission sur cette soirée. Olivier Valmier, de Sotheby’s Paris, et Mark Armstrong de Sotheby’s Monaco feront la vente ensemble, avec l’appui du cabinet Escaut-Marquet, car un huissier de justice est nécessaire. Il y aura une vingtaine de lots. Avec, notamment, une journée sur un yacht Riva, un lunch pour six personnes dans les salons privés de Sotheby’s Paris, faubourg Saint Honoré, une montre murale Hublot, une fourrure, des soins à hauteur de 5 000 euros chez Richmont Monaco, de la maroquinerie Chanel et Dior, un sac Bvlgari…
En décembre 2020, avec une jauge limitée à 150 personnes, une soirée restreinte de 18 heures à 22 heures, et en pleine pandémie de Covid-19, vous avez pu récolter 65 000 euros : vous visez quelle somme cette année ?
Pour ce bal de Noël 2021, j’espère que nous pourrons récolter autant qu’en 2020, donc au moins 65 000 euros, en espérant plus. On va voir.
À quoi servira l’argent récolté ?
L’argent récolté pendant ce bal de Noël 2021 sera entièrement reversé aux programmes développés par la fondation de la princesse Charlène. Les membres de cette fondation seront d’ailleurs présents au bal. Le frère cadet de la princesse Charlène, Gareth Wittstock, sera là, en tant que secrétaire général de cette fondation. Il était déjà là l’année dernière. Il représentera la princesse Charlène, qui sera absente, car elle est souffrante. Avant Noël 2021, l’intégralité des sommes dégagées par notre bal sera reversée à la fondation princesse Charlène.
Quel impact a la pandémie de Covid-19 sur la générosité des gens ?
La pandémie de Covid-19 pèse sur la générosité des gens. Ils font plus attention qu’avant, car le contexte reste incertain. À Monaco, souvent, la clientèle travaille, mais elle dispose également d’autres ressources, et d’un patrimoine. Elle n’est donc pas extrêmement inquiète. Mais c’est vrai que lorsque l’économie va bien, et qu’il n’y a pas de restrictions, les gens se lâchent plus, c’est certain.
« Pour ce bal de Noël 2021, j’espère que nous pourrons récolter autant qu’en 2020, donc au moins 65 000 euros, en espérant plus. On va voir »
Malgré l’épidémie de Covid-19, vous pouvez compter sur l’appui de vos partenaires ?
Depuis 16 ans, Chanel a toujours été là pour soutenir le bal de Noël. Dans notre comité d’organisation, depuis 2005, nous avons aussi Lady Monika Bacardi, qui agit également en tant que mécène privé pour aider financièrement ce bal. Depuis nos débuts, Sotheby’s a toujours organisé notre vente aux enchères. Bvlgari et Riva sont aussi avec nous depuis plusieurs années. Cette année, notre partenaire principal, c’est Hublot. Nous avons aussi un partenaire immobilier, avec Lorenza Von Stein. Et le fleuriste décorateur Narmino nous soutient toujours. Et nous avons également le soutien d’Oscar Sciré, un styliste italien qui a déjà organisé le défilé 2020 pour nous. Enfin, nous pouvons aussi compter sur beaucoup d’habitués, qui assistent chaque année à notre bal, ce qui nous apporte une certaine stabilité. Dans une période de pandémie mondiale, c’est très important.
Qu’est-ce qui définit le mieux votre comité d’organisation ?
Nous avons un comité 100 % féminin, avec des personnes originaires de Russie, d’Indonésie, d’Italie… Derrière le bal de Noël, il y a une grande solidarité féminine, que ce soit chez les partenaires, ou parmi nos clients.
Vous avez enregistré de nouveaux soutiens pour ce bal de Noël 2021 ?
Cette année, nous avons reçu le soutien des champagnes Armand de Brignac, qui sont la propriété du rappeur américain Jay-Z depuis novembre 2014 (1). Cela nous permettra de proposer un dîner pour 220 personnes qui sera servi avec ce champagne. De plus, le président-directeur général (PDG) d’Armand de Brignac, Sébastien Besson, assistera à notre bal de Noël.
Le thème du bal de Noël 2022 est déjà connu ?
Je commence à avoir des idées pour le bal de Noël 2022. J’en ai déjà deux ou trois, mais il est encore trop tôt pour en parler.
Vos projets ?
Je souhaite ramener le Spring Ball à Monaco. Il s’agit d’un bal que j’organise depuis 2016 en Suisse, pour la fondation du prince Albert II. Il se déroulera au Yacht Club en avril 2022. En tout cas, je rêverais de pouvoir organiser un événement sous le patronage du prince Albert II et de la princesse Charlène. Et pouvoir ainsi soutenir leurs fondations respectives.
1) Le 22 février 2021, Moët Hennesy, qui appartient à LVMH, a racheté 50 % de la marque de champagne de Jay-Z, Armand de Brignac. Sans préciser le montant de cette transaction, un communiqué indique seulement que 500 000 bouteilles ont été vendues en 2019.
